Flottille de la paix .
Une de nos fidèles lectrices dénonce l’attitude barbare
d’Israël contre cette embarcation, et plus grave encore, le
silence des Etats arabes face à des actes gagnant en gravité.
Tristes gouvernants arabes
L’acte
barbare commis par les Israéliens contre la flottille de la
paix est inadmissible et toute la communauté internationale
doit réagir. Les coupables doivent être punis et une enquête
internationale ne suffira pas. Je souhaite à travers ce
courrier rendre hommage aux martyrs de l’attaque israélienne
sanglante. Dans cette affaire, nous devons rendre un grand
hommage à la Turquie qui a bien montré sa solidarité avec
les Palestiniens. Mais ici, je dois me poser une question
avec tous les lecteurs de notre honorable Al-Ahram Hebdo :
Que font les Arabes ? Quand se décideront-ils à bouger ? Je
pense que c’est peut-être au tour des populations arabes de
commencer à faire pression sur leurs gouvernements pour
qu’ils agissent et de donner de l’espoir aux nouvelles
générations. C’est vrai que des manifestations ont eu lieu
dans plusieurs capitales arabes, mais cela est loin d’être
suffisant. Il faut être plus ferme et plus sévère à travers
des mesures et décisions qui puissent faire craindre une
perte de pouvoir.
Nadia
Ghanem,
Le Caire.
Les
coptes et les secondes noces
Permettez-moi de discuter d’un sujet très important en ce
moment, il s’agit du remariage pour les coptes. Car suite à
la décision de la justice égyptienne d’ordonner à l’Eglise
copte de remarier les coptes divorcés, celle-ci refuse
d’appliquer l’ordre la Cour. « Conformément à la loi, un
chrétien peut se remarier et la Constitution lui garantit le
droit de fonder une famille. (Par conséquent), l’appel du
patriarche Chénouda pour empêcher les coptes de se remarier
est rejeté », a déclaré la Haute Cour administrative. Si
cette loi a pour but d’aider les divorcés chrétiens à mener
une vie normale en se remariant, le fait que cette loi est
basée sur la charia l’oppose à l’Eglise. En effet, l’Eglise
ne permet le divorce qu’en cas d’adultère, et même dans ce
cas, celui qui a commis l’adultère n’a pas le droit au
remariage. On ne peut plus reprocher au pape Chénouda III de
refuser d’appliquer la loi, puisque celui-ci doit obéir en
premier lieu aux préceptes de la Bible, seule source de
législation pour les chrétiens. Ce dont nous avons
réellement besoin, c’est d’un Code civil des coptes, extrait
de leur religion et selon leur doctrine. Sinon, l’Eglise ne
pourra jamais remarier les divorcés. Alors la balle est dans
le camp des législateurs car eux seuls peuvent agir.
Medhat Hosni,
Alexandrie.
Suivons l’exemple de l’Uruguay
Dans un
quotidien, j’ai lu une petite nouvelle que je dédie aux
responsables gouvernementaux égyptiens et arabes. Il s’agit
du président de l’Uruguay, deuxième plus petit pays de
l’Amérique du Sud du point de vue de la superficie. La
nouvelle annonce que José Mujica Cordano, 75 ans, a publié
une déclaration concernant les propriétés qu’il possède.
Cette déclaration ne contenait qu’une seule voiture
Volkswagen Coccinelle modèle 1987, dont le prix actuel est
de 1 920 dollars. Il a annoncé aussi qu’il n’est débiteur de
personne, qu’il ne possède pas d’épargne et qu’il n’a pas
d’autres biens. La nouvelle mentionne que Mujica a accédé au
pouvoir en mars dernier, et il est célèbre par la vie
modeste qu’il mène. De même, Mujica a préféré toujours
habiter une maison simple possédée par sa femme dans la
banlieue de la capitale.
De même,
il était écrit que le salaire mensuel du président uruguayen
est de 11 680 dollars, pourtant José Mujica Cordano fait une
donation de la plupart de son salaire à la coalition de
gauche et au programme de logement public de son pays. Des
questions ont commencé à se poser, peut-être parce qu’il est
l’un des rares à ne pas abuser de sa position. Mais je me
suis rendu compte qu’à l’étranger, il y a ce qu’on appelle
une « conscience professionnelle », allant du balayeur au
président. Telle est la différence entre un peuple qui aime
son pays et veut devenir une grande nation et un autre qui
mène une vie chaotique, même s’il possède toutes les
possibilités de progresser.
