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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Préhistoire. Des archéologues égyptiens pensent avoir retrouvé, près de Siwa, ce qui pourrait constituer la plus ancienne trace de vie humaine, vieille d’environ deux millions d’années.

Lorsque l’homme paraît

Une mission égyptienne, présidée par l’archéologue Khaled Saad, directeur du département de préhistoire au Conseil Suprême des Antiquités (CSA), vient de mettre au jour la plus ancienne empreinte de pied humain. Les archéologues ont trouvé cette empreinte en effectuant des recherches sur un site préhistorique de l’oasis de Siwa. Moulée dans la vase, l’empreinte a durci pour finalement se fossiliser dans une des roches de l’oasis.

Juste au milieu de la distance qui sépare l’oasis de Siwa des frontières avec la Libye, précisément à quelque 45 km à l’ouest, et en plein désert, se trouve une vaste vallée parsemée de petites collines. Là, l’atmosphère aride du désert se mêle à la chaleur brûlante du soleil. C’est dans cette ambiance où règne le calme que le chef de la mission a décidé de camper à la recherche d’anciennes traces de vie humaine. Ce lieu est nommé Siga. Nomination donnée par le préhistorien, parce que ce lieu était à proximité du village de Bahieddine, dont les habitants jouaient au siga, un jeu de grilles et de cailloux. C’est là où ont été « découvertes 23 empreintes de pied humain. Il s’agit de la plus importante découverte jamais faite en Egypte », commente Zahi Hawas, secrétaire général du CSA et « dont l’âge remonte à l’époque miocène, soit sept millions d’années sont creusées dans la roche », souligne Khaled Saad. Les empreintes découvertes remonteraient quant à elles à environ « deux millions d’années », selon Hawas.

Rien n’est laissé au hasard en archéologie. Cet endroit a été choisi parce qu’il constituait l’ancienne route qui reliait les différentes communautés humaines qui se répandaient au long du désert occidental, au nord de la montagne de Owaïnat, en passant par plusieurs vallées Wadi Soura, Al-Bakht, Al-Ahmar, Al-Foraq, Abdel-Malek et Al-Gazaër.

 

Famille de l’âge de la pierre

Suivant leur chef, les membres de la mission traversent la plaine couverte de sable jaune brûlant, escaladent une colline où ils font leurs fouilles. Selon lui, toute la vallée était couverte de la mer Theases, l’ancêtre de l’actuelle Méditerranée. Quant aux collines, celles-ci étaient des îles au sein de cette ancienne mer. Le vieil homme n’y est venu sur le site qu’après le recul de l’eau de tout le site et notamment ces îles, transformées au fil du temps en collines. Raison pour laquelle « les traces du vieil homme, créateur de la civilisation de l’âge de pierre qui précède le paléolithique qui a précédé à son tour celui de la civilisation lithique, seront trouvées sur ces collines », explique-t-il. Au sommet de cette colline, dont la superficie atteint environ les 7 500 mètres carrés, les préhistoriens ont découvert 23 empreintes claires de pied humain creusées dans la roche. Ici, l’empreinte d’un homme, plus loin une autre plus fine qu’on pense avoir appartenu à une jeune femme. Tandis que là, est remarquée une troisième plus petite indiquant le passage d’un enfant. « Il semble qu’une famille y a vécu avec tous ses membres : homme, femme et enfant », suppose le préhistorien. Parmi ces empreintes, se distingue celle d’un homme qui se répète dans tout le site. D’après les examens préliminaires, les chercheurs ont constaté l’existence de deux empreintes, l’une au-dessus de l’autre, indiquant le mouvement normal de l’être humain lors de son déplacement sur le site. D’ailleurs, parmi cette quantité d’empreintes humaines, se distingue une empreinte assez surprenante. Celle-ci comprend un sixième doigt juxtaposé à l’auriculaire. Selon Saad, cette empreinte a deux possibilités : c’est soit un vrai doigt, soit un caillou dont l’empreinte est restée près du pied. « Nous devons attendre les résultats des recherches scientifiques qui auront lieu prochainement », souligne le préhistorien.

