Taxes.
Achraf Al-Arabi, président
de l’Organisme des
impôts et
conseiller
du ministre des Finances,
revient sur
la loi
controversée des impôts
fonciers.
Révision
de la loi anti-populaire
Si
le président
cherchait à
discréditer son
parti et
son gouvernement,
il ne
pourrait pas
choisir
d’autres mots.
S’il
cherchait à
retirer
l’appui au rôle
politique
joué par son fils
et son
groupe de « jeunes »,
il n’aurait
pas agi
autrement. A Kafr Al-Cheikh,
cette ville
du Delta du
Nil allant
jusqu’à la Méditerranée,
le président
Moubarak a
rencontré un groupe de
paysans, occasion pour
eux de poser des questions
sur les
impôts sur les terrains
agricoles,
mais c’est le moment pour
le raïs de
s’exprimer pour la première fois
sur les
impôts fonciers.
« Rien
n’est encore
tranché », a-t-il
dit devant
les agriculteurs,
dont
presqu’aucun ne sera
touché par cette nouvelle
loi.
Il développe encore
ses idées,
parlant
d’impôts graduels et
d’une prolongation
du délai
de révision de
l’évaluation des
appartements, pour passer de 5
à 10 ans.
Bref,
le président
Moubarak
revendique une
révision de la
loi co-préparée
par l’homme fort de son
parti, Ahmad
Ezz, et le
ministre des Finances, également
membre du
parti, Boutros-Ghali, et
tous deux
proches de son
fils Gamal,
président
du Comité
politique.
Pourquoi le président
Moubarak
s’est-il retourné
contre ce
texte,
adopté par le Parlement
et promulgué par le
président
lui-même
? La réponse qui
est
revenue sur
toutes les lèvres
est que
« Moubarak
sentait la colère des
Egyptiens
monter. Il lit la presse,
regarde la
télé et la campagne
contre la nouvelle
loi
s’accentuait ». Au moins,
c’est
ce
que croit un cadre
du PND,
parlant sous
couvert de
l’anonymat.
Mais
sur le fond, les
déclarations
du raïs
peuvent
être interprétées
autrement.
Les caciques du
parti au
pouvoir, ces
gardiens du
temple, soit les anti-Gamal,
auraient
conseillé au chef de l’Etat
d’intervenir. «
C’est une
année
d’élections, et imposer de
nouveaux impôts
n’est en
aucun cas
une mesure
populaire »,
aurait
déclaré Safouat Al-Chérif,
secrétaire
général du
parti, lors
des séances en huis
clos. Il
aurait même
conseillé à
« la jeune
génération » de patienter
avant de faire passer
cette loi.
Un cadre
du PND,
faisant partie de
cette nouvelle
génération,
affirme que les «
anciens »
ont réussi
à
convaincre la présidence
que « les
petits » ont encore
beaucoup à
apprendre en matière de
législation,
mais aussi
en popularité.
Dans
les coulisses du PND, on
estime que
le chef de l’Etat a
désormais
pris la relève.
Il exige
une prime de
salaire
annuelle de 15 % au lieu de 10 %.
Une
rencontre avec Ghali
et Ezz
pour reformuler le
texte est
ainsi
prévue cette
semaine.
Samar Al-Gamal