Bassem Yousri,
Le Caire.
Plus
de cohérence, M. ElBaradei !
Quelques
mois après son arrivée, le Dr ElBaradei a commencé à perdre
son éclat. Cette détérioration de sa position et de sa
popularité provient en premier lieu de ses déclarations, en
particulier celles concernant le boycott des prochaines
élections. A cet égard, ElBaradei invite en effet le peuple
à boycotter les élections, pensant qu’en suivant cette
méthode il pourra devenir une force oppressante sur le
gouvernement. Ce qu’ElBaradei a complètement oublié, c’est
que pendant quelques dizaines d’années, le peuple a été tout
à fait passif en ce qui concerne la participation et le vote
aux différentes élections. Et si une circonscription
électorale compte plusieurs milliers d’électeurs, peu sont
ceux qui vont aux votes. Pourtant, cette large tranche
d’auto-boycotteurs n’a rien pu faire avec sa passivité et
son silence n’a jamais été une force sur le pouvoir. Au
contraire, leur absence a permis aux contrefacteurs
d’utiliser leurs noms à leur profit, ce qui a tout à fait
nui à l’intérêt du pays. Alors monsieur ElBaradei, faites
preuve de plus de cohérence pour que l’on puisse vous
entendre.
Michael Karam,
Alexandrie.
Mettons fin à cette dualité égyptienne
Il y
quelques jours, la Haute Cour administrative du Caire a
confirmé un jugement du Tribunal administratif, privant de
la nationalité égyptienne tout citoyen ayant pour épouse une
Israélienne, ainsi que leurs enfants. Le juge Mohamad
Al-Husseini, président de la Haute Cour, a déclaré que la
décision ne sera pas applicable aux Egyptiens mariés à des
Arabes israéliennes et que la décision de la Cour tient
compte de la sécurité nationale de l’Egypte. Ce qui a attiré
mon attention dans cette affaire, c’est l’intervention à la
télévision d’un des avocats. En effet, Nabih Al-Wahch,
l’avocat qui a porté l’affaire devant le tribunal, avait
souligné qu’il ne faut pas permettre la naissance d’une
génération qui ne soit pas loyale à l’Egypte et au monde
arabe (de quel monde arabe parlez-vous monsieur l’avocat ?).
Pour ma
part, je pense que la nationalité qu’on reçoit de son pays
natal n’est pas un don, c’est un droit pour tout citoyen, ce
qui veut dire que personne n’a le pouvoir de priver un autre
de sa nationalité. En ce qui concerne le mariage avec un/une
Israélien(ne), c’est le gouvernement égyptien qui a ouvert
la porte des contacts avec l’Etat juif. En effet, les
relations commerciales entre les deux Etats sont très
claires : savez-vous que les exportations israéliennes en
Egypte sont estimées à près de 38 % par an après l’accord de
paix signé entre les deux pays ? En 2008, ceux-ci ont
atteint les 160 millions de dollars et durant la même année,
le commerce entre les deux pays était de 292 millions de
dollars. N’oublions pas le fameux gaz naturel que l’Egypte
enverra à Israël pendant les 15 années prochaines pour 5,2
milliards de dollars. De même que l’accord QIZ, qui garantit
la vente des exportations égyptiennes sur le marché
américain, à condition que ces produits contiennent des
matériaux israéliens à hauteur de 12 %.
Avant de
condamner ces Egyptiens pour avoir épousé des Israéliennes,
on doit d’abord déterminer notre position vis-à-vis de
l’Etat juif. Qu’en est-il des accords de soi-disant paix
signés entre les deux pays ?! On entretient toutes sortes de
relations avec Israël, alors de quoi parle la Haute Cour
administrative ? Je ne suis pas pour le mariage avec des
Israéliens, mais en même temps, nous n’avons pas besoin de
cette soi-disant paix avec l’Etat israélien. Arrêtons cette
dualité et essayons pour la première fois d’éclaircir notre
rapport vis-à-vis de l’Etat hébreu.
Haissam Ahmad,
Qéna.