Al-Ahram Hebdo,Sports | Ismaïl Al-Chaféï,  « Le plus important, c’est que l’Egypte  possède aujourd’hui une équipe junior »
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Sports

Tennis. Ismaïl Al-Chaféï, président de la Fédération égyptienne depuis 4 ans, fait le bilan des progrès de la discipline et évoque ses difficultés actuelles, alors que son mandat se termine le mois prochain. 

« Le plus important, c’est que l’Egypte  possède aujourd’hui une équipe junior » 

Al-Ahram Hebdo : Après avoir passé 4 ans à la tête de la Fédération égyptienne, comment évaluez-vous votre mandat électoral et le niveau du tennis en Egypte ?

Ismaïl Al-Chaféï : Durant cette période, le tennis égyptien a réalisé un grand progrès. A mon arrivée, le classement de nos meilleurs joueurs était au-delà des 1 000 premiers, aujourd’hui ils arrivent à la 350e place au classement de l’Association professionnelle de tennis (ATP). Nous avons réalisé un programme de tournois internationaux. Cette année, nous avons organisé, à titre d’exemple, 20 tournois internationaux en Egypte, ce qui a beaucoup amélioré le niveau des joueurs. La sélection nationale a pour sa part réalisé une bonne performance aux Jeux panarabes et aux Jeux africains. Cette année, nous avons réussi à rester dans le groupe II de la zone euro-africaine de la Coupe Davis, une performance très satisfaisante pour les joueurs qui, depuis longtemps, n’ont pas réalisé un tel résultat. Il est vrai que les Egyptiens n’ont pas pu se qualifier pour les Jeux olympiques de Pékin, mais c’était normal. Puisqu’en tennis, la qualification olympique ne se fait pas à travers les éliminatoires continentales, mais plutôt par le biais du classement mondial, les joueurs qui sont dans le top 85 sont les seuls à se qualifier.

— Pourquoi avez-vous décidé de ne pas poser votre candidature pour le poste de président lors des prochaines élections de la fédération ?

— J’ai pris cette décision il y a longtemps. Dès mon arrivée, j’avais certains objectifs, mais malheureusement, je n’ai pas pu les concrétiser tous. Donc, j’ai simplement décidé d’offrir l’occasion à quelqu’un d’autre d’essayer de faire mieux que moi.

— Quels ont été vos objectifs ?

— Primo, j’ai voulu améliorer le niveau des joueurs, j’ai voulu qu’ils intègrent le top 200, une mission qui était très difficile. Pour que les joueurs améliorent leur classement, ils doivent disputer un grand nombre de tournois internationaux, ce qui demande de l’argent et c’est ce qui nous fait défaut. A plusieurs reprises, j’ai été obligé d’envoyer au tournoi un ou deux joueurs seuls, sans entraîneur, pour réduire les dépenses. Secundo, j’avais envie d’augmenter la base des pratiquants afin aussi d’améliorer le niveau du tennis égyptien. Nous avons seulement 1 200 joueurs inscrits à la Fédération égyptienne, ce qui constitue un nombre très faible. Mais le plus important c’est que l’Egypte possède aujourd’hui une équipe junior, chose qui n’existait pas avant. Par exemple, Mohamad Safouat et Karim Maamoun sont deux jeunes joueurs âgés de 17 ans et qui pourront intégrer l’équipe nationale dans 2 ans. De plus, durant mon mandat, j’ai pu améliorer le niveau des entraîneurs égyptiens. 76 entraîneurs ont pris le certificat du niveau 1 de la Fédération internationale et 14 entraîneurs ont pris le certificat du niveau 2. Le niveau 1 entraîne les débutants, tandis que le niveau 2 entraîne les juniors. L’amélioration du niveau des entraîneurs se reflète par conséquent sur le niveau des joueurs.

— Quelles ont été les difficultés rencontrées dans votre mission ?

