Al-Ahram Hebdo, Dossier | Révision de la loi anti-populaire
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803

 

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Dossier

Taxes. Achraf Al-Arabi, président de l’Organisme des impôts et conseiller du ministre des Finances, revient sur la loi controversée des impôts fonciers

Révision de la loi anti-populaire

Si le président cherchait à discréditer son parti et son gouvernement, il ne pourrait pas choisir d’autres mots. S’il cherchait à retirer l’appui au rôle politique joué par son fils et son groupe de « jeunes », il n’aurait pas agi autrement. A Kafr Al-Cheikh, cette ville du Delta du Nil allant jusqu’à la Méditerranée, le président Moubarak a rencontré un groupe de paysans, occasion pour eux de poser des questions sur les impôts sur les terrains agricoles, mais c’est le moment pour le raïs de s’exprimer pour la première fois sur les impôts fonciers. « Rien n’est encore tranché », a-t-il dit devant les agriculteurs, dont presqu’aucun ne sera touché par cette nouvelle loi. Il développe encore ses idées, parlant d’impôts graduels et d’une prolongation du délai de révision de l’évaluation des appartements, pour passer de 5 à 10 ans.

Bref, le président Moubarak revendique une révision de la loi co-préparée par l’homme fort de son parti, Ahmad Ezz, et le ministre des Finances, également membre du parti, Boutros-Ghali, et tous deux proches de son fils Gamal, président du Comité politique. Pourquoi le président Moubarak s’est-il retourné contre ce texte, adopté par le Parlement et promulgué par le président lui-même ? La réponse qui est revenue sur toutes les lèvres est que « Moubarak sentait la colère des Egyptiens monter. Il lit la presse, regarde la télé et la campagne contre la nouvelle loi s’accentuait ». Au moins, c’est ce que croit un cadre du PND, parlant sous couvert de l’anonymat.

Mais sur le fond, les déclarations du raïs peuvent être interprétées autrement. Les caciques du parti au pouvoir, ces gardiens du temple, soit les anti-Gamal, auraient conseillé au chef de l’Etat d’intervenir. « C’est une année d’élections, et imposer de nouveaux impôts n’est en aucun cas une mesure populaire », aurait déclaré Safouat Al-Chérif, secrétaire général du parti, lors des séances en huis clos. Il aurait même conseillé à « la jeune génération » de patienter avant de faire passer cette loi.

Un cadre du PND, faisant partie de cette nouvelle génération, affirme que les « anciens » ont réussi à convaincre la présidence que « les petits » ont encore beaucoup à apprendre en matière de législation, mais aussi en popularité.

Dans les coulisses du PND, on estime que le chef de l’Etat a désormais pris la relève. Il exige une prime de salaire annuelle de 15 % au lieu de 10 %. Une rencontre avec Ghali et Ezz pour reformuler le texte est ainsi prévue cette semaine.

Samar Al-Gamal

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