Al-Ahram Hebdo, Afrique | La continuité en marche
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 2 au 8 décembre 2009, numéro 795

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Afrique

Guinée Equatoriale. Au pouvoir depuis 30 ans, Teodoro Obiang Nguema devrait être reconduit à la présidence à l’issue du scrutin de dimanche dernier, dans ce petit pays qu’il désire ériger en émirat pétrolier du golfe de Guinée.

La continuité en marche

C’est un scénario classique qu’a vécu cette semaine la Guinée équatoriale où se tenait dimanche une élection présidentielle dont les résultats, qui ne promettent aucune surprise, sont attendus dans les jours à venir. Le président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979, table sur une victoire à la soviétique à la présidentielle de dimanche et sur un nouveau mandat de sept ans pour diriger ce pays pétrolier où l’opposition dénonçait fraudes et manque d’alternance avant même la tenue du scrutin. « Je suis le candidat du peuple et je ne vois personne qui puisse aller contre la volonté du peuple. Nous allons gagner avec plus de 97 % de voix », a promis M. Obiang Nguema. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, M. Obiang s’est depuis donné une légitimité : lors de l’élection présidentielle de 2002, il avait remporté 97,1 % des voix, selon les résultats officiels. Cette fois, trois autres candidats étaient en lice dimanche dernier et 291 000 électeurs étaient appelés aux urnes. Il s’agit de Placido Minko Abogo (Convergence pour la démocratique sociale) et Bonaventura Monsuy Asumu (Parti de la coalition sociale démocrate). Mais, de l’avis général, un voire deux de ces candidats sont des « faire-valoir » téléguidés par des proches d’Obiang. Un cinquième candidat était en lice, mais il a annoncé samedi qu’il allait boycotter le scrutin en raison du manque de transparence du processus électoral. Il s’agit de Carmelo Mba Bacale, candidat de l’Action Populaire de Guinée Equatoriale (APGE). Selon lui, le Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE, au pouvoir) « a fait ses plans pour remporter de force l’élection » en plaçant notamment « des membres du PDGE comme présidents des bureaux de vote » tandis qu’un « membre influent du parti est le président de la Commission électorale ». Le parti au pouvoir « intimide » et « cherche à obliger les gens à voter en faveur » de son candidat. En outre, dans un communiqué publié quelques jours avant le scrutin, l’opposition en exil réunie dans le Front commun (Frecom) a déclaré refuser ces élections et ne pas « reconnaître le résultat ». Le Frecom parle de « farce électorale » et dénonce notamment « le recensement unilatéral » et « l’affichage des listes à trois jours de l’échéance ». Severo Moto Nsa, le leader du Parti du progrès, principale figure de l’opposition en exil, a « invité les Guinéens à abandonner leurs peurs et à ne pas aller aux élections au lieu d’en appeler à la communauté internationale ». 

Une manne pétrolière très convoitée

Alors qu’à ses débuts à la présidence, la Guinée était un pays sans ressources ou presque, la découverte du pétrole a changé la donne dans les années 1990 : ce petit pays produit désormais plus de 400 000 barils/jour et est devenu le 3e producteur subsaharien derrière l’Angola et le Nigeria, mais devant son voisin gabonais. Pendant la campagne, Obiang s’est présenté comme le représentant de la continuité, rappelant les grands travaux réalisés ces dernières années et se posant comme un bon gestionnaire de la manne pétrolière. Très nationaliste, il a critiqué les multinationales pétrolières accusées de ne pas assez redistribuer les profits tirés de l’or noir. Il a promis de sortir la Guinée équatoriale du sous-développement pour atteindre le statut de pays émergent en 2020. Face à lui, Placido Mico Abogo, candidat du principal parti d’opposition de la Convergence Pour la Démocratique Sociale (CPDS), tente, lui, d’occuper le terrain, même s’il juge que le régime a effectué « un retour au système du parti unique ». Pendant la campagne, il a dénoncé le recours « à l’emprisonnement, la torture, le refus d’emploi et l’isolement social » des opposants ainsi qu’à « une fraude systématique lors des élections ». L’opposant estime que le « pétrole n’a servi qu’à renforcer et enrichir illégalement ceux qui occupent le pouvoir ».

Selon certains analystes, depuis le pétrole, les velléités de renverser le régime ont pris de l’ampleur. « Curieusement, au temps de la dictature sanglante de Macias (Francisco, dictateur, oncle de Teodoro Obiang qui l’a renversé), il n’y a pas eu une seule attaque, ni campagne médiatique », assure Miguel Oyono, un proche conseiller du président. « Personne n’est venu libérer la Guinée. Quand la Guinée n’avait pas de pétrole, elle n’intéressait personne. Aujourd’hui, on sait qu’il y a des intérêts hégémoniques ou mafieux qui veulent s’accaparer notre pétrole ».

Abir Taleb

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.