Al-Ahram Hebdo, Enquête | L’euro, monnaie indésirable

  Président
Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef exécutif
Hicham Mourad
  Conseiller de la rédaction
  Mohamed Salmawy

Nos Archives

 Semaine du 16 au 22 juin 2010, numéro 823

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Enquête

Banque Centrale. Son gouverneur, Farouq Al-Oqda, a décidé de vendre une partie des réserves en euro en conséquence de sa dévaluation face au dollar. Explications.

L’euro, monnaie indésirable

Acheter de l’euro ou en vendre ? La Banque Centrale d’Egypte (BCE) a pris sa décision, et pour son gouverneur, vendre l’euro est le choix gagnant. Farouq Al-Oqda l’a confirmé lors de ses déclarations la semaine dernière : « La BCE a vendu une part de ses réserves en euro ». La crise financière frappant les pays de la zone européenne et les politiques d’austérité appliquées par leurs gouvernements ont provoqué une chute sans précédent de l’euro. L’euro équivaut maintenant à 1,18 dollar, et selon les perspectives de quelques analystes, il pourrait être réduit à la parité au cours de 2011. Mieux vaut donc s’en débarrasser aujourd’hui que demain. Mais la décision de la BCE a soulevé une question : quand le dollar a connu une baisse il y a quelques années, la BCE en a acheté et a cumulé des réserves record. Alors, pourquoi ne pas profiter des soldes sur l’euro ? Surtout que pour le moment, les pays de l’Union Européenne (UE) font tout pour sauver leur monnaie unique. « Les leaders européens interviendront sans doute pour sauver l’euro », estime  Doha Abdel-Hamid, professeur d’économie financière à l’Université américaine du Caire. Elle retient la leçon d’un passé récent : « Ce même scénario a eu lieu en 2006. L’euro avait atteint le même niveau actuel mais il a aussitôt repris la hausse ». Pour elle, la BCE devrait alors saisir cette chance et acheter des euros. « Cela apportera des gains certains et, par conséquent, mènera à la relance de l’économie égyptienne », affirme-t-elle, en soulignant que la BCE n’a rien à craindre actuellement avec un montant des réserves internationales en bonne santé. Le total des réserves en devises étrangères auprès de la BCE a atteint 35,1 milliards de dollars au cours du mois de mai, enregistrant ainsi une hausse de 1,29 % par rapport au mois d’avril dernier. En même temps, il a enregistré, sur le niveau annuel, une hausse de 12,5 % par rapport au mois de mai 2009, selon les chiffres publiés sur le site de la BCE. Cette hausse est interprétée par celle des ressources de l’économie en devises étrangères, comme les revenus du Canal du Suez, le tourisme et les transferts de fonds des expatriés.

Panier diversifié

Depuis le début des années 2000, les réserves internationales ne sont plus uniquement constituées de dollars, elles dépendent d’un panier diversifié de devises. La BCE maintient sa composition non déclarée, « mais l’euro ne représente pas la grande partie de ses réserves », comme le clarifie Abdel-Hamid. Et c’est ainsi que le fait de « jouer avec l’euro ne représente pas un grand risque », argue-t-elle. Les réserves de la BCE ont commencé une courbe descendante en mai 2008, suite à la crise financière, mais ont repris à la hausse un an après, pour atteindre son niveau record au cours des douze derniers mois, en mai 2010. Cette progression du volume des réserves et la hausse de son taux de croissance d’un mois à l’autre poussent quelques analystes à accepter le choix de la BCE de vendre une part de ses réserves en euro. « La BCE devrait établir un équilibre entre les gains et la sécurité de ses réserves. Et c’est ainsi qu’après avoir assuré un bon niveau de réserves, elle a décidé d’en vendre une part en euro. Mais la BCE ne dévoile pas ses activités actuelles ou passées. Et peut-être est-elle actuellement en train d’acheter des quantités supplémentaires d’euros pour les vendre plus tard et profiter de la baisse des prix », explique Riham Al-Dessouki, analyste économique senior à la banque d’investissement Beltone. Et d’ajouter : « Il ne faut pas toujours se contenter d’investir les réserves dans des investissements garantis. Pourquoi ne pas saisir des opportunités également garanties pour réaliser des gains ? ». Selon les déclarations du gouverneur de la BCE, la banque a pu réaliser des gains au cours des mois de novembre et décembre derniers, car elle a vendu l’euro à 1,5 dollar alors que sa valeur actuelle est de 1,19 dollar l’euro. En fait, l’euro a perdu, dès le début du mois de mai, 6,88 % de sa valeur vis-à-vis de la L.E., suite à la crise des dettes dans les pays du sud de l’Europe, surtout après que la Grèce eut déclaré l’ampleur de son déficit, suivie par une autre liste de pays européens.

L’Egypte n’est pas la seule à réduire ses réserves en euro. Plusieurs pays comme l’Iran, dont l’euro est la monnaie principale des réserves internationales, ont entrepris la même étape en déclarant leur intention de sacrifier 400 millions d’euros de leurs réserves, comme l’a reporté le quotidien Al-Charq Al-Awsat. « Ces orientations des différents pays ont joué un grand rôle dans la détérioration accrue de l’euro », explique Mohamad Gaber, membre de la division des bureaux de change auprès de l’Union des chambres commerciales.

Névine Kamel

L’essor des revenus de l’économie en devises étrangères accroît les réserves de la Banque Centrale d’Egypte pour atteindre un niveau record de 35,1 milliards de dollars en mai 2010. Cette somme couvre ainsi les importations de 9,2 mois, pour une moyenne de sécurité située entre 5 et 7 mois. Ce taux était de 8,1 mois en janvier dernier.

 

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.