Israël et ses visions raciales
Le
ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor
Lieberman, persiste et signe représentant tout un
courant de la société et de l’establishment israélien
basé sur un rejet des Palestiniens en tant que tels. Il
a affirmé ainsi que les négociations avec les
Palestiniens devaient être basées sur un « échange de
territoires et de populations » concernant les Arabes
israéliens. « Les négociations avec les Palestiniens ne
doivent pas prendre comme base le principe de la terre
contre la paix, mais l’échange de territoires et de
populations », a affirmé Lieberman à la radio militaire
israélienne. C’est le transfert des populations, leur
déportation, ni plus ni moins ; un des crimes les plus
graves contre l’humanité. Pour tenter de se justifier,
le ministre israélien dit que le refus déterminé de
l’Autorité palestinienne de reconnaître Israël comme
l’Etat du peuple juif doit nous conduire à placer la
question des Arabes israéliens sur la table des
négociations. Or, donner à un Etat un caractère et une
définition confessionnels, raciaux ou ethniques, est
contraire à l’esprit de citoyenneté, qui est à la base
de tout Etat. Le dirigeant d’Israël Beitenou, un parti
ultranationaliste, fasciste c’est-à-dire, Lieberman
défend l’idée d’un échange de territoires peuplés
d’Arabes israéliens contre des parties de Cisjordanie.
Il entend ainsi parvenir à une « séparation maximale
entre juifs et Arabes, et faire d’Israël un Etat
ethniquement homogène ». C’est du racisme pur et simple.
Dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, la
députée arabe israélienne Hanin Zoabi a d’ailleurs jugé
« raciste » la vision de Lieberman. « Lieberman
représente l’apartheid et le nettoyage ethnique », a dit
la députée.
De
plus, cette vision raciste n’est pas celle du seul
ministre israélien des Affaires étrangères. Elle fait
partie du mode israélien de réflexion et des conditions
de Tel-Aviv pour un règlement. L’ex-premier ministre
israélien Ehud Olmert a ainsi déclaré que les Etats-Unis
auraient été prêts à accueillir 100 000 réfugiés
palestiniens dans le cadre d’un éventuel accord de paix
au Proche-Orient, lors des précédentes négociations de
paix directes en 2007-2008. En droit humanitaire
international, le crime de transfert forcé de population
est une infraction grave. Mais Israël s’est-il jamais
soucié du droit humanitaire ou tout autre droit ?.
Al-Ahram Hebdo