Al-Ahram Hebdo,Arts | La Diva de la mélancolie
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Arts

Musique. La chanteuse portugaise Mariza a donné la semaine dernière deux concerts à l’Opéra du Caire et à Alexandrie, confirmant sa passion pour le « fado ». Sa voix incarne l’âme d’une nation.

La Diva de la mélancolie

Son chant est capable d’exprimer toutes les émotions, du cri de douleur à la confidence intime. Sa voix couvre toutes les tessitures, du grave à l’aigu. Sa silhouette frêle et longiligne épouse tous les rythmes de la musique.

Elle, c’est Mariza la chanteuse portugaise que beaucoup considèrent comme l’héritière de la grande Amalia Rodrigues qui, la première, avait fait connaître le « fado » hors des frontières du Portugal.

Mariza a reçu d’ailleurs le prix de la fondation Amalia Rodrigues « pour avoir fait connaître la musique portugaise dans le monde entier ». Sans compter les nombreuses distinctions, décorations et nominations qu’elle a reçues de par le monde au cours d’une carrière qui n’a commencé qu’il y a quelques années.

Le mot « fado » vient du latin « fatum » (destin). Lorsqu’on demande à Mariza pourquoi le fado est imprégné généralement de tristesse, elle rectifie « non pas la tristesse, mais la saudade », cette sorte de mélancolie qui exprime le désir de quelque chose qui manque. En fait, « le fado peut exprimer toutes les émotions ».

Née au Mozambique de parents portugais, avec une grande mère africaine, c’est à Lisbonne, berceau du fado, qu’elle s’est familiarisée avec ce chant dans la taverne tenue par ses parents. Encore enfant, elle écoutait tous les soirs les chanteurs. Mais étant obligée d’être couchée à 22h, elle quittait souvent sa chambre en cachette pour continuer à les écouter. Comme tous ses collègues, elle n’a jamais pris de leçons de chant mais a appris son métier « sur le tas ».

Ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs d’apprécier la musique classique (Bach) et l’opéra (Puccini). Ses chanteuses préférées sont Maria Callas, Barbara Hendricks et Cecilia Bartoli, et pour la musique arabe Oum Kalsoum.

A la lecture du programme du concert de Mariza à l’Opéra du Caire, on aurait pu craindre une certaine monotonie : 17 fados chantés par la même chanteuse. Il n’en fut rien, chaque pièce possédant son caractère propre, admirablement mis en relief par Mariza.

De plus, elle s’était entourée de musiciens jouant des instruments hors pair, l’un d’eux jouant de la guitare portugaise, qui s’apparente plus à notre « oud » qu’à la guitare espagnole. Son percussionniste se livra, lui, à un solo de batterie échevelé qui fit chavirer la salle.

Mariza sut gagner le cœur du public par la chaleur et la sincérité qui se dégagent de sa personnalité. En dialoguant avec les spectateurs, elle leur a fait partager son amour pour Lisbonne et pour le Portugal, se révélant ainsi une ambassadrice de charme pour son pays. Nous ne serions pas étonnés si l’on relevait cette année une augmentation notable du nombre de touristes égyptiens au Portugal ...

Il est d’autant plus dommage qu’à la sortie du concert, le public n’ait pas pu se procurer des CDs de Mariza, qui brillaient par leur absence.

On aurait aimé par exemple, pouvoir écouter son dernier album Terra, qu’elle considère comme le début d’un nouveau cycle dans son parcours artistique : « Durant cette année de tournée internationale, j’ai eu la chance de découvrir d’autres peuples et d’autres cultures. J’ai voulu avec cet album montrer à mes fans mes progrès en tant que chanteuse et en tant qu’être humain. Pourquoi l’ai-je appelé Terra ? Peut-être parce que j’ai toujours eu les pieds sur terre et aussi parce qu’en l’enregistrant, j’ai eu l’impression de commencer un nouveau voyage ... ». Terra est un album portugais mais destiné au monde entier.

Selim Sednaoui

 

 

 

 

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.