Al-Ahram Hebdo, Visages | Une ascension en contrastes
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 Semaine du 11 au 17 février 2009, numéro 753

 

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A 33 ans, l’acteur syrien Tayem Hassan a une vingtaine d’œuvres à son actif, dont plusieurs méga-succès. Dans Meccano, actuellement en salle, le comédien est pour la première fois en tête d’affiche d’un film égyptien.

Une ascension en contrastes

Depuis la sortie de son premier film, le comédien Tayem Hassan fait découvrir au public moult talents. En peu de temps, il a réussi à attirer l’attention par une panoplie de feuilletons et de personnages, lesquels ont défrayé la chronique. Actuellement, il incarne avec brio le rôle d’un jeune homme atteint d’amnésie partielle dans Meccano de Kamla Abou-Zikri. « C’était un rêve de jouer dans le cinéma égyptien ! », s’exclame l’acteur sur un ton jovial, en ajoutant : « Depuis mon enfance, je considérais l’Egypte comme La Mecque des artistes arabes. J’apprenais par cœur les dialogues des films égyptiens en noir et blanc. J’étais fasciné par les personnages joués par la défunte Hoda Sultan. Pour moi, elle symbolise la femme à la fois forte et séduisante ».

Meccano compte parmi les grands succès de la saison, c’est d’ailleurs son premier grand rôle au cinéma, loin du drame télévisé. Depuis des semaines, Tayem Hassan ne parle que de ce film et ne fait que suivre les préparatifs de sa sortie en salle.

Né à Tartous en Syrie, l’enfant Tayem Hassan — et non pas Al-Hassan comme le prononcent certains — a très tôt la passion artiste qui le dévore. Il grandit en cette ville côtière et manifeste très jeune le désir d’embrasser une activité de comédien. Il a bien failli être avocat comme le souhaitait son papa, mais comme il le dit bien : « Etre comédien me va beaucoup mieux ! ».

Il était étudiant de droit par correspondance à l’Université de Beyrouth, les problèmes financiers dont souffrait sa famille à l’époque lui ont mis des bâtons dans les roues. « Mon père, ancien journaliste, a décidé de partir pendant mon enfance pour l’Allemagne où il a étudié la littérature. En rentrant, il a déménagé de Tartous pour que nous commencions une nouvelle vie à Damas, avec sa nouvelle carrière de professeur de langue allemande ». Les souvenirs affluent dans l’esprit du comédien. « Face aux dépenses assez lourdes de la vie dans la capitale, mon père m’a conseillé de quitter le droit pour m’inscrire à l’Institut des arts théâtraux en Syrie. C’était une solution magique pour faire d’une pierre deux coups  : épargner les frais de l’Université libanaise et réaliser mon rêve de comédien ».

Enthousiaste, il s’est présenté à la direction de l’Institut des arts pour s’inscrire pour les tests de sélection. Une belle surprise l’attendait : le comédien Gamal Soliman était le président du comité, avant de devenir, après, l’un de ses chers professeurs. « Je me souviens que j’étais mort d’inquiétude, toutefois, j’ai réussi à jouer l’une des scènes de Hamlet de Shakespeare. Il y avait 15 000 candidats et ils m’ont accepté ».

Encore étudiant en première année, Tayem Hassan n’hésitait pas à s’essayer au drame télévisé. Sa passion pour l’interprétation était si forte qu’il ne pouvait pas patienter d’obtenir son diplôme pour commencer sa carrière. Il participe alors à un feuilleton pour enfants intitulé Kan yama kan (il était une fois). Et c’est ainsi que son conte de fée a commencé.

En fait, il y a des rencontres qui sont déterminantes dans une vie. Celle de Tayem Hassan avec Hatem Ali en fait partie. Ce réalisateur syrien a choisi le jeune Tayem pour participer au feuilleton Al-Zir Salem, lui confiant le rôle d’Ibn Kolayb, frère de Salem. Grâce à ce rôle, le jeune acteur devient « un projet de nouvelle star ». « Ce feuilleton a été diffusé sur presque toutes les chaînes satellites. Toutefois, j’avoue avoir souhaité pouvoir présenter ce même rôle aujourd’hui, après ces années d’expérience, afin de l’incarner différemment », confie le comédien.

Une première réussite et puis, c’est la loi des séries. Deux ans plus tard, le duo Hatem Ali et Tayem Hassan se reforme pour un nouveau drame historique, cette fois-ci à trois, puisqu’ils accueillent Gamal Soliman. Ce dernier, jouant le rôle de Saladin dans un feuilleton du même nom, inspire, sans limites, son disciple qui jouait le rôle d’Al-Aded, dernier calife fatimide. « Je suis l’un des grands fans de Gamal Soliman, j’avais la chance de partager la vedette avec lui dans plusieurs feuilletons dont Saqr Qoraych, Al-Taghriba al-falastiniya, Molouk al-tawaëf (rois des sectes) et Ala toul al-ayam (tout le long des jours) ».

Moins connu que Gamal Soliman, Tayem Hassan a tout de même trouvé sa place dans le monde des stars. « Il a fallu rectifier le tir, dit-il en lançant son sourire habituel. On a cru que j’étais vraiment sorti des ténèbres de l’Histoire tellement j’avais joué dans des feuilletons historiques ! J’ai dû prouver que j’étais un comédien, capable de jouer tous les rôles ».

