Trop tard
Attiya Essawy
Il
ne sert plus à rien d'insister sur l'unité. Il vaut mieux
accepter la division en douceur. Il ne reste plus que cinq mois
avant le référendum de la détermination du destin du sud du
Soudan. Il n'y a plus lieu à l'unité à la lumière des différends
et des déclarations hostiles échangées entre les directions du
Mouvement populaire au pouvoir au sud et entre le Parti de la
conférence nationale, au pouvoir dans le nord. Il vaut mieux
mettre à exécution les clauses de l'accord de paix sans
tergiversation, afin de renforcer le fragile lien qui relit le
nord et le sud du Soudan si les Sudistes optent pour la
division, ce qui se présente comme une éventualité pour 90 % des
Sudistes.
Les clauses de l'accord de Navasha sont beaucoup plus larges que
ce qu'il en reste. Il est impératif de chercher les moyens de
résoudre le reste des différends comme de tracer les frontières
(20 % seulement sont sujets de différends), former le
commissariat de référendum de sorte à satisfaire les deux
parties, à ne pas soulever d'hostilités concernant la région
pétrolière d'Abbay et à ne pas soulever d'actes de violences
sanglants entre la tribu arabe du nord des Massiréya et la tribu
africaine du sud des Dinka. Il s'agit enfin de respecter à la
lettre tout ce qui a trait à cette région dans l'accord de paix
et dans le verdict international concernant les frontières et
les droits de ses habitants africains et arabes. La loi de
référendum d'Abbay donne le droit de vote aux membres de la
tribu de Dinka et laisse au commissariat du référendum de
décider des Soudanais qui ont le droit de vote. Il ne sert donc
à rien que le ministre de l'Industrie déclare que la séparation
n'est pas permise quel que soit le prix, car il usurpe ainsi le
droit des Sudistes qui leur a été octroyé par l'Accord de paix.
La déclaration du président des affaires de sécurité, selon
laquelle le verdict du comité de jugement ne résoudra pas le
problème d'Abbay, ne sert aussi à rien. De plus, elle est
injuste. Il est indispensable de chercher de nouvelles
solutions. Ceci est une incitation pour les Massiréya de refuser
l'accord et à recourir à la violence. Ce qui menace le
déclenchement d'une guerre entre les deux tribus. Il est aussi
fort nuisible que le mouvement populaire continue à adresser des
accusations à tort et à travers au parti de la conférence de ne
pas respecter ses engagements de reloger 75 000 membres de la
tribu des Massiréya à Abbay pour modifier sa structure
démographique et influencer les résultats du référendum. Ceci
représente une incitation à la tribu des Dinka contre les
Massiréya.
Le référendum doit avoir lieu à la date prévue tant que le
mouvement insiste. S'il n'est pas exécuté ceci n'influencera
nullement les petites régions sujets de différend sur les
frontières. Cela si nous sommes sérieux dans notre volonté
d'éviter le déclenchement d'une guerre civile. |