Un
1er mai pas
comme les
autres
Cette année, les travailleurs ont célébré leur fête à la
place Tahrir avec la
participation de tout le peuple. Toute l’Egypte a fait
la fête du travail. Finis les discours du président
Moubarak dans ce jour qui portaient pleins de promesses
sans la moindre application à l’heure où tous les
ouvriers ne cessaient de lever leurs voix pour obtenir
leurs droits. Ils étaient d’ailleurs les premiers à le
faire. En fait, les mouvements de protestation ouvrière
ont été parmi les principaux signes avant-coureurs du
refus par les Egyptiens des injustices dont ils étaient
objet sur les plans politique, économique et social.
Mahalla, ce haut lieu de
l’industrie textile, datant de l’époque de
Talaat
Harb et un des piliers du modernisme avec
Kafr Al-Dawwar,
autre bastion industriel, ont été les deux principaux
centres de cette lutte. Pendant plusieurs années, les 24
000 travailleurs de la Société de filature et de tissage
de Mahalla ont mené des
grèves et des manifestations, notamment en 2006. Les
travailleurs avaient occupé l’usine textile mastodonte
de cette ville du Delta du Nil et ont rejeté les efforts
de médiation engagés par le Parti national démocrate.
Les protestations et les grèves se sont poursuivies
jusqu’en 2011. A l’heure de la révolution du 25 janvier,
la classe ouvrière égyptienne a apporté son soutien aux
jeunes révolutionnaires de la place
Tahrir. On ne peut oublier ni ignorer le
caractère combatif des ouvriers. On relève par exemple
Kafr Al-Dawwar,
considérée comme centre historique de la lutte ouvrière
par de nombreux analystes, et sa contribution à la
révolution. Même exemple à Hélouan
où les 4 000 travailleurs de l’industrie sidérurgique
ont annoncé des mouvements de protestation et revendiqué
une hausse des salaires, et surtout ils ont protesté
contre la corruption. De toute façon, le régime déchu
avec sa corruption et sa mauvaise gestion a contribué à
l’effondrement de nombreuses industries, notamment celle
du textile et a donné lieu à d’autres phénomènes
négatifs sur le plan économique. Une réforme dans ce
contexte est vitale pour l’avenir du pays.