Al-Ahram Hebdo, Littérature | Yousria Abdel-Aziz , Pour quelle raison ?
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 11 au 17 février 2009, numéro 753

 

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Littérature

La poétesse égyptienne Yousria Abdel-Aziz s’attache à un univers lyrique où domine le thème de l’amour. Nous publions quelques vers de ses recueils Limaza (pour quelle raison ?), Achaar menk (des poèmes de toi) et Ilayka wogoudi (à toi mon existence), parus aux éditions Al-Chourouq. 

Pour quelle raison ? 

Pour quelle raison as-tu abandonné

Les belles nuits

Et elles t’ont paru futiles

Les fleurs du bouquet ?

Et tes paroles se sont dissipées comme le coucher du soleil

Et tes lettres sont tombées.

Elles semblent assassinées ?

 

Pourquoi as-tu créé

Une discorde et une guerre

Et préparé à la rupture

Des chemins et des sentiers,

Et tu as avivé, après cet amour,

Le feu du combat

Et tu as échangé l’amour

A vil prix ? 

Pourquoi as-tu provoqué le départ

Et préféré l’abandon

Et un long voyage

Et tu as rompu la bouée de sauvetage

Et offert au feu

Le plus délicieux des morts ?

 

Pourquoi la tyrannie t’a dominé

Et tes yeux ont refusé

Chaque appel

Et tu as asséché l’eau des ruisseaux

Et tu as armé pour la destruction toutes les lamentations

Et tu es allé prévoir une compensation ?

 

Pourquoi tes vents

Viennent-ils en étrangers

Ils chavirent mes arbres sur la route

Et ton tonnerre paraît troublant

Et ta pluie n’atténue pas

L’incendie ?

Pourquoi tes fruits sont amers

Et ta terre ne donne pas un ami

Et ta mer est un rocher rebelle et la mort

Et tes rivages ne protègent pas le noyé ?

 

Pourquoi as-tu esquissé la fin,

Vendu les pages du roman,

Eteint toute lueur d’espoir,

Négligé tout ce qui avait un sens,

Et réprimé toutes les vérités ?

 

Pourquoi as-tu commencé les combats

Et embrasé les plus cruelles des guerres

Et changé tous les sentiments

Auxquels tu as barré le chemin ?

 

Pour quelle raison as-tu moissonné les rochers de la mer,

Défini une forme au visage du jour,

Abîmé les roses du jardin

Et changé le visage de la vérité,

As-tu appelé cela une victoire ?

 

 

Sensation

Celle que j’aime est belle

Et habite la lune,

Ou bien disons

Elle est la pleine lune.

Je vis à l’ombre de sa grandeur

Et j’adore le voyage.

La chaleur plein le cœur

Lutte avec la lassitude

Se fond dans mes veines

Et écrase les rochers

S’écoule entre mes yeux

Et les nuits blanches

Elle a habité les cavernes de mon cœur

et elle est devenue

Un destin

Elle a vaincu les ténèbres de mon âme.

Et son armée a connu la victoire.

 

Ma bien-aimée

Je dis qu’elle a sonné

Le commencement de ma vie

Avec elle.

Et j’ai philosophé ma vie

Comme une théorie pour elle.

Elle m’a enroulé à l’intérieur

Des tresses de ses cheveux.

Et des mers m’ont noyé,

Dont la tendresse déborde.

Et j’ai échangé mes veines

Avec l’eau de son parfum.

Et j’ai formé mes côtes

Selon la dimension de son cœur

Et elle a arrêté le sentiment que j’ai

Qui mime son amour

Et elle m’a fait habiter des paradis

Aux jardins chatoyants.

Ma bien-aimée ressemble

A la fée de sa douleur.

 

Modification

Je suis las de tous les lieux

Et de toutes … toutes les routes.

 

Je souhaite dans ma vie

Si je pouvais me dissoudre

Et battre le pavé des villes,

Et lorsque je m’absente,

Le brouillard m’entoure,

La neige m’enveloppe.

 

Elle m’a châtié, un jour

Ma petite ville

Et a dénigré mon existence.

Par elle j’ai aspiré à sortir

Même si mon chemin

Porte chez elle mon nom

Et même si mon parfum

Vibre dans sa mer

Mais, à la fin,

Elle est devenue un port.

 

Ma petite ville

Est devenue grande

Et le tapage lui a bien plu.

 

Reproche

Tu m’as habitué

A un hiver éphémère

Et à une nuit sans étoiles

Brève …

Et un été où la chaleur s’accentue,

Avec un coin d’amour

Où il y a de l’ombre.

Je me suis habitué aux brisures des vagues

Dans les tempêtes

Et dans les instants frivoles

La vanité des émotions,

Je me suis habitué …

Le rivage de la raison en toi

Domine

Les roches de l’écume.

Et le désir d’amour.

 

 

— Recueil Achaar menk (des poèmes de toi).

 

Ô ÔChahriyar

Ô oiseau des songes,

Est-ce moi la fleur du jeune amour

Tu me donnes ton sang et tu trouves suave

            Ta blessure naissante

Et tu chantes ta mélodie altérée

            Ta musique vagabonde

Et tu soupires après le frissonnement des chagrins

Et les histoires de l’éternité

Est-ce moi la sirène des mers

Venue des légendes de la passion

De la lointaine existence

Est-ce moi un présage des destinées

Je vis mille jours

Et je joins mille nuits

Aux nuits … Chahriyar ?

Je suis une tache de lumière qui brille ?

Un instant d’éblouissement ?

Qui ferait vivre ton rêve dans la nuit

Jusqu’à ce qu’il voie le point du jour ?

 

 

— Recueil Ilayka wogoudi (à toi mon existence).

 

Je voyage avec ma lettre

Libre … Je le suis maintenant,

Mes pas,

Je ne marche pas dans un sillage

Je n’attends pas

L’apparition de la lune

Aucune complainte dans la nuit

Aucune veillée …

Et mon monde est vaste

Infini

***

Aucun désarroi dans le choix

De mon habit

Et mes pas

C’est moi qui les détermine sur mon chemin

Et je détermine aussi …

Les battements de mon cœur

Et mon monde est vaste

Infini

***

Libre …..

Je le suis maintenant

O mon monde

Je voyage avec ma lettre

A chaque

Moment

Et je vogue avec mon désir

Dans chacun

De mes yeux.

Mon imagination est ardente

Où, je ne sais ?

Et mon monde à moi

Est vaste … Infini.

 

(4e de couverture)

Je ne crois pas un mot

Tu mens !

Je connais ta manière d’être sérieuse

Et comment tu es ironique

Comment tu achèves les tempêtes,

Et ta façon de commencer.

Traduction de Suzanne Lackany

 

 

 


 

Yousria Abdel-Aziz 

Est née à Alexandrie et a fait des études de tourisme avant de se consacrer à l’écriture de la poésie. Sa naissance dans la ville côtière et ses études ont influencé son itinéraire en accordant beaucoup d’importance au génie du lieu, à la mer et ses troubles. Elle a déjà publié cinq recueils de poèmes : Ilayka wogoudi (à toi mon existence) en 1991, Achaar menka (des poèmes de toi) en 1992, aux éditions Maktabet Gharib, puis Al-Qorban (l’offrande) en 1990, Yatim ana al-bahr (orpheline je suis, moi la mer) en 1998 et Limaza (pour quelle raison ?) en 2005 aux éditions Al-Chourouq.

 




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