Cinéma.
Cinq nouveaux films égyptiens sont à l’affiche pour ce petit
Baïram, marquant un retour de la comédie dans les salles
obscures en cette période de réjouissances.
Le comique est de la fête
On
ne change pas une formule qui gagne. Le succès rencontré
l’année dernière avec la projection de plusieurs films au
goût comique durant la fête a poussé producteurs et
distributeurs à fixer la règle : s’éloigner des grosses
productions et faire rire, le plus possible, le public de la
fête.
Ainsi, les cinq films distribués durant ce petit Baïram sont
tous comiques, regroupant autant de grands noms que de
jeunes dans une course effrénée à la recherche des gros
cachets.
Le premier film de ce petit Baïram est assez surprenant.
C’est celui de Lebléba qui
présente une comédie sociale intitulée
Aëlat Mickey (la famille Mickey), lançant le défi de
tenir l’affiche pour la première fois seule, entourée de
jeunes nouveaux comédiens. Le long métrage écrit par Omar
Gamal et réalisé par Akram Farid
relate l’histoire comique d’une famille de huit personnes
dont les enfants ont décidé de devenir candidats à une
compétition pour « la meilleure famille ». Pendant les
sélections, l’on fait la connaissance de ce type de la
famille égyptienne moderne.
Rire de soi
Une autre comédie vient tirer son épingle de jeu dans une
quarantaine de salles : Al-Ragol
al-ghaméd
béssalamtou (l’homme absurde), avec le duo Hani
Ramzi et Nelly Karim, dans sa
deuxième présence parmi les projections de ce Baïram et
aussi sa deuxième rencontre avec Ramzi
depuis le grand succès rencontré par
Ghabi menno
fih (complètement imbécile),
sorti en 2004. Fidèle à ses personnages que la critique ne
cesse de pourchasser et qu’il appelle « les corrupteurs
modernes », Hani Ramzi y joue le
rôle de Abdel-Radi, ce jeune homme qui n’hésite pas à
devenir menteur pour créer son utopie et garder le respect
de son entourage, tout en insistant à collaborer avec des
institutions gouvernementales pour trouver des solutions à
nombre de problèmes sociaux, tels que le chômage des jeunes
et l’habitat.
De sa part, le jeune Mohamad Ragab
renoue avec les personnages comiques et dramatiques, jouant
cette fois dans Mohtaram
illa robea
(quasiment respectable), de Mohamad
Hamdi, le rôle d’un caricaturiste qui, après un choc
sentimental, décide de tricher dans la vie pour se venger
... allant jusqu’à la naïveté. L’affiche du film est
partagée par Rogina et Miss
Lebanon Lamita
Frenjéyeh après que plusieurs
comédiennes initialement prévues se sont désistées.
Les fans des comédies musicales et surtout des chanteurs
populaires peuvent, quant à eux, trouver satisfaction dans
le film Welad al-balad,
réalisé par Ismaïl Farouq et
interprété par Saad Al-Saghir et
la danseuse Dina. Avec des ingrédients commerciaux, le film
aborde l’idée du départ des jeunes pour réaliser leurs rêves
ailleurs, à travers l’histoire d’un groupe de voisins et
d’amis d’un quartier populaire. Ils comprennent à la fin que
les rêves peuvent se réaliser n’importe où ... à condition
d’y croire et d’être apte à les transformer en réalité.
Toujours dans les films de jeunes, citons enfin Samir
we Chahir
we Bahir
(Samir, Chahir et
Bahir), écrit par le jeune
acteur Ahmad Fahmi qui partage
également la vedette avec Hicham Magued
et Chico, un trio auteur il y a quelques années du film
Waraqet
chafra (le code). Une historiette assez simple sur
l’amitié de trois jeunes dont les ambitions sont presque les
mêmes.
Bref, après une grille télévisuelle
ramadanesque gonflée d’œuvres historiques et de
drames sociaux, c’est au tour des œuvres cinématographiques
de présenter pour ainsi dire les mêmes problèmes et vices
sociaux, mais en tentant la dérision. Quoique différente, la
recette pourrait jeter malheureusement le spectateur dans
l’ennui et l’indigestion.
Yasser
MohebL