Reconnaissance de l’Etat
hébreu
Hassan
Abou-Taleb
Ce
n’est pas la première
fois qu’un
responsable
israélien appelle les
Palestiniens
à accepter
Israël en tant
qu’Etat
hébreu, comme
partie de la
résolution
prévue pour le conflit
historique
entre les Arabes
et les
Israéliens. Cette
réclamation a
été
dernièrement formulée par
Sharon et
répétée à
maintes reprises par
Olmert,
l’ex-premier ministre
israélien, et son
ministre des Affaires
étrangères,
Tzipi Livni. Et
dernièrement
avant que
Netanyahu ne
parte à
la rencontre
d’Obama, il
a annoncé
que parmi les conditions
de la résolution
il faut
que
l’Autorité palestinienne
accepte
Israël en tant
qu’Etat
juif et que
l’Etat
palestinien prévu
soit
désarmé pour ne pas
permettre à
l’Iran de
mettre pied en Cisjordanie.
Si la condition
du
désarmement est
compréhensible
à la
lumière de la stratégie
israélienne
connue et qui consiste
à être
l’Etat le plus puissant au
niveau
militaire parmi
ses voisins,
la question de l’Etat
juif peut
être prise
en considération
à partir
de nombreux angles
différents, qui
mènent tous
à des
résultats désastreux pour
toute la
région.
Comme
d’habitude, les
Israéliens
ne voient
qu’eux-mêmes,
considèrent
que leurs
réclamations
doivent
être réalisées
à tout prix et les
autres parties
doivent les accepter sans
discussion, même
si elles
impliquent des menaces
directes.
Comme il
est connu,
l’expression d’«
Etat hébreu
» a été
mentionnée dans la
décision de la division de 1948,
qui a réclamé un
Etat pour les
Arabes et pour les
juifs.
Remarquons que les
pères
spirituels ou les
fondateurs
d’Israël ne
définissaient pas
l’Etat
qu’ils ont
usurpé d’«
Etat juif »
mais d’«
Etat d’Israël »,
prenant en
considération la vérité
que dans
le nouvel
Etat vivent
un grand
nombre d’habitants non-juifs,
comme les
Arabes musulmans et
chrétiens qui
sont les
vrais propriétaires de la
terre.
Depuis
cette date,
ces habitants, qui constituent
entre 18 et 20 % de la
population en Israël,
représentent un grand
problème à
plusieurs dimensions.
Premièrement, la
présence des non-juifs
affecte la conception
sioniste de
l’Etat d’Israël en
tant
qu’Etat purement
réservé aux
juifs selon des
légendes
religieuses et non
religieuses.
Deuxièmement, la
présence
arabe suscite la
problématique de
l’Etat à
double-nation, même
si un
Etat
palestinien est
fondé selon
les frontières de 1967. En
effet, les
Arabes palestiniens
continueront
à
constituer un obstacle
face à la
judaïsation de l’Etat,
malgré
toutes les lois
promulguées par la Knesset et
imposées par force aux
Arabes
d’Israël.
Ceci
nous mène
à la
troisième dimension relative à
la discrimination pratiquée par
l’Etat et
protégée par la loi
contre une
partie des habitants. La
fameuse expression
répétée par des
hommes
politiques de 1948 qui est
« Israël
est l’Etat de
tous ses
citoyens »
n’est qu’une tentative
politique et
juridique
visant à
mettre fin
à la discrimination pratiquée
par les institutions de l’Etat
et la communauté
juive
contre les Arabes,
propriétaires
originaux de la
terre. Et
en contrepartie, les
extrémistes
israéliens affirment
que les
Arabes d’Israël
peuvent
être musulmans
ou
chrétiens à
l’intérieur de
leur maison,
mais à
l’extérieur,
il doivent
être juifs
sionistes.
Tous
ces aspects
reflètent le dilemme
dans lequel
vit l’élite
israélienne au
pouvoir.
Elle désire
un Etat
purement
juif et fait son possible pour imposer
ce concept
à tous les
citoyens.
Mais au fond d’elle-même,
quelque chose
manque
: la reconnaissance de
l’entourage direct d’Israël
en tant
qu’Etat purement
juif. Cette
reconnaissance ne
constitue pas
uniquement
une question psychique
commune, mais
concerne
également la sécurité
et la
légitimité historique
du projet
sioniste
sur les territoires
palestiniens.
En
effet,
malgré toutes les
réalisations
juives, du
point de vue
sioniste,
cette légitimité
ne s’est
pas encore réalisée. En fait,
pour les juifs,
il
n’est pas
uniquement question du
présent
mais de l’avenir.
Cette
légitimité signifie
mettre fin au
conflit,
réaliser une
défaite commune pour les
Arabes et
surtout garantir
leur droits
à purifier la
terre des
ancêtres de tous les
éléments
étrangers, c’est-à-dire
procéder à
l’expulsion de
tous ceux
qui ne sont
pas juifs. Les
Israéliens
veulent un
Etat basé
sur une
assise
religieuse qui octroie
les droits de
citoyenneté
à ceux qui
appartiennent
à cette
religion seulement et non pas
aux musulmans et aux
chrétiens.
Et la légitimité
historique
du point de vie sioniste
signifie
avant tout compléter le
projet
sioniste.
Certains
observateurs
pensent que
les négociations
nécessitent de
traiter avec la
réclamation de
l’Etat juif
selon le
principe
du
marchandage. Et
ce pour
parvenir le mieux
possible à un
Etat
palestinien prévu et pour
ne pas
donner à
Israël des
prétextes pour entraver
les négociations et les
questions relatives au statut
final. Or, il
suffit de
s’approfondir dans les
significations de la conception de
l’Etat juif pour
comprendre
que toutes les solutions
possibles
resteront dans un cadre
sioniste. Avec
toutes ces
répercussions
stratégiques
sur la
région et
sur l’Etat
palestinien au
cas où
les négociations
aboutiraient
à une
formule
autour de cet
Etat, avec
ses 2 scénarios
probables.
Premièrement,
un Etat
palestinien
sur les frontières de
1967 sous
une autorité
palestinienne unique
dont les
territoires sont la
Cisjordanie et le
secteur de Gaza. La
seconde
probabilité est un
Etat
palestinien sur
une partie
des territoires
palestiniens, la
Cisjordanie
ou Gaza, et sous
une
autorité palestinienne
qui ne
représente pas tout le peuple
palestinien et qui
est en
litige avec une
autre
autorité sur
l’autre
partie des territoires.
Ce
qui ressemble beaucoup
à la situation
palestinienne
actuelle.
Dans
tous les
cas de figure, si le
négociateur
palestinien et après lui
le négociateur
arabe,
acceptent le principe de
l’Etat juif,
les répercussions
seront
désastreuses, comme le
démantèlement
géographique et
démographique et la
perte du
droit au
retour des réfugiés,
ce qui
causera des troubles
sécuritaires et sociaux
dans toute
la région
arabe.