Al-Ahram Hebdo, Arts | Adel Al-Siwy: Petites fables en peinture
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803

 

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Arts

Expositions. Adel Al-Siwy raconte ses propres histoires à travers des œuvres mêlant souvenirs du passé, faits réels et images illusoires.

Petites fables en peinture

En regardant les tableaux récents de Adel Al-Siwy exposés à la galerie Ofoq, un sourire se dessine sur nos lèvres, un souvenir lointain s’impose et une histoire est contée. Chaque peinture nous plonge dans un univers différent et suscite une vive émotion. On réfléchit à ces personnages, animaux et créatures. On déchiffre leurs histoires, cherchant un trait de ressemblance avec les miennes. Dans ce monde illusoire, on reconnaît les scènes familières et symboliques de notre vie. Ce ne sont pas des histoires simples, mais plutôt « des fables » propres à Siwy, d’où le titre de son exposition. Un peu magiques, drôles et illusoires, ces fables de peintures s’expriment à haute voix. Ce, à travers les grandes taches de couleurs, les lignes égarées dans des compositions corporelles irréelles et des couches de matériaux variés sur la toile, comme le papier et le bois.

« La plupart des tableaux qui m’enchantent, comportent, en fin de compte, des histoires … Des peintures qui personnifient certains espaces, créatures et objets. Quelquefois, certaines œuvres abstraites m’ont étonné par leur force et leur fermeté, pourtant l’abstraction ne touche mon cœur comme le font les histoires. Jusqu’à présent, les lois de la peinture abstraite, toutes seules, n’ont pas réussi à m’attirer. Je crois que les formes, les symboles, les signes et les grands préceptes que recèlent les histoires sont la meilleure création des hommes », souligne Al-Siwy. Comme d’habitude, le peintre s’intéresse à la personnification et la représentation de l’homme. Ces tableaux en 2009, et quelques-uns en 2008, reprennent des histoires variées de la vie de l’être humain et révèlent plusieurs phases de l’expérience de l’artiste. A chaque tableau son titre, son mot-clé pour une histoire longtemps dissimulée chez l’artiste. Les portraits dictent alors ses anecdotes et renvoient à des souvenirs intimes. Bahgouri vêtu en Rembrandt est un hommage au maître du portrait et de la caricature Georges Bahgouri. Un témoignage plein de gaieté et d’humour évoquant la nature d’un artiste complaisant. L’élégant du village est le portrait d’un brun, adoré par les villageois, jouant le jeune premier. Le portrait garde une certaine longueur et témoigne d’un style influencé par l’art et la culture africains.

Traits empruntés de l’Afrique

Dans beaucoup de peintures, Al-Siwy aborde le corps et ses positions variées. Il crée des personnes atypiques. Aboul-Saoud est une peinture ayant la forme d’un cercle de 187 cm de diamètre. Aboul-Saoud est un personnage fictif reprenant l’allure d’un Africain et d’un djinn au pot magique. Le corps humain est associé à l’animal dans A propos de la solitude. L’homme devient un animal vaniteux à quatre pattes et une longue queue. Il s’enferme et se contente d’errer tout seul.

La femme avec ses rondeurs et ses courbes est séduisante. Zooba est une jeune fière de son corps. Sans cheveux, le visage garde un regard doux, des lèvres sensuelles et un front lisse. Des traits empruntés de l’Afrique. Miss Abdine est plutôt un jeu de couleurs et plus de féminité. Le corps en rose, ayant des courbes très accentuées, est vêtu d’habits serrés en blanc. Dans d’autres peintures, il s’agit d’un duo en dialogue. L’explorateur et la citoyenne dévoile et oppose deux mondes : celui d’un homme occidental fumant le pipe et une femme nue à l’exemple africain. Il retrace alors l’histoire d’une découverte et d’une attraction envers l’Autre, bien différent. Ne le blâme pas évoque une conversation entre un couple furieux. La femme en orange rougeâtre et l’homme en blanc, symbolisant la colère et le calme.

Biju et Abou-Lamea, un duo comique du cinéma égyptien, se confrontent sur la toile et évoquent les œuvres d’Al-Siwy sous le titre Des Stars du ciel réalisées quelques années auparavant. Les deux comédiens sont, cette fois-ci, associés à des icônes sacrées évoquant les figures du Fayoum avec des halos de saint. Le dialogue continue aussi entre les femmes, surtout entre la mère et sa fille. Puisant dans le folklore et la vie populaire, Al-Siwy retrace l’histoire de dix femmes égyptiennes dans dix longs tableaux en noir et blanc. Ce sont des duos de mère et fille : Om Samra et Samra, Om Abir et Abir … Chaque duo met en évidence, à travers le physique, la relation affectueuse, l’opposition entre la vieillesse et la jeunesse et les détails de ressemblance.

Même, Al-Siwy en reproduisant les paysages de Vérone ou de Venise, les silhouettes des hommes ne s’effacent pas. Ils donnent à la peinture une certaine nostalgie, celle de l’artiste ayant séjourné en Italie dans les années 80. Ces silhouettes sont anonymes pour nous, mais pour Al-Siwy ce sont des personnes très présentes dans sa mémoire.

May Sélim

 

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Les fables de Adel Al-Siwy,

jusqu’au 17 février,

tous les jours de 10h à 21 (sauf le vendredi),

à la Galerie Ofoq, 1, rue Kafour, Guiza.

Tél. : 33362921

 




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