Al-Ahram Hebdo, Opinion | Les racines de la nation égyptienne

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 Semaine du 8 au 14 septembre 2010, numéro 835

 

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Opinion
 

Les racines de la nation égyptienne
Taha Abdel-Alim

A l’époque de la monarchie, un nombre d’Egyptiens se vantaient d’avoir des racines turques tandis que d’autres continuent à se vanter de leurs origines arabes, et d’autres sont fiers d’être des arrivants ou des invités.

Les partisans de la division nationale tentent d’ancrer l’idée de la discrimination raciale alors que la réalité de l’unité de la nation égyptienne,  qui s’est formée sur ces terres, reste absolue, une réalité selon laquelle les Egyptiens sont tous ceux qui se sont établis  en Egypte.

La réalité est aussi que l’unité du sang ou de la race n’est pas une condition obligatoire pour l’unité politique du peuple ou de l’Etat. Cependant, il est certain qu’il est rare de voir un Etat possédant une superficie ou une population comme l’Egypte et qui posséderait une telle unité de sang et de race. Depuis toujours, l’Egypte a été une société politique ouverte, qui rejette la haine des étrangers et la discrimination raciale. C’est pour cela que les frontières terrestres de l’Egypte ont toujours connu une infiltration pacifique de trois côtés : La Libye, le Soudan, la péninsule arabique et les pays du Levant.

Et l’esclavage était un genre particulier de cette infiltration. Dans son livre sur la vie dans l’Egypte ancienne, Gaston Maspero, un des premiers égyptologues, a dit que des milliers d’esclaves étaient amenés dans les grandes villes égyptiennes chaque année, se basant sur les scènes enregistrées par un autre égyptologue, Auguste Mariette, montrant les combattants pharaoniques tirant derrière leurs chars des prisonniers de guerre de toutes races. Et à la fin de l’ère pharaonique, quand certaines familles avaient eu recours à des mercenaires, des étrangers en provenance du bassin méditerranéen et de ses îles du côté est ont afflué vers les territoires égyptiens, en particulier les anciens Grecs. Le nombre de Grecs qui ont vécu en Egypte à l’époque des Ptolémées est évalué à 150 000, c’est-à-dire moins de 2 % du total des habitants de l’Egypte.

Et bien que cette immigration ait connu un recul à la fin de l’époque ptolémaïque, elle avait tout de même constitué un nombre important pour une colonisation. Puis, après les anciens Grecs sont venus les Romains, dont l’arrivée était une simple invasion militaire sans aucune immigration.

Bien que l’influence raciale des guerres soit limitée, il ne faut tout de même pas la négliger, puisque certaines guerres se transformaient parfois en longue colonisation, en plus des prisonniers de guerre et des esclaves. Ce qui signifie un mélange de races. Effectivement, l’esprit de ces époques ne connaissait pas de barrières racistes fondées sur les différences de sang ou de couleur. De plus que l’esclavage a continué pendant la plupart des époques de l’Egypte islamique, ce qui a favorisé la variété raciale de l’Egypte. La réalité est que l’esclavage a largement influencé la nature raciale des Egyptiens. En effet, les colonies d’esclaves, qui se trouvaient en général à l’intérieur des villes, se sont petit à petit démantelées et leurs éléments se sont infiltrés dans la population égyptienne.

La colonisation en Egypte a donc toujours été une exception, à part une tendance limitée à l’époque grecque. Cependant, il y a eu 3 grands immigrations : les Hyksos, les juifs et les Arabes, qui sont tous arrivés du côté du Sinaï. Les 2 premières ont été définitivement répulsées du pays après un certain temps, et ce, contrairement à la troisième, qui constitue le dernier ajout réel et influent à la constitution humaine égyptienne. Après les conquêtes arabes, l’invasion arabe s’est transformée en infiltration, voire même immigration. Ce qui a constitué une situation sans précédent pour la population égyptienne depuis l’époque pharaonique, et ce, après l’élimination des barrières religieuses, alors que l’Egypte s’est ouverte sur le monde islamique en entier sans aucun obstacle pendant de longues époques.

Nous en arrivons alors aux colons européens qui sont arrivés en Egypte moderne et dont le nombre ne dépasse pas les 250 000, c’est-à-dire environ 2 % de la population, et dont une grande partie a acquis la nationalité égyptienne après la promulgation de la loi de la nationalité en Egypte.

