Wadi Dégla.
Pour la 1re fois, le ministère de l’Environnement vient de
libérer 140 animaux dans la réserve naturelle de Wadi Dégla.
Ils ont été recueillis sur 4 aéroports égyptiens dans le
cadre d’une opération de sécurité et de sauvegarde.
Reportage.
De
l’aéroport à la réserve
Le
jeudi 6 août, à 18 heures, devant le ministère des Affaires
de l’environnement, plus de 20 voitures 4X4 pare-chocs
contre pare-chocs étaient là, des responsables du ministère
de l’Environnement, de la Compagnie égyptienne pour les
aéroports, des investisseurs, des journalistes. Il y avait
aussi des membres de la société Welad Tolba, qui a remporté
l’adjudication lancée par la compagnie des aéroports pour
recueillir les mammifères aux abords des tarmacs. Ce jour-là,
il était question de libérer les 140 animaux recueillis dans
la réserve naturelle de Wadi Dégla.
Tout a
commencé quand la Compagnie égyptienne pour les aéroports,
dépendante du ministère de l’Aviation civile, a décidé de
lancer une adjudication dont le but est de recueillir les
différents genres d’animaux et de les remettre, par la
suite, au ministère de l’Environnement. Cette mesure avait
pour but des raisons de sécurité dans 4 aéroports égyptiens
: Borg Al-Arab, Alexandrie, Marsa Matrouh et Assiout. « Un
rongeur, reptile ou n’importe quel mammifère peut menacer le
parcours des avions à l’atterrissage ou au décollage. Cela
peut provoquer de graves accidents s’ils accèdent aux
moteurs par exemple, etc. », affirme l’ingénieur Sanaa
Osmane, directrice générale auprès de la Compagnie
égyptienne pour les aéroports. Cette mesure a été exécutée
conformément à l’article 28 de la loi 4/94 modifiée cette
année par le no. 9/2009 qui stipule la défense de tuer
n’importe quel animal ou être vivant pour éviter les
répercussions négatives sur le système écologique et la
diversité biologique.
En
se dirigeant vers Wadi Dégla, toutes les voitures roulaient
à la queue leu leu au milieu d’une corniche rocheuse. Au
sud-est du Caire, la réserve de Wadi Dégla se trouve à
seulement 10 minutes du quartier de Maadi et à 40 minutes de
la place Tahrir, au centre-ville. Ce site, déclaré réserve
naturelle en 1999, couvre une superficie de 60 km2. Le Wadi
est d’une longueur de 30 kilomètres environ, tandis que sa
largeur varie entre quelques mètres et plus d’un kilomètre.
Le dernier kilomètre menant au Wadi est parsemé de panneaux
publicitaires de marbre, de calcaire et de granit faisant
allusion aux ateliers et aux carrières en activité là-bas.
Dans
cette réserve, on trouve au moins 20 espèces de reptiles, y
compris la tortue égyptienne, plus de 12 genres d’oiseaux
typiques de la partie orientale du désert y ont été trouvés,
21 sortes de reptiles et 30 espèces animales, y compris la
gazelle Dorcas et le renard roux. La vallée est couverte
d’une couche permanente de plantation protectrice contenant
64 sortes de plantes.
En
fait, Wadi Dégla fait partie de notre patrimoine naturel. Il
renferme de magnifiques formations rocheuses et des fossiles
qui remontent à 60 millions d’années. On y trouve aussi des
formations géologiques datant de l’âge de l’Eocène plateau
calcaire du nord, l’époque des mammifères premiers.
Arrivés
au milieu du Wadi, six personnes spécialisées dans la chasse
des animaux sauvages et désertiques commencent à libérer les
animaux recueillis. « On a réussi à recueillir 2 400 animaux
de différentes espèces en 3 mois, chiens, chats, animaux
sauvages et désertiques, reptiles, rongeurs …, mais on va
libérer aujourd’hui 140 seulement dans la réserve de Wadi
Dégla, les autres vont être distribués aux facultés de
sciences animales dans les Universités du Caire, de Minya et
d’Assiout ou dans les réserves naturelles du Sinaï »,
précise Saïd Tolba, propriétaire de la Société Welad Tolba
qui travaille dans le domaine des animaux, de père en fils,
depuis 80 ans.
Selon
Tareq Al-Qanawati, directeur de la réserve naturelle de Wadi
Dégla, les 140 animaux (2 loups, 50 lèpres, 30 souris
sauvages, 15 hérissons, 35 serpents, 8 caméléons désertiques)
libérés dans la réserve ont besoin d’une température qui
varie entre 25 et 45°, nécessaire à leur vie.
Sans
doute, cela va attirer les touristes qui sont avides de la
vie sauvage, des formations géologiques et de
l’environnement désertique. Et le Wadi sera, également, un
site de choix pour les universités égyptiennes qui peuvent
effectuer des recherches sur le terrain du point de vue
botanique, zoologie, géologie, scientifique et écologique.
Les écoles peuvent aussi organiser d’excellentes excursions
d’une journée, c’est une bonne occasion pour sensibiliser
les enfants à la sauvegarde de la nature.
«
Puisque c’est une expérience réussie, donc, au cours de ce
mois-ci, on va la rééditer en recueillant d’autres animaux
des autres aéroports égyptiens, comme l’aéroport de Louqsor,
d’Assouan, d’Abou-Simbel, de Charm Al-Cheikh et de Hurghada
», conclut le Dr Louäy Al-Sayed, directeur du secteur de la
conservation de la nature auprès du ministère de
l’Environnement.
Manar
Attiya