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 Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803

 

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Livres

Salon du Livre du Caire. Des centaines d’éditeurs sont présents au Salon du livre. Al-Ahram Hebdo a choisi de présenter à ses lecteurs une sélection d’ouvrages publiés par des maisons d’édition égyptiennes et composés majoritairement de romans.

Un entre-deux magnifié

On retrouve dans ce recueil de nouvelles le ton des derniers romans du lauréat de l’AUC Press 2008. Comme dans Al-Fael (être manœuvre, 2008) et dans Lossous motaqaïdoune (voleurs à la retraite, 2002), le sarcasme mordant d’Abou-Golayel n’épargne rien ni personne. Et, comme dans ces deux dernières œuvres, on retrouve un narrateur préoccupé par son identité bédouine. Si ce n’est que cette fois-ci, c’est presque exclusivement de cela qu’il s’agit. Dans Marassim taslim al-diyya, le narrateur fait le récit de son combat perdu face à un rite pour lui injustifié et humiliant : le prix du sang. Non content de remettre en doute les mythes colportés par sa tribu, il ironise sur ses illusions d’intellectuel qui s’imagine pouvoir arrêter l’engrenage d’un système de punition et de vengeance millénaire. Dans Ummi, il fait le portrait de sa mère, une très vieille dame qui, elle aussi, assène sans le vouloir un coup mortel à ses clichés rassurants : « Ses récits historiques ont contribué sans aucun doute à démolir l’argument définitif que j’opposais aux fils de paysans pendant nos querelles. Moi qui m’enorgueillait de mes ancêtres bédouins, m’imaginant qu’ils s’étaient révoltés pour libérer la nation de la colonisation, ignorant que huit d’entre eux avaient sacrifié leur vie de leur propre volonté simplement parce que l’un d’eux avait été emprisonné ! ». Dans Khoud, il place en face à face les « vieux cheikhs de la tribu » et une jeune femme, Khoud, qui défie les lois ancestrales en se plaignant de l’impuissance d’un mari imposé par la collectivité. Quinze nouvelles qui content un entre-deux, celui de ceux qui ne sont plus vraiment bédouins, ni tout à fait citadins. Un entre-deux que la prose d’Abou-Golayel, mariant proverbes bédouins et pointes d’humour sarcastique, réussit à magnifier. Non sans une tendresse qui marque une nouvelle maturité de son œuvre.

Dina Heshmat

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Hamdi Abou-Golayel,
Tayy al-khiyam
(ranger les tentes),

Merit, 2009.

 




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