Energie .
Plusieurs régions d’Egypte, notamment au nord du pays, sont
en proie à une pénurie de gasoil, affectant la moisson du
blé, la pêche et les transports publics.
Le gasoil introuvable
La moisson du blé risque de mal se terminer cette année
alors qu’il est question d’augmenter de 25 % la production
locale de cette denrée stratégique. Plusieurs paysans ne
trouvent plus de gasoil pour faire fonctionner leurs
moissonneuses.
La pénurie de gasoil touche depuis le début de la semaine 4
gouvernorats, dont Le Caire et Gharbiya.
Devant les stations d’essence, les microbus de transport
forment d’interminables files d’attente pour faire le plein
et des querelles ont éclaté entre les citoyens venus
s’approvisionner en gasoil. Résultat : des dizaines de
blessés. Le manque de gasoil a paralysé le transport des
biens et des citoyens.
Le ministère du Pétrole explique cette pénurie par « une
hausse temporaire de la demande sur le gasoil en raison
notamment de la saison de la récolte ». En effet, la
consommation des tracteurs qui transportent la moisson
augmente durant la saison des récoltes. Pour faire face à la
pénurie, le ministère a annoncé dans un communiqué de presse
l’importation de 140 000 tonnes de gasoil. 35 000 tonnes
seraient déjà arrivées dans les ports égyptiens selon le
communiqué qui ne précise pas lesquels. Le reste de la
quantité arrivera dans une semaine.
L’Egypte importe la plupart de ses besoins en gasoil aux
prix mondiaux. Le gasoil est revendu sur le marché local à
moins de 40 % de son coût. La différence de prix est estimée
à quelque 20 milliards de L.E. Cela représente le tiers de
la facture de subvention de l’énergie.
Outre la moisson du blé, la pénurie de gasoil a également
touché les pêcheurs qui ne disposent plus de carburant pour
faire fonctionner leurs bateaux. Résultat : l’offre de
poissons a nettement baissé sur le marché et les prix se
sont envolés. Lundi 16 mai, plusieurs boulangeries de pain
subventionné ont également fait savoir qu’elles avaient du
mal à se procurer du gasoil,
indispensable pour faire fonctionner leurs fours.
Ce n’est pas la première fois que l’Egypte est frappée par
une pénurie de gasoil. La crise se répète chaque année au
printemps, ouvrant la voie à un marché noir où le gasoil
subventionné est vendu le double de son prix. L’année
dernière au mois de mars, le manque de gasoil dans certains
gouvernorats avait été expliqué par une distribution
défectueuse de la part du ministère du Pétrole. Le
ministère, lui, a pris l’habitude de blâmer les
propriétaires de stations-services qu’il accuse de
dissimuler leurs stocks de gasoil pour les revendre sur le
marché noir. Mais le ministère n’explique pas pourquoi ils
agissent ainsi pendant le printemps.
Salma
Hussein