Al-Ahram Hebdo,Environnement |

  Président
Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef exécutif
Hicham Mourad
  Conseiller de la rédaction
  Mohamed Salmawy

Nos Archives

 Semaine du 16 au 22 juin 2010, numéro 823

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Environnement

Réserve Naturelle d’Elba . Des braconniers ont massacré des gazelles dans cette étendue du sud-est de l’Egypte, posant à nouveau le problème du financement pour une meilleure gestion intégrée.

Le théâtre de crimes alarmants

L’Egypte a encore été la victime de crimes contre la diversité biologique avec de graves actes commis par des braconniers étrangers, aux frontières sud du territoire, dans la réserve d’Elba. Les raisons de ces agissements restent encore à déterminer : pauvreté, indifférence, négligence, ou simplement manque de sensibilisation ?

L’histoire remonte à quelques jours avant la Journée mondiale de l’environnement du 5 juin, ayant eu pour thème Des millions d’espèces. Une planète. Un avenir commun, et durant l’année internationale de la biodiversité (2010). Des braconniers arabes se sont introduits dans la réserve naturelle d’Elba qui s’étend sur 35 600 km2 dans la partie sud-est du désert oriental d’Egypte. Munis de leurs armes, ces braconniers ont chassé des gazelles et un bouc qu’ils ont mangé avant de laisser derrière eux les traces de leurs crimes contre ces espèces : peaux, os et douilles de cartouches. Tout cela à la barbe des responsables de la réserve. « Ce qui se passe est vraiment insupportable ! », commente Mahmoud Al-Qayssouni, expert en écotourisme et conseiller en environnement au sein du ministère du Tourisme. « C’est la seule réserve naturelle d’Egypte qui renferme une diversité animale et végétale intacte ! Dans cette réserve, on trouve des gazelles, tigres, zèbres, hyènes ainsi qu’une multitude d’oiseaux et de végétations en voie d’extinction », assure Al-Qayssouni qui a été informé par les habitants de la région de ce crime de braconnage. « Je n’ai décidé de bouger que lorsque plusieurs personnes m’ont confirmé cette information », poursuit-il tout en assurant que le braconnage n’est ni la seule menace ni la plus importante dans cette réserve d’Elba : le problème le plus grave est l’activité minière sur les frontières nord de la réserve. « Cela est très dangereux et représente une vraie menace pour la vie sauvage d’Elba. Ces activités se limitent pour l’instant aux frontières nord, mais demain elles s’étendront partout, surtout qu’Elba renferme des montagnes de granit », souligne-t-il.

Nature fragile

A l’Agence Egyptienne pour les Affaires de l’Environnement (AEAE) et plus particulièrement dans le département de la protection de la nature, l’information relayée par Al-Qayssouni a fait réagir. « Nous avons appelé nos employés à Elba pour nous assurer quant à cette information, mais ils ont nié un tel incident », indique la Dr Wafaa Amer, nouvelle directrice du département de la protection de la nature au sein de l’AEAE. Elle ajoute que son service sur le terrain n’a pas enregistré cet incident. « Nous avons 57 personnes sur le terrain, 37 d’entre elles sont des habitants locaux avec des fonctions de rangers, gardiens et employés. Il faut trois jours entiers à notre personnel pour faire le tour de la réserve d’Elba », ajoute la Dr Wafaa Amer. Pour elle, le personnel n’est pas suffisant pour la surveillance d’un tel espace, mais elle fait de son mieux avec les moyens disponibles ! En ce qui concerne les mines, la Dr Wafaa Amer assure que ces projets présentent des études sur l’impact environnemental qui prend en considération la nature fragile des sites protégés. « Pour travailler sur les frontières de la réserve ou même au sein des réserves dans des régions qui ne sont pas riches en biodiversité, il faut garantir plusieurs critères. Il faut laisser la région dans sa forme première après la fin des travaux, utiliser des équipements faisant peu de bruit pour ne pas nuire aux animaux, indiquer aux camions des trajets précis qui ne menacent pas la couverture végétale et ainsi de suite », explique la Dr Wafaa Amer, dont l’objectif est de garantir la durabilité de l’écotourisme. Car des réserves comme celles d’Elba peuvent être utilisées de plusieurs façons, à condition que le développement soit durable et que leurs richesses naturelles soient conservées. Mais il est évident que le budget consacré au secteur de la protection de la nature n’est pas suffisant à apporter la meilleure gestion possible des sites protégés. Il suffit de savoir que le budget actuel du département de la protection de la nature, qui renferme 27 réserves naturelles, est de 18 millions de L.E. (quelque 2,5 millions d’euros). « Pour garantir une gestion intégrée des réserves naturelles en Egypte, nous avons en fait besoin de 100 millions de dollars », lance la Dr Wafaa Amer. Mais elle sait bien que le gouvernement ne peut pas fournir de larges fonds pour développer les réserves en coopération avec le secteur privé. « La porte est grand ouverte aux hommes d’affaires qui veulent investir au sein des réserves dans le domaine des services. Nous coopérons avec le secteur privé même dans le domaine de la reproduction de quelques espèces d’animaux et de plantes médicinales », indique la Dr Amer. Des efforts qui sont malheureusement réduits à néant par les méfaits des braconniers.

Dalia Abdel-Salam

Retour au sommaire

 

Une richesse exceptionnelle

La réserve d’Elba a été déclarée en tant que telle en 1986. L’objectif était la protection de l’habitat unique et de la riche biodiversité de la région. C’est un site complexe comprenant de nombreux écosystèmes : mangroves, 22 îles de la mer Rouge, récifs coralliens, dunes de sable côtières, plaines désertiques côtières, ainsi que des séries de montagnes côtières qui abritent une multitude d’animaux sauvages tels que la gazelle, le lapin sauvage, l’âne sauvage, le renard, le chat et l’autruche. Ses chaînes de montagnes sont formées de roches de granit. De même, elles renferment de multiples oiseaux maritimes. L’abondance de l’humidité permet l’existence d’une diversité exceptionnelle de la flore. Quelque 458 espèces végétales existent dans la réserve. Fougères, mousses et plantes grasses sont des espèces communes dans la zone brumeuse des hautes altitudes. La région d’Ebruq se situe sur le littoral de la mer Rouge et se distingue par ses vallées, plaines, montagnes et plateaux et possède également des vestiges de grande valeur. La région d’Al-Doïb est réputée par ses plaines, ses vallées et ses plantes sauvages.

 

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.