Al-Ahram Hebdo,Arts | Le comique est de la fête

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 Semaine du 8 au 14 septembre 2010, numéro 835

 

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Arts

Cinéma. Cinq nouveaux films égyptiens sont à l’affiche pour ce petit Baïram, marquant un retour de la comédie dans les salles obscures en cette période de réjouissances.

Le comique est de la fête

On ne change pas une formule qui gagne. Le succès rencontré l’année dernière avec la projection de plusieurs films au goût comique durant la fête a poussé producteurs et distributeurs à fixer la règle : s’éloigner des grosses productions et faire rire, le plus possible, le public de la fête.

Ainsi, les cinq films distribués durant ce petit Baïram sont tous comiques, regroupant autant de grands noms que de jeunes dans une course effrénée à la recherche des gros cachets.

Le premier film de ce petit Baïram est assez surprenant. C’est celui de Lebléba qui présente une comédie sociale intitulée Aëlat Mickey (la famille Mickey), lançant le défi de tenir l’affiche pour la première fois seule, entourée de jeunes nouveaux comédiens. Le long métrage écrit par Omar Gamal et réalisé par Akram Farid relate l’histoire comique d’une famille de huit personnes dont les enfants ont décidé de devenir candidats à une compétition pour « la meilleure famille ». Pendant les sélections, l’on fait la connaissance de ce type de la famille égyptienne moderne.

Rire de soi

Une autre comédie vient tirer son épingle de jeu dans une quarantaine de salles : Al-Ragol al-ghaméd béssalamtou (l’homme absurde), avec le duo Hani Ramzi et Nelly Karim, dans sa deuxième présence parmi les projections de ce Baïram et aussi sa deuxième rencontre avec Ramzi depuis le grand succès rencontré par Ghabi menno fih (complètement imbécile), sorti en 2004. Fidèle à ses personnages que la critique ne cesse de pourchasser et qu’il appelle « les corrupteurs modernes », Hani Ramzi y joue le rôle de Abdel-Radi, ce jeune homme qui n’hésite pas à devenir menteur pour créer son utopie et garder le respect de son entourage, tout en insistant à collaborer avec des institutions gouvernementales pour trouver des solutions à nombre de problèmes sociaux, tels que le chômage des jeunes et l’habitat.

De sa part, le jeune Mohamad Ragab renoue avec les personnages comiques et dramatiques, jouant cette fois dans Mohtaram illa robea (quasiment respectable), de Mohamad Hamdi, le rôle d’un caricaturiste qui, après un choc sentimental, décide de tricher dans la vie pour se venger ... allant jusqu’à la naïveté. L’affiche du film est partagée par Rogina et Miss Lebanon Lamita Frenjéyeh après que plusieurs comédiennes initialement prévues se sont désistées.

Les fans des comédies musicales et surtout des chanteurs populaires peuvent, quant à eux, trouver satisfaction dans le film Welad al-balad, réalisé par Ismaïl Farouq et interprété par Saad Al-Saghir et la danseuse Dina. Avec des ingrédients commerciaux, le film aborde l’idée du départ des jeunes pour réaliser leurs rêves ailleurs, à travers l’histoire d’un groupe de voisins et d’amis d’un quartier populaire. Ils comprennent à la fin que les rêves peuvent se réaliser n’importe où ... à condition d’y croire et d’être apte à les transformer en réalité. Toujours dans les films de jeunes, citons enfin Samir we Chahir we Bahir (Samir, Chahir et Bahir), écrit par le jeune acteur Ahmad Fahmi qui partage également la vedette avec Hicham Magued et Chico, un trio auteur il y a quelques années du film Waraqet chafra (le code). Une historiette assez simple sur l’amitié de trois jeunes dont les ambitions sont presque les mêmes.

Bref, après une grille télévisuelle ramadanesque gonflée d’œuvres historiques et de drames sociaux, c’est au tour des œuvres cinématographiques de présenter pour ainsi dire les mêmes problèmes et vices sociaux, mais en tentant la dérision. Quoique différente, la recette pourrait jeter malheureusement le spectateur dans l’ennui et l’indigestion.

Yasser Moheb

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