Al-Ahram Hebdo, Economie | Rien ne va plus à la cité d’Al-Sadate

  Président
Labib Al-Sebai
 
Rédacteur en chef
Hicham Mourad

Nos Archives

 Semaine du 18 au 24 mai 2011, numéro 871

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Economie

Grèves . La ville industrielle d’Al-Sadate est en ébullition. Les ouvriers de plusieurs sociétés protestent contre leurs conditions de travail et réclament des augmentations de salaires.

Rien ne va plus à la cité d’Al-Sadate

A première vue, tout semble calme dans la ville d’Al-Sadate sur la route Le Caire-Alexandrie. Mais en réalité, la ville est en ébullition. Trois sociétés de cette ville industrielle ont connu de vastes mouvements de protestation pendant la semaine. D’autres ont aussi connu des mouvements de moindre ampleur. L’Hebdo a pu entrer dans deux usines de textile où les mouvements de protestation ont pris de l’ampleur.

A la société turque Mega Textile, 800 jeunes sont en grève depuis le 9 mai. Ils réclament une hausse des salaires de base : de 150 à 200 L.E. pour les anciens travailleurs et de 70 à 100 L.E. pour les nouveaux. Cette augmentation s’ajouterait à la prime de 15 % décidée par le gouvernement. Les ouvriers souhaitent par ailleurs un juste calcul des heures supplémentaires.

L’administration a augmenté le salaire de base mais en échange, elle a réduit les bonus. Résultat : les ouvriers n’ont rien gagné. La plupart d’entre eux ont poursuivi la grève malgré quelque 80 ouvriers et superviseurs qui s’y opposaient. « L’administration paye certains travailleurs pour que ceux-ci s’opposent à la grève », assurent certains ouvriers. « On m’a offert une hausse de salaire à condition que je dise à mes collègues de reprendre le travail mais j’ai refusé. Nos demandes sont légitimes », assure Iman, une des ouvrières en grève.

Le gouverneur de Ménoufiya est intervenu, affirmant que l’administration de l’usine devait répondre aux demandes des ouvriers avant trois jours. « L’administration a préparé une liste de 50 noms, affirmant qu’elle répondra à nos demandes si les noms cités sur la liste quittent l’usine définitivement », indique Mahmoud Abdel-Nasser, président du naissant syndicat de l’usine dont le nom figure sur la liste. Malgré ces menaces, il reste déterminé à voir ses revendications et celles de ses collègues satisfaites. « On veut un accord officiel qui inclut des pénalisations en cas de non-respect des termes de l’accord. Le gouverneur peut s’en aller demain, mais le contrat restera », espère Mahmoud, qui a mené avec ses collègues 6 grèves au cours des 4 dernières années.

Chez le groupe Al-Robaeya, formé de 4 sociétés, 3 000 ouvriers sont en sit-in depuis le 10 mai. Le travail avait repris après un accord répondant aux demandes non financières des ouvriers mais les ouvriers ont repris leur sit-in lorsqu’ils se sont aperçu que les promesses n’avaient pas été respectées. Les ouvriers de l’usine se plaignent des conditions de travail trop strictes. Il leur est, par exemple, interdit d’amener leur portable ou leur nourriture au sein de la société. « Un collègue n’a pas assisté à l’enterrement de son fils, car il n’a pas été informé à temps », assurent des ouvriers. « Un chien n’accepterait pas de manger le morceau de fromage et les deux petites galettes de pain qu’on nous donne pour nourriture », dit un autre.

De simples demandes parmi d’autres que l’administration avait promis de réaliser. Les ouvriers avaient alors repris leur travail le 12 mai, attendant l’arrivée du propriétaire syrien pour négocier les demandes de hausse de salaires. Mais le non-respect des précédentes demandes les a poussés à interrompre le travail de nouveau. Dimanche 15 mai, trois directeurs de l’usine que les ouvriers souhaitaient voir écartés y sont arrivés entourés d’ouvriers qui les protégeaient — certains étaient armés, selon les ouvriers — et ont insulté ces derniers. Les ouvriers ont immédiatement entamé un sit-in et l’administration a ordonné l’arrêt du travail. La situation est loin de s’améliorer et la direction, loin de négocier d’égal à égal avec les ouvriers, semble partie pour un bras de fer qui ne fera qu’empirer les choses.

Marwa Hussein 

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.