Al-Ahram Hebdo, Opinion | Divisions

  Président
Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef exécutif
Hicham Mourad
  Conseiller de la rédaction
  Mohamed Salmawy

Nos Archives

 Semaine du 8 au 14 septembre 2010, numéro 835

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Opinion
 

Divisions
Dr Hicham Mourad

A quatre mois du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, la tension ne cesse de monter entre Khartoum et l’ex-rébellion de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLM), notamment autour du tracé de la frontière entre le Nord et le Sud.

Au cœur de cette tension se trouve la région d’Abyei, au centre du pays, que se disputent le gouvernement central et le SPLM, en raison de sa richesse en pétrole, principale source de revenu en devises étrangères pour les deux parties. Le jour même de la tenue du référendum sur l’indépendance du Sud, le 9 janvier, les habitants d’Abyei doivent voter sur l’appartenance de leur région au Nord ou au Sud. D’où la querelle, non résolue, concernant qui aura le droit de voter. Le Sud accuse Khartoum de pousser les Misseriah, une tribu arabe nomade d’éleveurs de bétail, à attaquer les Dinka Ngok, habitants traditionnels d’Abyei, majoritairement chrétiens et animistes. Il l’accuse aussi d’avoir envoyé quelque 75 000 Misseriah, proches du gouvernement, pour s’installer dans le nord d’Abyei, en vue d’y modifier l’équilibre démographique et d’influencer ainsi le résultat du référendum en faveur de son rattachement au Nord. Khartoum, qui accuse de son côté le SPLM de déployer des soldats au nord d’Abyei, s’en défend et avance que les Misseriah effectuent depuis trois ou quatre décennies des mouvements de va-et-vient à Abyei pour leurs bétails et qu’ils doivent conserver les droits de pâturage des bovins pendant la saison des pluies. Par conséquent, ils doivent, selon Khartoum, avoir le droit de voter lors de la consultation de janvier.

Ce facteur ethnique est amplifié, ou plutôt exploité et exacerbé par les deux parties, en raison de la richesse pétrolière de la région. Les principaux champs pétrolifères du pays se trouvent en effet à cheval sur les frontières entre le Nord et le Sud. Le Soudan est le troisième plus grand producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne, avec 490 000 barils/jour. Le brut est acheminé au Port-Soudan sur la mer Rouge, où il est exporté essentiellement vers la Chine.

Le fait que la plupart du pétrole du Soudan se trouve le long de la frontière Nord-Sud a amplifié les dimensions politique et économique de la démarcation frontalière et incité les deux protagonistes à maintenir une présence armée potentiellement dangereuse à certains endroits sensibles, au risque d’un déclenchement des hostilités avant ou après le référendum, comme ce fut le cas en 2008. Le tracé de la frontière aurait dû être dessiné six mois après la conclusion de l’accord de paix de janvier 2005, qui avait mis un terme à 22 ans de conflit entre le Nord et le Sud, mais les travaux de la commission chargée de la démarcation sont au point mort, malgré le recours à l’arbitrage international en 2009.

L’impasse qui prévaut à Abyei, où Khartoum et le SPLM n’arrivent pas non plus à s’entendre sur la répartition des revenus de la manne pétrolière en cas de séparation du Sud, est symptomatique de l’état de suspicion et de défiance entre les deux parties et leurs populations respectives et présage l’issue fatale d’une division du pays.

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph- Héba Nasreddine
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.