Al-Ahram Hebdo, Opinion
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
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 Semaine du 1er au 7 avril 2009, numéro 760

 

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Opinion

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Edito

Inquiétudes et avertissement 

L’intervention de l’Arabie saoudite contre les rebelles au nord du Yémen est un avertissement à l’Iran pour le dissuader de s’immiscer dans la région, comme il reflète l’inquiétude du royaume face à l’affaiblissement du pouvoir à Sanaa.

L’Arabie saoudite mène, depuis le 3 novembre, des raids aériens sur les zones frontalières tenues par les rebelles houthistes, après la mort d’un garde-frontière saoudien tué par des tirs de rebelles qui s’étaient infiltrés dans le royaume. Jusqu’à récemment, Riyad s’était gardée d’intervenir dans cette guerre qui se déroule à ses frontières entre les rebelles issus d’une branche du chiisme et l’armée yéménite.

Cette intervention directe traduit l’inquiétude croissante de Riyad face à l’affaiblissement du régime du président Ali Abdallah Saleh au Yémen. Il craint que cet affaiblissement ne soit exploité par les ennemis de Sanaa, les sécessionnistes dans le sud du pays et la branche locale d’Al-Qaëda. Selon des experts de la sécurité, le royaume a discrètement aidé les forces yéménites dans leur opération contre les rebelles lancée le 11 août. Selon le magazine spécialisé Gulf States Newsletter, Riyad a contribué à hauteur de 1,2 million de dollars par mois à l’offensive gouvernementale baptisée « Terre brûlée », tout comme elle a apporté une aide en matière de renseignements sur le terrain.

La frontière longue et poreuse entre les deux pays a toujours été un casse-tête pour le royaume wahabite. Les autorités annoncent régulièrement avoir saisi de la drogue, de l’alcool et des armes introduits en contrebande. Le 13 octobre, les services de sécurité saoudiens avaient abattu deux membres présumés d’Al-Qaëda et arrêté un troisième dans la province de Jizane, frontalière du Yémen.

L’intervention militaire de l’Arabie saoudite est aussi un signal à l’Iran. Les Saoudiens estiment que la rébellion chiite au Yémen s’inscrit dans le cadre des tentatives de Téhéran d’étendre son influence dans le monde arabe. Riyad voit d’un mauvais œil l’extension de l’influence iranienne en Iraq, au Liban et en Palestine. Sanaa a accusé des « parties iraniennes » de soutenir les rebelles et a annoncé, le 28 octobre, l’arrestation de cinq Iraniens à bord d’un bateau iranien chargé d’armes au large du nord du Yémen, fief de la rébellion zaïdite. Les médias saoudiens proches du gouvernement ont également multiplié les mises en garde contre l’interventionnisme de l’Iran et ses tentatives de déstabilisation dans le monde arabe à travers les communautés chiites.

 




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