Vu sa légèreté, sa durabilité et sa grande distribution, le
plastique est une matière de plus en plus utilisée dans
l’industrie et, par conséquent, représente un taux important
de déchets. Pour se dégrader, le plastique a besoin de
plusieurs siècles. Alors, pour éviter que cette matière
couvre la planète, le seul moyen est le recyclage.
En Egypte, le plastique représente 8 % des 55 000 tonnes de
déchets solides qui sont produits chaque jour dans le pays.
Cela veut dire qu’à chaque levée du soleil, l’Egypte produit
4 400 tonnes de déchets plastiques.
En vue de rentabiliser ces déchets et créer des offres
d’emploi, quelque 7 000 usines et ateliers ont ouvert leurs
portes dans les gouvernorats du Grand-Caire (Le Caire,
Guiza,
Qalioubiya, Hélouan et 6
Octobre), d’Alexandrie et de Daqahliya,
dans le but de recycler cette matière et avoir de nouveaux
produits à base de déchets. Ces ateliers emploient quelque
60 000 ouvriers.
Le recyclage en tant que tel est une mission importante,
mais le problème est que la plupart de ces usines ne sont
pas conformes aux normes désignées par la loi sur
l’environnement no4 de l’année 1994. Et au lieu de résoudre
un problème écologique, celui des déchets génère un problème
encore plus grave, celui de la pollution.
« La mise en place de ce genre d’activités nécessite la
préparation d’une étude d’évaluation de l’impact
environnemental. Cette dernière, une fois prête, devra être
présentée à l’Agence Egyptienne pour les Affaires de
l’Environnement (AEAE) pour l’approuver, et ensuite délivrer
une autorisation nécessaire à cette usine, pour commencer
son activité de recyclage », explique
Tareq Eid Al-Roubi,
responsable du département des déchets solides au sein de l’AEAE.
En effet, les sites qui hébergent ces activités, la
technologie utilisée et les matières premières ne sont pas
conformes aux normes désignées par la loi de
l’environnement. Des émissions gazeuses nocives, des déchets
liquides et solides résultent de ces activités. Ce qui n’est
pas du tout admissible, car en fin de
compte, il ne faut pas recycler pour polluer
davantage.
Ce problème n’est pas nouveau, mais il a commencé à prendre
de l’ampleur l’année dernière quand Hamed Moussa, président
de la division du plastique dépendant de la Chambre des
industries chimiques au sein de l’Union des industries
égyptiennes, a présenté les documents de 18 usines de
recyclage à l’AEAE et l’Organisme du développement
industriel pour leur délivrer des permis de fonctionnement.
Mais l’AEAE, en visitant les sites, a relevé des anomalies
qui empêchent ces usines d’obtenir leurs permis. « C’est
ainsi que nous avons décidé de faire de notre mieux pour
comprendre les normes et les critères environnementaux que
ces usines devraient remplir, afin de les aider à
fonctionner sans exercer de poids supplémentaire sur
l’environnement », explique Moussa.
En fait, les déchets plastiques en Egypte atteignent les 1,6
million de tonnes, quelque 1,7 milliard de dollars.
Selon Hamed Moussa, en 2007, des Chinois venaient en Egypte
et payaient des sommes énormes aux commerçants des ordures
contre les déchets plastiques pour les exporter en Chine
vers les usines de recyclage. « Pour éviter cela, la
division a invité le ministère du Commerce et de l’Industrie
à prendre la décision no464 de l’année 2007, afin d’imposer
un droit d’exportation sur les déchets plastiques pour
décourager les Chinois », se rappelle Moussa.
Mais le plus important est d’encourager les Egyptiens à
recycler eux-mêmes ces déchets, surtout que l’Egypte utilise
plus de 2 millions de tonnes de matières premières dans
l’industrie plastique, dont 80 % importées. Les industriels
payent des sommes colossales pour importer ces matières
nécessaires à leur industrie.
Le recyclage est devenu nécessaire pour surmonter le
problème des déchets, créer des offres d’emploi et réaliser
des revenus. Mais dans leur état actuel, les usines et
ateliers de recyclage de plastique réalisent des bénéfices
mais nuisent à l’environnement.
« Nous sommes actuellement en train de mettre une stratégie
qui aboutira à améliorer les conditions de ces usines, pour
améliorer les avantages et éviter leurs inconvénients. Pour
fixer des missions à chaque partie, c’est-à-dire qui fera
quoi, nous mettons les dernières touches sur un protocole
entre le ministère de l’Environnement et la Division du
plastique », explique le Dr Tareq
Al-Roubi.
Selon cette stratégie, ces usines profiteront de toutes
sortes de soutien technique et financier, pour se conformer
aux normes de la loi sur l’environnement.
En parlant du recyclage du plastique, il ne faut pas oublier
les sacs plastiques, qui constituent un vrai casse-tête vu
leur nombre faramineux (des milliards).
Pour essayer d’alléger l’ampleur de ce problème, le
ministère de l’Environnement et la Division du plastique
travaillent actuellement pour promouvoir l’utilisation
d’autres matières pour produire des sacs comme le papier par
exemple tout en encourageant la production de sacs en
plastique biodégradables.
« Le coût de la production des sacs biodégradables dépasse
de 10 % la production des sacs plastiques ordinaires. Le
problème réside dans le stockage, car ces sacs doivent être
produits, vendus et utilisés dans un intervalle de temps qui
ne dépasse pas les 3 mois », explique le Dr
Tareq Eid.
Dalia
Abdel-Salam