3 questions à
Sabri
Abdel-Hadi,
directeur général de la santé écologique au ministère de
l’Environnement.
« Le
problème du portable est son effet sur le long terme »
Al-Ahram
Hebdo : Quels risques pour la santé les antennes relais
présentent-elles exactement ?
Sabri
Abdel-Hadi :
Les
troubles sur la santé peuvent atteindre les systèmes
neurologique, endocrinien et immunitaire. Certaines études
ont également montré des risques de cancer. On constate
également l’apparition du « syndrome des micro-ondes »,
c’est-à-dire maux de tête, nausées, dépressions,
irritabilité, troubles du sommeil, trouble de la
concentration, perturbations de la pression artérielle,
modifications sanguines et troubles dermatologiques (eczéma),
etc. Tout cela peut arriver au cas où on ne parviendrait pas
à appliquer les critères et les règlements des organisations,
des comités et des instituts internationaux travaillant en
matière d’électromagnétique, ainsi que le protocole du
montage des antennes relais signé en Egypte le 13 août 2000
et modifié le 17 février 2005, par les ministères concernés.
— Les
téléphones semblent être plus dangereux que les antennes.
Partagez-vous ce point de vue ?
— Sans
doute, parce que le téléphone mobile est en contact direct
avec l’oreille, et des études récentes l’ont assuré. Les
combinés de téléphones mobiles sont des transmetteurs de
faible énergie, l’émission maximale se situant entre 0,2 et
0,6 watts. D’autres types de transmetteurs, comme les
émetteurs-récepteurs radio portatifs peuvent émettre 10
watts ou plus. La puissance des radiofréquences (et donc
l’exposition d’un utilisateur) diminue rapidement avec la
distance. Il en résulte que l’exposition de l’utilisateur
d’un combiné situé à des dizaines de centimètres de la tête
(recours à un système « mains libres ») est beaucoup plus
basse que pour quelqu’un qui place le combiné près de sa
tête.
— Doit-on
interdire aux enfants l’usage des téléphones mobiles ?
— C’est
une évidence. Je suis favorable à l’interdiction de ces
téléphones aux plus petits, parce qu’ils sont en phase de
développement. Il faudrait rendre obligatoire l’usage de
l’oreillette pour les moins de 12 ans, pour tout le monde
même. Car le problème du portable est son effet de ses
faibles doses sur le long terme.
Propos recueillis par Manar Attiya
Les bons
gestes
Même si
la nocivité des téléphones portables n’a pas été
formellement prouvée, le Dr Medhat Al-Messiry, professeur en
ingénierie médicale, conseille de limiter les risques en
adoptant quelques mesures de précaution.
— Ne pas
autoriser les enfants de moins de 12 ans à utiliser un
téléphone portable sauf en cas d’urgence. Les organes en
développement (du fœtus ou de l’enfant) sont les plus
sensibles à l’influence possible de l’exposition aux champs
électromagnétiques.
— Lors
des communications, essayer autant que possible de maintenir
le téléphone à plus de 1 mètre du corps.
— Rester
à plus de 1 mètre de distance d’une personne en
communication, et éviter d’utiliser son téléphone portable
dans des lieux publics comme le métro, le train ou le bus où
les voisins sont exposés passivement.
— Eviter
le plus possible de porter un téléphone mobile sur soi, même
en veille. Ne pas le laisser à proximité de son corps la
nuit (sous l’oreiller ou sur la table de nuit) et
particulièrement dans le cas des femmes enceintes.
Privilégier le mode « avion » ou « hors ligne » qui a
l’effet de couper les émissions électromagnétiques.
— Si le
téléphone est porté sur soi, s’assurer que la face « clavier
» est dirigée vers le corps et la face « antenne » vers
l’extérieur.
—
N’utiliser son téléphone portable que 6 minutes seulement
par contact (les effets biologiques sont directement liés à
la durée d’exposition).
—
Pendant les communications, changer de côté régulièrement.
Avant de mettre le téléphone portable contre l’oreille,
attendre que le correspondant ait décroché (baisse de la
puissance du champ électromagnétique émis).
— Eviter
d’utiliser le portable lorsque la force du signal est faible
ou lors des déplacements rapides comme en voiture ou en
train.
—
Communiquer par SMS plutôt que par téléphone (ce qui limite
la durée d’exposition et la proximité du corps).