Al-Ahram Hebdo,Environnement | Une stratégie multiformes
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Environnement

Eau. Conscient des nombreux dangers qui menacent en Egypte cette ressource naturelle et de l’importance du développement durable, le ministère de l’Irrigation a finalisé des projets d’amendement de la législation en vigueur.

Une stratégie multiformes

Les changements climatiques, l’augmentation des niveaux des océans, la salinité des sols, les investisseurs dans les nouvelles zones, la diminution de l’eau du Nil, en plus des différends dans les négociations des pays riverains de ce fleuve … Autant de dangers qui menacent les ressources naturelles égyptiennes en eau. Conscient de ces alarmes, le ministère des Ressources hydrauliques et de l’Irrigation ne compte pas garder le silence. Pour la bonne raison que l’eau de l’irrigation s’empare de la part de lion de la quantité d’eau qu’obtient l’Egypte conformément aux conventions signées et en vigueur. Soit plus de 80 % du quota.

Lorsque les responsables au sein du ministère ont pensé réagir à tous ces avertissements, ils ont commencé par des textes juridiques. Dans le cadre de la stratégie à l’horizon 2050, des projets de loi ont été élaborés et des amendements ont été apportés. Le tout est censé être soumis à la session parlementaire actuelle pour approbation. « Les amendements concernent la loi numéro 12 de l’année 1984, soit la loi de l’irrigation. Ils visent, entre autres, à appliquer le principe de la participation du citoyen à toute action ayant pour but de protéger l’eau de l’irrigation contre tout abus de son utilisation. Abus représentés notamment par la négligence des méthodes modernes pour irriguer les nouvelles zones. Il s’agit aussi de sanctionner toute infraction concernant l’irrigation, et bien entendu d’appliquer les amendes », explique le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Irrigation, Mohamad Nasreddine Allam. Et de préciser : « Les amendements concernent également, mais en premier lieu, l’élaboration d’une nouvelle loi consacrée à la protection des côtes égyptiennes afin de réaliser une gestion complète des côtes maritimes et des lacs en Egypte. Un autre projet de loi est consacré aux eaux souterraines, visant à mettre terme à toute action aléatoire dans son utilisation, à localiser et à autoriser la construction des puits dans les déserts d’Egypte ». Quant au Nil et au lac Nasser, ils auront leur loi qui assure leur protection contre toute pollution et tout abus.

Il est question alors d’un changement sérieux dans tout ce qui concerne l’eau en Egypte afin de se préparer au pire. « Nous avons déjà commencé à œuvrer pour diminuer la quantité d’eau destinée à l’irrigation. Comme estimation préliminaire pour l’an 2009-2010, la superficie consacrée à la culture du riz a été réduite de 2,1 millions de feddans (882 000 ha) pour atteindre 1,6 million (662 000 ha) seulement. Il y a eu une très bonne entente et une coordination entre le ministère de l’Irrigation et les autres ministères concernés comme ceux du Commerce extérieur, des Finances et de l’Agriculture, afin de finaliser les projets de tous ces amendements. Il faut savoir que la gestion des ressources hydrauliques concerne tous ces ministères. C’est une question qui concerne la politique aussi », assure Bayoumi Attiya, conseiller du ministre de l’Irrigation. Selon lui, la philosophie derrière ces amendements est en premier lieu de sensibiliser les citoyens du sérieux de la question de l’eau pour l’Egypte afin qu’ils agissent en respectant l’eau au nom de la responsabilité et non face aux sanctions. Mais ce qui semble être le plus important aux yeux des spécialistes de l’environnement, c’est la promulgation d’une loi spécifique pour les eaux souterraines. Cela est stratégique, car 97 % des ressources hydrauliques en Egypte viennent de l’extérieur de ses frontières. Autrement dit, du Nil dont les origines sont en Ouganda et en Ethiopie.

Protection des eaux souterraines

L’annonce d’une loi pour les eaux souterraines constitue alors une bonne nouvelle pour les militants égyptiens. Ces militants ont toujours fait appel à une conservation des ressources naturelles en général et de l’eau souterraine en particulier. La loi mettra un terme au principe du hasard dans la construction des puits dans les déserts. Il s’agit d’un traitement scientifique pour préciser les zones et localisations des puits. Les abus dans l’utilisation de cette eau chère seront interdits. « Nous avions vraiment besoin d’une telle loi. Finalement, notre campagne visant à cesser toute utilisation abusive de l’eau souterraine, soit dans les piscines des villages touristiques ou dans l’irrigation des cultures de bananes et de canne à sucre qui ont besoin d’une quantité énorme d’eau, a porté ses fruits. Les 55,5 milliards de mètres cubes d’eau du Nil étaient utilisés pour 20 millions d’individus en 1959 et pour l’agriculture. Et c’est la même quantité utilisée en 2010 pour 80 millions de personnes ainsi que pour l’agriculture. On doit reconnaître que nous sommes en Egypte face à un déficit pour combler les besoins des citoyens concernant l’eau », indique Samer Al-Mofti, ancien secrétaire général du Centre de Recherches du Désert (CRD). Selon lui, il est d’une importance extrême que le ministère de l’Irrigation se serve des hydrogéologues dans la question des eaux souterraines.

Le grand défi pour les eaux souterraines réside dans leur protection contre la pollution causée par les eaux du drainage agricole, sanitaire ainsi que par les activités industrielles. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, il est question de dépendre de cette eau pour cultiver 8,1 millions de feddans (3 402 000 ha) d’ici 2017 dans les nouvelles zones. D’où l’importance de cette ressource naturelle, non seulement pour l’agriculture mais aussi pour le fait d’augmenter la part d’eau potable par personne qui a diminué ces dernières années pour atteindre 650 mètres cubes par an au lieu de 1 000. Cela dit, même si cette nouvelle loi a joui d’une promulgation officielle, son application stricte et sans exception est fortement indispensable.

Et attendant l’approbation de tous ces amendements importants, le ministère lance une campagne médiatique pour sensibiliser la population sur l’importance de rationaliser l’utilisation de l’eau, notamment celle de l’irrigation.

Racha Hanafi

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.