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 Semaine du 16 au 22 juin 2010, numéro 823

 

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Dossier

Gaz Naturel. La création d’un club d’exportateurs peine à voir le jour depuis neuf ans. Une telle structure permettrait pourtant de fixer les prix selon le mécanisme de l’offre et de la demande.

Pourquoi c’est difficile à vendre

Chaque année, lors de la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz, un pays membre propose la création d’une organisation similaire à l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), pour renforcer la position des producteurs affectés par la baisse mondiale des prix. « Le Forum des pays exportateurs de pétrole (Fpeg) devrait fonctionner comme l’Opep en tant qu’organisation qui défendrait les intérêts économiques, malgré les divergences politiques entre les membres de ce forum », déclarait M. Chakib Khalil, ex-ministre algérien de l’Energie, à la radio nationale algérienne le 19 avril dernier.

Mais à ce jour, l’idée ne fait pas le consensus entre les membres du forum. Certains pays ont approuvé implicitement l’idée de la création de ce cartel alors que d’autres n’ont pas déclaré leurs positions. Ainsi les 4 grands producteurs mondiaux (Russie, Iran, Qatar et Venezuela, qui contrôlent ensemble plus de la moitié des réserves mondiales de gaz naturel) expriment leur penchant pour cette idée. Le ministre vénézuélien de l’Energie a, par exemple, souligné qu’un compromis politique entre les pays membres est indispensable pour la création de ce cartel. « Si on veut réaliser ce rêve dans 10 ans, il faut commencer maintenant par l’étude technique du marché de gaz », dit-il. L’Egypte, 8e exportateur mondial, se situe à l’autre extrémité. Au départ, le ministre égyptien du Pétrole, Sameh Fahmi, voulait étudier le lancement d’un tel cartel. Mais il y a deux ans, il a soudainement déclaré son refus. « Nous refusons l’idée d’établir une organisation qui contrôle l’une des sources essentielles de l’énergie globale », avait-il déclaré à l’agence égyptienne MENA.

Créé en 2001, le Forum des pays exportateurs de gaz naturel réunit 11 pays (Algérie, Qatar, Russie, Iran, Egypte, Libye, Nigeria, Bolivie, Guinée équatoriale, Venezuela, Trinité-et-Tobago) et des pays observateurs (Norvège, Pays-Bas, Kazakhstan, Angola et Yémen). « Ce n’est qu’une plate-forme pour échanger les informations et les idées. Le forum n’a pas le mandat de prendre des décisions imposantes aux pays membres comme c’est le cas au sein de l’OPEP », explique Magdi Sobhi, expert pétrolier du Centre des études stratégiques et politiques d’Al-Ahram.

La Russie, qui dispose des plus grandes réserves mondiales de gaz naturel, s’oppose aussi à l’idée. Elle préfère agir indépendamment, et c’est ce qu’elle fait dans le cas du pétrole puisqu’elle n’a jamais été membre à l’Opep, alors qu’elle assiste aux réunions de l’organisation en tant qu’observateur.

Pour Magdi Sobhi, la création d’un cartel pour le gaz naturel semblable à l’OPEP est difficile à l’heure actuelle à cause de la différence de structure et de la nature des deux marchés. « L’échange de gaz est essentiellement effectué d’après des contrats à long terme, entre pays producteurs et importateurs. Et cela car 72 % des exportations de gaz se font par gazoducs alors que les 28 % restantes sont par gaz liquéfié. Donc, pour que l’on puisse créer ce cartel, il faudra augmenter la part du gaz liquéfié par rapport à la part du gaz brut, ce qui pourrait entraîner la révision des transactions d’exportations actuelles », argue Sobhi. Une structure qui s’inscrit parfois en faveur des multinationales concluant des transactions à long terme (voir opinion). Une situation qui pourrait changer avec la création d’un organisme similaire à l’Opep, mais il apparaît que la condition de changer la structure du marché a été réfutée par certains pays. A titre d’exemple, le Qatar a déclaré qu’il « n’envisage pas la révision de ses accords d’exportations ».

De sa part, Chakib Khalil se plaint notamment du manque de transparence auprès des pays membres à cet égard. « Jusqu’à présent (...), chacun des pays membres garde ses contrats de vente de gaz à long terme très confidentiels, personne ne veut dévoiler à quel prix il vend son gaz sur le marché ». Donc, la réalisation du rêve de la création d’une OPEP pour le gaz sera la seule solution pour remédier à ce type de problèmes. En attendant le consensus des pays membres.

Gilane Magdi 

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Lier le prix du gaz à celui du pétrole

La première étape pour que le gaz naturel soit librement échangé, c’est de le lier au pétrole. Une proposition justifiée par la volonté des pays producteurs du gaz de profiter de la fluctuation des prix du gaz naturel comme c’était le cas pour les producteurs d’or noir. Ces derniers ont accumulé les trésors suite à la flambée des prix du pétrole qui a presque doublé au cours des deux dernières années pour atteindre le plafond de 150 dollars. Ces trésors ont aidé ces pays à résister à la chute des cours de l’or noir en dessous des 80 dollars actuellement. Une situation qui ne se retrouve pas pour le gaz naturel. Le prix de ce dernier a décliné de plus du tiers au cours des deux dernières années. Selon le New York Mercantile Exchange, il atteint actuellement 4,78 dollars par MBTU (1 million d’unités thermales britanniques équivaut à 27,6 mètres cubes) contre 11 dollars il y a 2 ans. Et cela pendant une période le brut a renforcé sa place après la chute de l’automne 2008. « Il est indispensable que le marché spot soit également indexé sur le pétrole », demande Chakib Khalil, ex-ministre algérien de l’Energie, au cours d’une conférence de presse après la dernière réunion du Forum des pays exportateurs de pétrole (Fpeg).

Le marché du gaz naturel traverse actuellement une mauvaise passe. Selon Chakib, l’offre « dépasse » la demande et les prix du gaz sur les marchés des contrats spot et à terme « ont reculé à de faibles niveaux », et une « menace réelle » existe pour les contrats d’exportation de gaz à long terme. « Les producteurs orienteront l’excédent de leur production vers le marché spot, ce qui alimentera davantage le surplus d’offre, baissant les prix malgré la hausse de ceux du pétrole ». Chakib propose alors de diviser le prix du baril de pétrole, actuellement autour de 80 dollars, par six pour obtenir celui du gaz. « Cela donne 13-14 dollars par MBTU », a-t-il dit. Un prix qui serait à ses yeux au bénéfice des pays producteurs.

Gilane Magdi

 




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