Il est scientifiquement impossible de faire une évaluation précise des différents éléments humains qui sont arrivés en Egypte. Cependant, des recherches sérieuses ont affirmé que les éléments étrangers qui sont arrivés en Egypte depuis que la nation égyptienne s’est formée depuis l’époque des familles pharaoniques et jusqu’aujourd’hui n’ont pas dépassé 10 % du total des habitants de l’Egypte. Le peuple égyptien n’est donc pas un peuple hétérogène, puis, les arrivants ont toujours constitué une minorité. Dans Les premières civilisations, Gustave Le Bon dit : « Différents peuples ont envahi l’Egypte, cependant, le pays a toujours réussi à assimiler ses envahisseurs. C’est pour cela qu’ils ne l’ont pas influencé, sauf les Arabes, qui ont imposé au pays leur religion, leurs langues et des arts étrangers. Et malgré tout cela, le sang de l’Egypte est resté pharaonique ».

C’est pour cela qu’il est courant d’entendre dire que la terre de la Vallée du Nil a pu absorber presque toutes les races et tous les éléments étrangers. Mariette dit sur l’Egypte : « L’Egypte ne brille pas pendant quelques instants pour se coucher longtemps, comme il s’est passé dans d’autres pays. Au contraire, sa destinée lui a permis de survivre pendant 70 siècles et de laisser des traces claires dans tous les domaines ».

 

 

 

Trop tard

Attiya Essawy

 

Il ne sert plus à rien d’insister sur l’unité. Il vaut mieux accepter la division en douceur. Il ne reste plus que cinq mois avant le référendum de la détermination du destin du Sud-Soudan. Il n’y a plus lieu à l’unité à la lumière des différends et des déclarations hostiles échangées entre les directions du Mouvement populaire, au pouvoir au sud, et le Parti de la conférence nationale, au pouvoir dans le nord. Il vaut mieux mettre à exécution les clauses de l’accord de paix sans tergiversation, afin de renforcer le fragile lien qui relit le nord et le sud du Soudan si les Sudistes optent pour la division, ce qui se présente comme une éventualité pour 90 % des Sudistes.

Les clauses de l’accord de Navasha sont beaucoup plus larges que ce qu’il en reste. Il est impératif de chercher les moyens de résoudre le reste des différends comme le fait de tracer les frontières (20 % seulement sont sujets de différends), former le commissariat de référendum de sorte à satisfaire les deux parties, à ne pas soulever d’hostilités concernant la région pétrolière d’Abbay et à ne pas soulever d’actes de violences sanglants entre la tribu arabe du nord des Massiréya et la tribu africaine du sud des Dinka. Il s’agit enfin de respecter à la lettre tout ce qui a trait à cette région dans l’accord de paix et dans le verdict international concernant les frontières et les droits de ses habitants africains et arabes. La loi de référendum d’Abbay donne le droit de vote aux membres de la tribu de Dinka et laisse au commissariat du référendum de décider des Soudanais qui ont le droit de vote. Il ne sert donc à rien que le ministre de l’Industrie déclare que la séparation n’est pas permise quel que soit le prix, car il usurpe ainsi le droit des Sudistes qui leur a été octroyé par l’Accord de paix. La déclaration du président des affaires de sécurité, selon laquelle le verdict du comité de jugement ne résoudra pas le problème d’Abbay, ne sert aussi à rien. De plus, elle est injuste. Il est indispensable de chercher de nouvelles solutions. Ceci est une incitation pour les Massiréya à refuser l’accord et à recourir à la violence. Ce qui menace le déclenchement d’une guerre entre les deux tribus. Il est aussi fort nuisible que le mouvement populaire continue à adresser des accusations à tort et à travers au parti de la conférence de ne pas respecter ses engagements de reloger 75 000 membres de la tribu des Massiréya à Abbay pour modifier sa structure démographique et influencer les résultats du référendum. Ceci représente une incitation à la tribu des Dinka contre les Massiréya.

Le référendum doit avoir lieu à la date prévue tant que le mouvement insiste. S’il n’est pas exécuté ceci n’influencera nullement les petites régions sujets de différend sur les frontières. Et ce, si nous sommes sérieux dans notre volonté d’éviter le déclenchement d’une guerre civile.

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