Salon du Livre du Caire. Des
centaines d’éditeurs sont présents au Salon du livre. Al-Ahram
Hebdo a choisi de présenter à ses lecteurs une sélection
d’ouvrages publiés par des maisons d’édition égyptiennes et
composés majoritairement de romans.
Construire des cerveaux hier et aujourd’hui
«
Je dois dire que ce livre est ancien, mais je prétends qu’il
est nouveau aussi. Peut-être mon lecteur sera-t-il étonné de
cette assurance, mais il s’en rendra compte lui-même quand
il découvrira la similarité entre le discours politique
actuel et celui des années soixante et entre la réalité
pédagogique de nos jours et celle de la moitié des années
soixante-dix », c’est ainsi qu’introduit Hamed Ammar la
nouvelle édition de son livre édité en 1965, puis réédité
aujourd’hui par la maison d’édition Al-Ein. Surnommé très
souvent « Patron des pédagogues », Hamed Ammar, professeur
de pédagogie à l’Université de Ain-Chams, a passé une grande
partie de sa vie à rechercher la réelle plaie de l’éducation
en Egypte, pensant que ce n’est pas en exportant de
nouvelles techniques de l’étranger que le système
pédagogique en Egypte évoluera, mais en comprenant les
problèmes réels de la société et la nature de la
personnalité égyptienne et les éléments qui l’influencent.
Ce livre spécialisé comporte huit analyses détaillées des
différentes facettes de l’éducation dans laquelle il remet
les problèmes à leur forme la plus basique en les liant aux
influences sociales et culturelles. Le livre comporte des
études telles La nouvelle société d’après la Révolution de
1952, Les Piliers de la nouvelle culture et L’éducation et
les stéréotypes sociaux. A travers cette dernière étude des
stéréotypes sociaux, Ammar s’attarde sur une description de
deux ou trois modèles typiques dans la société égyptienne,
une chose qui dépasse la dimension éducative pour devenir
une simple critique de la société égyptienne dont les
modèles typiques de personnalités sont formés par les
circonstances qu’ils doivent affronter. Hamed Ammar
mentionne également la problématique de l’éducation qui
souvent en Egypte est limitée aux bâtiments scolaires, alors
que la construction d’une personnalité est un processus que
forge l’entourage. Un livre qui peut paraître spécialisé,
mais très révélateur pour ceux qui s’intéressent à la
compréhension de la société égyptienne.
Dina
Abdel-Hakim