Ashdod
au lieu de Gaza
Makram M. Ahmad
A
chaque fois
qu’Israël se
trouve dans
l’incapacité de justifier
ses erreurs
graves, il
s’arme de la question de
l’antisémitisme en accusant
le monde de la haine et
du refus
d’Israël.
C’est
exactement
ce qui s’est passé
quand Netanyahu a
prétendu
que l’action
contre la
flottille de la Liberté
était
provoquante et hostile car, si
l’objectif de
ceux qui
étaient à
bord du
navire
était de faire parvenir
les aides au peuple
palestinien
à Gaza, ils se
seraient
soumis aux ordres
israéliens de
décharger les aides
sur le port
d’Ashdod. Et
là, Israël
s’engageait
à faire parvenir les
aides aux habitants de Gaza après les
avoir fouillées, pour
s’assurer
que des armes
n’étaient pas
dissimulées
dans les cargaisons,
surtout que
Téhéran a
l’intention de transformer Gaza en plaque
tournante
d’armes à
l’intérieur de la Palestine.
Il
est étrange
que les
Américains soient
d’accord avec
l’idée et
préfèrent que les aides
pour les habitants de Gaza soient
dirigées
vers le port d’Ashdod au
lieu de Gaza. Or, Israël et les
Etats-Unis
savent parfaitement
que
l’objectif des navires
qui tentent de
parvenir à
Gaza n’est pas
uniquement
d’envoyer quelques
tonnes de
produits alimentaires et
de médicaments,
bien que
ces aides
soient d’une importance
cruciale pour les habitants de
Gaza. L’objectif des
humanitaires qui
prennent le
risque de ce voyage
est
d’entrer en contact avec le
peuple palestinien et
lui
exprimer leur
solidarité face au
blocus
imposé à 1 million et
demi d’êtres
humains qui
vivent dans
une grande
prison depuis plus de 4 ans.
Ces
humanitaires désirent
également
attirer l’attention de la
communauté
internationale sur la
nécessité de faire
pression
sur Israël pour lever le
blocus,
surtout qu’il
n’a abouti
à aucun
de ses
objectifs. En effet, le
Hamas a
investi ce
blocus pour
prendre en otage le
peuple
palestinien. Et
il est
évident
qu’Israël ne
désire pas
que le peuple
palestinien
obtienne ce
soutien de la part de la
communauté
internationale, et Washington le suit
aveuglément.
C’est pour
cela qu’ils
coopèrent pour changer la
destination vers
laquelle les
aides doivent
être
dirigées. Or, si
l’administration
américaine
prenait le parti de la
vérité,
elle aurait
obligé
Israël à
permettre aux
navires de se
diriger
vers Gaza après avoir
été
fouillés.
S’il
est
vrai que
dans chaque
crise ou
désastre,
il y a toujours
une occasion de
voir les
choses d’une
façon
différente et plus utile, Washington
doit
profiter de cette
occasion. C’est le moment
propice pour
que
l’administration américaine
révise la position
sur Gaza,
lève le blocus
et entame
un dialogue avec le Hamas.
Washington doit
déployer plus
d’efforts pour
garantir
l’instauration de l’Etat
palestinien
dans le délai de 2
ans et
renforcer les chances d’un dialogue
entre le
Hamas et le Fatah. Il
est temps
que Mitchell se dirige
vers Gaza pour
suivre une
voie
différente de celle
suivie par
Israël, et dont
Washington peut
être la première
victime.