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 Semaine du 8 au 14 septembre 2010, numéro 835

 

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Afrique

Guinée. Les deux candidats en lice pour le deuxième tour des présidentielles se sont entendus sur un protocole pour des élections apaisées, une sorte de code de bonne conduite avant le scrutin du 19 septembre.

Geste de bonne volonté

C’est grâce à la médiation du président burkinabé, Blaise Compaoré, que la tension a baissé en Guinée, alors que l’approche du second tour de la présidentielle, prévu le 19 septembre prochain, promettait un regain de tension. Le président burkinabé a ainsi reçu à Ouagadougou Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle en Guinée. Objectif : prévenir des violences post-électorales qui pourraient éclater après le scrutin. Sous l’égide de M. Blaise Compaoré, MM. Diallo et Condé se sont donc engagés à mener une « campagne politique apaisée » et à se conformer « scrupuleusement » au verdict des urnes. Les deux hommes se sont engagés à œuvrer pour une transition politique pacifique à travers des élections libres, transparentes et démocratiques dans leur pays. « Les deux candidats s’engagent à mener une campagne politique apaisée, dans le respect mutuel et conformément aux dispositions constitutionnelles et législatives en vigueur, ainsi qu’au Code de bonne conduite auquel ils ont adhéré, afin de préserver la cohésion et l’unité du pays », selon la présidence burkinabé.

Ils ont promis, par ailleurs, de canaliser leurs troupes durant la campagne électorale et après la proclamation des résultats provisoires afin d’éviter des manifestations violentes qui pourraient faire basculer le pays dans le chaos. Ils répondent ainsi à une préoccupation du chef de l’Etat burkinabé et de son homologue guinéen, le général Sékouba Konaté, qui s’étaient inquiétés récemment de la tension latente qui prévalait dans le pays depuis la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Les deux présidents, qui ont une responsabilité historique sur l’avenir de la Guinée, avaient exprimé leur crainte de voir le processus électoral torpillé par la faute des extrémistes des deux bords.

Pour montrer leur bonne foi, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé demandent à l’armée, la police et la gendarmerie, ainsi que les institutions de la transition, de les accompagner dans la mise en œuvre de cet accord. Ils font ainsi allusion au gouvernement, au Conseil national de la transition et à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Le protocole d’accord a ainsi permis de mettre les points sur les i en réaffirmant notamment le rôle dévolu à chacun des acteurs de la transition conformément aux accords de paix signés le 15 janvier dernier à Ouagadougou. Ce qui permettra d’éviter les confusions de rôle entre la Ceni et le gouvernement qui tentent, chacun de son côté, de tirer la couverture. L’engagement des deux candidats à respecter le verdict des urnes et à recourir aux moyens légaux mis à leur disposition par les textes en vigueur pour toute réclamation, constitue par ailleurs une avancée significative dans l’approfondissement de la démocratie dans ce pays.

De retour à Conakry, Cellou Dalein Diallo a appelé samedi à la « plus grande discipline » au second tour de la présidentielle. « Nous sommes allés à Ouagadougou pour que triomphe la démocratie en Guinée et nous avons été bien reçu par le médiateur (Compaoré) qui nous a prodigué de sages conseils ». « Maintenant, à nous de respecter notre engagement et d’aller aux élections dans la plus grande discipline », a-t-il ajouté. Candidat favori, l’ancien premier ministre, Cellou Dalein Diallo, a été crédité de 43,69 % lors du premier tour, organisé le 29 juin dernier. Son rival, Alpha Condé, avait, lui, obtenu 18,25 %. Ce dernier a de son côté appelé à la transparence. « Ce qui est important, c’est que la Guinée tourne la page. Pour le moment, je me bats pour que la Guinée retrouve le chemin de la démocratie », a-t-il ajouté, refusant de dire s’il contesterait les résultats par les voies légales en cas de défaite.

Un camouflet pour le premier ministre

L’accord d’Ouagadougou est intervenu après plusieurs semaines d’incertitude sur fond de polémique suscitée par la décision du premier ministre, Jean-Marie Doré, de faire changer les règles du jeu entre les deux tours. La vice-présidente de la Ceni avait rejeté le projet de modification de la Constitution, proposé par le chef du gouvernement visant à retirer à son institution le droit d’organiser les élections comme le prévoit, du reste, la Constitution. Une délégation de la Ceni avait été huée par des militants en colère du RPG, qui accusait ses membres d’avoir été complices des gigantesques fraudes enregistrées lors du premier tour.

Assurément, le pacte de bonne conduite signé, vendredi, à Ouagadougou constitue un véritable camouflet pour le premier ministre guinéen. Les deux candidats n’ont même pas mentionné, dans le document qui leur avait été soumis par Blaise Compaoré, le nom du Ministère de l’Administration du Territoire et des Affaires Politiques (MATAP) dans l’organisation du second tour de l’élection présidentielle du 19 septembre.

Ils ont réaffirmé l’indépendance de la Ceni, seule habilitée, selon les termes de l’accord, à organiser des élections et des référendums en Guinée conformément à l’esprit de la nouvelle Constitution. « Les deux candidats au second tour s’engagent (…) à respecter l’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante et à tout mettre en œuvre afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle de principale institution chargée de l’organisation du scrutin présidentiel », précise la présidence burkinabé. Les deux candidats demandent à la Ceni d’apporter les correctifs nécessaires pour remédier aux dysfonctionnements constatés lors du premier tour de la présidentielle. Ils invitent le gouvernement à « apporter son appui technique à la Ceni conformément aux dispositions réglementaires en vigueur ».

La décision de Jean-Marie Doré d’introduire une modification de la Constitution pour des raisons non avouées avait suscité de vives réactions en Guinée et à l’étranger. Seul le RPG avait approuvé la démarche, estimant que cela permettrait d’éviter les fraudes constatées durant le premier tour.

Abir Taleb

 




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