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 Semaine du 8 au 14 septembre 2010, numéro 835

 

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Arts

Albums. Un nouveau genre de chansons religieuses s’est imposé avec force sur le marché des cassettes pendant le Ramadan. Bilan.

Une nouvelle tendance à l’affiche

Ecouter Al-Naqchabandi ou Al-Kahlawi, ou rechercher les albums de Salah Al-Gamal ou Al-Hélbawi est un geste normal pendant le mois du Ramadan. Ce sont des monchidines (qui font de l’inchad : chants religieux consistant à exprimer l’amour de Dieu et à louer le prophète). Ce genre est très demandé durant ce mois de piété. Surtout que certains musulmans pensent que seul ce chant est halal (licite) et que les instruments sont haram (interdits). Cela explique la raison pour laquelle il existe une forte tradition de chants islamiques a cappella.

Toutefois pendant ce Ramadan, le marché des cassettes a connu un changement avec la sortie de plusieurs albums interprétés par des chanteurs du pop. La liste est longue, avec en tête Mohamad Mounir avec Robaïyat fi hob Allah (quatrains pour l’amour de Dieu), Waël Gassar avec ses deux albums Fi hadret al-mahboub (en présence de l’aimé) et Robaïyat fi hob Allah, ainsi qu’Angham avec Al-Hikayah mohamadiya (l’histoire est relative à Mohamad) … Raison de cet afflux ? « Ce phénomène est né grâce à Sami Youssef, ce chanteur anglais d’origine iranienne qui a fait sortir son premier album, Al-Mouaallim (le maître), en 2004 et qui n’a cessé, depuis, de faire des records au Maghreb comme au Moyen-Orient. Ce, parce qu’il a présenté un nouveau genre de chants religieux loin du madih (des chants de louanges  du prophète) et de l’inchad (des chants religieux) », explique Sameh Morcos, l’un des grands distributeurs de cassettes. Il ajoute également que ce genre d’albums est relativement moins coûteux du point de vue production, surtout que les chanteurs ne revendiquent pas dans ce genre le cachet qu’ils touchent comme pour les chansons pop ordinaires. En outre, la vente de ce genre d’albums peut parfois s’étendre au-delà du Ramadan, pour être liée à toutes les autres occasions religieuses. « C’est  surtout le cas avec les albums de Mohamad Mounir et Waël Gassar qui se vendent encore malgré la fin du Ramadan », déclare Morcos.

En effet, les albums de Mounir, Gassar et Angham ont en commun la même équipe de travail, avec le compositeur Walid Saad, l’arrangeur Ossama Al-Hindi, et le parolier Nabil Khalaf, qui est lui-même le propriétaire de la société de production Arabica music, label de ces albums. Ces points communs ne sont que les points de faiblesse de ces albums : c’est vrai que l’album d’Angham est dominé par un thème original, à savoir les histoires des femmes musulmanes jouant des rôles importants dans la vie du prophète Mohamad, comme sa mère Aména et ses épouses Aïcha et Maria al-qebtiya. Cependant, les mélodies et le style d’arrangement sont identiques. Résultat : du déjà-entendu.

Par ailleurs, le marché des cassettes a connu une nouvelle voix : Abdel-Salam Hosni, dont l’album intitulé Aman (sérénité) porte le label de la société de production Good news. Hosni, qui est à l’origine mounchid marocain, change complètement de style en interprétant huit chansons religieuses appartenant à des formes musicales très variées : du folklore égyptien, marocain, de la musique purement arabe classique et aussi du  pop. D’où la richesse de son album qui s’ajoute à ses fortes aptitudes vocales.

« La sortie de ces albums a d’abord réanimé le marché après une stagnation, d’autant plus que ces albums n’ont pas été touchés par la contrefaçon, à l’instar des albums de chansons ordinaires. Les bénéfices sont sûrs, mais se font à long terme », affirme Morcos.

Cette dizaine d’albums a sans doute enrichi le marché d’un nouveau genre de chansons dites pop islamiques. Mais son épanouissement se poursuivra-t-il dans les années à venir ?

Lamiaa Al-Sadaty

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