Autre découverte : la représentation sur le sol rocheux d’un animal disparu. Celui-ci a une tête avec une nuque allongée, un dos large et la queue longue. Le site comprend de même des empreintes de gazelles ou d’antilopes. Selon les experts, l’existence de telles empreintes assure que ce lieu était couvert à cette époque reculée de plusieurs espèces de plantes dont se nourrissaient les animaux que chassait l’homme de l’âge de pierre sur place.

Le sol qui conserve ces empreintes se compose d’un mélange de glaise, de calcaire et de grès. Les géologues qui ont visité le site avancent cependant que cette roche avec ses composants remonte à l’époque miocène. Par ailleurs, afin de déterminer l’âge du fossile, l’équipe archéologique a fait des relevés du sol pour effectuer des tests au carbone 14 dans les laboratoires de l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO) du Caire ainsi que dans ceux du Centre de recherches archéologiques.

Doaa Elhami

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Une histoire à
l’origine lointaine

Insolite mais vrai : un âne a été condamné à vingt-quatre heures de prison pour avoir subtilisé du maïs dans un champ du Delta du Nil ... L’information a été publiée jeudi dernier par le quotidien Al-Ahram. La bête a été arrêtée en possession d’épis de maïs appartenant à un centre de recherches agricoles de la région. L’animal et son propriétaire ont été appréhendés à un barrage de police, érigé sur la route après que le directeur du centre eut porté plainte pour vol. Le propriétaire de l’âne voleur a été, lui, condamné à payer 50 L.E.

Est-ce une première ? Le fait que le propriétaire soit condamné, ça se comprend, mais l’âne, lui, comprendra-t-il qu’il a été sanctionné et ne tentera-t-il donc pas de récidiver ? Une histoire bien absurde, elle surclasse les comédies que diffuse la télé pendant le mois du Ramadan. Mais est-ce nouveau ? Il y a bien le conte pharaonique du « paysan éloquent » ... Il était une fois un paysan. Il avait une femme et trois enfants ; et il avait des ânes sur lesquels il chargeait les produits du pays pour aller les vendre au loin. Il se rendit un jour à l’oasis du sel et y vendit ce qu’il avait apporté avec lui et reçut en échange des légumes, des fruits et les substances médicinales diverses. Au retour, un chasseur cupide vint, lui fit un procès parce que le paysan lui aurait pris des dattes (...) Le paysan dit : « Voilà que cet âne qui est à moi a rempli sa bouche de palmes de dattes » ... Le chasseur lui dit : « Voici, je vais t’enlever ton âne puisqu’il a mangé mes dattes, car il faut qu’il subisse son châtiment » ... Le paysan dit : « C’est injuste » ... Le paysan passa la durée d’un jour pour implorer le chasseur. 

C’est comme les 24 heures de peine pour l’âne d’aujourd’hui ... Retour au conte, après plusieurs tribulations, le paysan s’est dirigé vers le roi et lui fit un beau discours : « Toi, tu es le père du misérable, le mari de la veuve, le frère de la jeune femme, le vêtement de qui n’a plus de mère : accorde que j’aie lieu de proclamer ton nom comme une loi dans le pays. Bon seigneur, guide sans caprice, grand sans petitesse, toi qui anéantit la fausseté et fait être la vérité, viens à la parole de ma bouche : je parle, écoute et fais justice. O généreux, le généreux des généreux, détruis ce qui cause ma douleur, me voici relève-moi, juge-moi ; car me voici devant toi suppliant » ... On lui fit donner du pain et deux pots de bière et du pain tous les jours pour sa femme ... Voici que le grand intendant envoya vers le prince de l’oasis du sel afin que l’on fît des pains pour la femme de ce paysan et qu’on lui en donnât trois par jour.

Une histoire drôle. Ce conte paraît avoir été très populaire pendant le Moyen Empire car nous connaissons trois manuscrits qui le renferment, qui se trouvent à Londres et un à Berlin. Il figure dans « Les Contes populaires de l’Egypte ancienne » traduits et commentés par Gaston Maspero (Livres de France, Le Caire et Maisonneuve/Larose Paris). Et quelle autre coïncidence, une traduction en arabe de ce livre vient d’être publiée par l’Organisme égyptien du livre.

Ahmed Loutfi

 




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