Dans sa filmographie, il y en a un peu pour tous les goûts. Même si elle se compose surtout d’œuvres biographiques. « Je trouve une grande joie en vivant dans la peau de ces grandes personnalités. Je me sentais comme défiant ma muse, plongeant jusqu’au bout dans leur vie, avec tous ces détails qui me gênaient parfois », avoue-t-il.

Tayem Hassan a commencé à jouer sur les contrastes, passant du drame social et politique, comme Al-Taghriba al-falastiniya, dans lequel il campe le rôle d’un militant palestinien, à des comédies romantiques telles que Ala toul al-ayam où il incarne le rôle de Nabil, un jeune mari romantique qui essaye de surpasser ses problèmes quotidiens. D’un simple acteur de seconds rôles, il se transforme alors en un jeune talent, assailli de propositions pour le grand écran. « J’ai noué amitié avec beaucoup de grands comédiens syriens et arabes, ce qui m’a beaucoup aidé sur le plan social », souligne-t-il d’une voix timbrée.

Quelques figurations et petits rôles, puis c’est la grande révélation : Nizar Qabbani de Bassel Al-Khatib, qui impose un véritable tempérament, au regard d’acier et à la dégaine bien dessinée. Car il s’agit de la biographie du poète syrien Nizar Qabbani, auquel le comédien donne une consistante personnalité, que récompense un Prix d’interprétation au Festival du Caire pour les œuvres de Radio et de Télévision.

Devenant en l’espace de cette biographie pleine d’émotions et de souffrance le « chouchou » des filles, Tayem Hassan a su prouver, en fait, que grâce à ses choix de rôles parfois surprenants, il est l’un des acteurs les plus doués de sa génération.

Toutefois, il fallait attendre jusqu’en 2007 pour avoir le grand boom. C’est à travers le feuilleton égyptien Al-Malek Farouq (le roi Farouq, dernier roi d’Egypte) que le comédien s’est gravé un nom. L’œuvre est devenue un grand succès grâce à la large palette de personnages historiques, tous plus bouffons les uns que les autres. C’est sur cette vague ascendante que les propositions cinématographiques ont afflué, permettant à l’acteur d’atteindre son objectif.

Le feuilleton a été un vrai succès, et le personnage est devenu le sujet central de la critique. Cet air naturel et spontané a intéressé les spectateurs. « J’avoue avoir eu peur en lisant le scénario. J’ai passé des jours à réfléchir car je craignais qu’un tel rôle ne mette ma carrière dans l’embarras, mais c’est mon amour pour les aventures artistiques qui m’a aidé à trancher », se souvient-il. En fait, le rôle lui allait comme un gant.

Tayem Hassan n’obéit pas tout à fait au prototype de la star. Au contraire, il fait partie de cette race de comédiens qui travaillent peu, mais qui laissent de profondes traces. Il aime ce qu’il fait. « Tayem Hassan n’a pas d’ego, ce qui est rare dans ce milieu », insiste le comédien Salah Abdallah, qui a partagé avec lui la vedette dans Le Roi Farouq. « J’ai promis à mes parents et professeurs de bien choisir mes rôles et je pense avoir tenu ma promesse », indique Tayem.

L’impression qui ressort c’est aussi le sentiment que le jeune homme est plutôt discret. Souvent à l’ombre, il donne le sentiment de n’être là que pour travailler, parce que ça lui plaît, et non pas pour avoir une belle image et compagnie. Un point plutôt positif, surtout quand l’on constate qu’il est loin d’être physiquement déplaisant. Contrairement à beaucoup de stars de sa génération, il ne joue pas de sa belle allure, mais privilégie ses performances. C’est comme relever un défi prouvant qu’il est autre chose qu’un simple jeune homme beau et attirant. « Quand on travaille dur, on le fait avant tout pour soi-même. Je ne cesse pas d’essayer et de réessayer pour faire mieux ». Il garde l’allure du jeune homme romantique, ce qui lui va bien et colle même avec son prénom. « Tayem est le nom d’un ancien clan arabe, mais il signifie également celui qui fond en amour », explique-t-il.

Il y a des artistes qui se livrent à cœur ouvert, d’autres non. Lui, il fait partie de la deuxième catégorie. Chaque fois qu’on a essayé de percer ses secrets, il a toujours su brouiller les pistes habilement. Les rumeurs le suivent comme son ombre. Des nouvelles sur des aventures amoureuses ou sur ses combats professionnels trouvent presque souvent leur place dans les journaux ou sur Internet. Mais il ne s’attarde pas trop à y répondre, disant : « Il faut uniquement travailler et laisser le public juger ». L’acteur insiste sur l’importance de la stabilité familiale et sur la place de sa femme comédienne Dima Bayaa et leurs deux enfants. Bref, c’est un homme à faire chavirer les cœurs.

Yasser Moheb

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Jalons  

1976 : Naissance à Tartous en Syrie.

1999 : Première apparition dans le feuilleton Kan yama kan.

2001 : Premier grand rôle dans le feuilleton Al-Zir Salem.

2004 : Mariage avec la comédienne syrienne Dima Bayaa.

2005 : Plusieurs prix d’interprétation pour le rôle de Nizar Qabbani.

2007 : Incarnation du personnage du roi Farouq sur le petit écran.

 

 

 




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