— Le manque de moyens financiers, toujours. A mon arrivée, j’ai effectué une étude et je l’ai envoyée au ministère de la Jeunesse puis au Comité national du sport. J’ai demandé un budget de 6 millions de L.E. mais ils ne nous ont octroyé que 2 millions, une somme insuffisante pour améliorer la situation de ce sport en Egypte. Les joueurs doivent disputer au minimum 25 tournois internationaux par an, ce qui exige beaucoup plus d’argent. Le pire est que la sélection nationale ne possède même pas de directeur technique. Nous avons fait appel à Moustapha Naïm pour entraîner la sélection durant les matchs de la Coupe Davis, mais je voulais offrir un cadre technique à l’équipe avec un psychologue et un préparateur physique. De plus, la Fédération égyptienne ne possède pas de centre d’entraînement. L’équipe nationale s’entraîne dans les clubs. Et pour organiser un tournoi en Egypte, il fallait demander aux clubs de l’accueillir. Et ce, sans oublier que le manque de terrain de tennis constitue un problème majeur pour le développement de ce sport. Aujourd’hui, le nombre de terrains a beaucoup diminué par rapport au passé. Par exemple, le club Héliopolis, club phare du tennis, avait dans le passé 25 courts de tennis pour 5 000 membres, tandis qu’aujourd’hui il n’en existe plus que 9 pour 30 000 membres. Ce qui se répercute négativement sur le nombre de pratiquants.

— Pensez-vous que la création de nouveaux clubs dédiés au tennis peut relancer la discipline ?

— Bien sûr. Quatre académies privées ont été créées en Egypte. Aujourd’hui, il existe les clubs Smash, Wadi Degla, Palm Hills et Ahmad Al-Gamal Camp. Ces 4 clubs sont à l’origine des académies de tennis fondées par des hommes d’affaires. Grâce à ces nouveaux clubs, les terrains de tennis et le nombre de pratiquants ont augmenté durant les dernières années. Les résultats de leur travail se feront ressentir assez prochainement.

— Comment jugez-vous le niveau des seniors tennismen égyptiens ?

— En senior, l’Egypte ne possède que 3 joueurs, Mohamad Maamoun, Karim Maamoun et Chérif Sabri. Ces joueurs sont très talentueux et possèdent un bon état d’esprit et une volonté extraordinaire. Avec des moyens financiers très limités, ils ont réalisé des excellents résultats. Mais ils ont un grand problème, Karim a aujourd’hui 30 ans et Mohamad a 27 ans, donc ils ne pourront pas jouer pendant encore très longtemps. Je crois qu’ils sont arrivés à leur meilleur niveau, qui est de se classer dans le top 350, et j’espère qu’ils conserveront leur classement actuel. Ils ont également un grand rôle à jouer, ils devront passer leur expérience aux jeunes joueurs et les aider à devenir à leur tour seniors.

— Pourquoi l’Egypte ne possède-t-elle que ces 3 joueurs en senior ?

— Dans la génération qui a succédé à celle de Karim et Mohamad Maamoun, il y avait plusieurs joueurs d’un bon niveau. Mais à cause du mauvais système d’éducation en Egypte, ces joueurs ont dû abandonner le sport pour se concentrer davantage sur leurs études. Un choix très difficile pour les joueurs, dont la plupart essaye de concilier sport et études, sans y parvenir. S’ajoute à cela le manque d’intérêt dans le passé pour les joueurs juniors. Mais aujourd’hui, nous avons une très bonne équipe junior dirigée par l’entraîneur Mohamad Ramadan avec un entraîneur physique.

— Quelle est votre vision de l’avenir du tennis égyptien ?

— Je suis un peu pessimiste. L’atmosphère sportive en Egypte n’est pas saine. Le Comité national du sport n’a pas les fonds nécessaires pour le développement du sport, et le tennis n’est pas un sport qui attire les sponsors. Donc avec ces moyens financiers limités, cette discipline restera telle quelle. Mais je vois un espoir avec le talentueux joueur Karim Hossam. Ce dernier possède un potentiel extraordinaire ; en avril dernier, il a remporté le Championnat d’Afrique des moins de 14 ans. Puis en août, j’ai réussi à lui offrir une bourse de la part de la Fédération internationale pour disputer 5 tournois internationaux en Europe où il en a remporté 2, ce qui est un excellent résultat pour lui. La saison prochaine, il participera aux tournois de l’Orange Ball en Floride, une des plus grandes compétitions pour les juniors. Ce joueur représente l’avenir du tennis, mais il a besoin d’un bon programme de préparation avec un cadre technique stable. Il doit bénéficier de cette préparation avec 2 ou 3 autres athlètes, car en tennis, le joueur a besoin d’un partenaire pour la pratique et d’un partenaire en double.

Propos recueillis par Doaa Badr

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