Al-Ahram Hebdo, Opinion |Hassan Abou-Taleb , Pour un dialogue national libanais
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Opinion

Pour un dialogue national libanais
Hassan Abou-Taleb
 

Le dialogue national libanais auquel a appelé le président Michel Soleimane a enfin commencé. Y participent 14 protagonistes libanais ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe. Ce dialogue est effectué selon l’accord de Doha qui a mis fin à la crise du vide présidentiel et qui lance, de ce fait, la conciliation entre les forces libanaises. Bien que les assassinats politiques non-revendiqués soient réapparus sur la scène comme l’assassinat du membre du Parti démocratique Saleh Al-Aridi, 5 jours avant le commencement du dialogue, prouvant ainsi que la stabilité du Liban est visée, tous les Libanais pensent que le dialogue national constitue l’unique moyen de régler les problèmes suspendus.

Seul le dialogue est capable de faire sortir le pays de l’état léthargique qui règne depuis plus de 2 ans. Si les Libanais sont aussi enthousiastes face à ce dialogue, cela signifie qu’ils ont très bien assimilé les leçons du 7 mai dernier. Le Hezbollah et certains de ses alliés, comme le Parti national syrien et le mouvement Amal, avaient eu recours aux armes pour affronter leurs adversaires politiques appartenant au courant de l’avenir et à la rencontre démocratique dirigée par Joumblat. Et ce, pour trancher la question du réseau des communications du Hezbollah et pour garder à son poste le directeur de la sécurité de l’aéroport. Ces événements ont prouvé que le Liban ne pouvait supporter le recours aux armes et qu’il fallait à tout prix éviter le piège de la guerre civile.

Cette même leçon se répète aujourd’hui dans ce qui est appelé les conciliations de Tripoli, la capitale du nord habitée par une majorité sunnite. Ces conciliations sont intervenues après des affrontements qui ont eu lieu entre les Allaouis dans la région de Gabal Mohsen et les sunnites de Bab Al-Tébanah, quelques semaines après les événements de Beyrouth. Là, tout le monde a compris que la guerre civile pouvait se déclencher au sud, si des pas sérieux n’étaient pas entrepris.

Le mérite des conciliations actuellement en cours revient au député Saad Al-Hariri, leader du courant de l’avenir. Celui-ci a suivi une méthode d’ouverture avec ses adversaires parmi les leaders sunnites de Tripoli. De plus, on parle de la préparation d’une rencontre directe entre Saad Al-Hariri et Hassan Nasrallah, à condition de garantir un lieu sûr pour la rencontre. Cette rencontre peut donner un élan optimiste à la politique libanaise. De plus, Walid Joumblat, leader de la rencontre démocratique et plus grand allié du courant de l’avenir, effectue des pas dans la direction de ces adversaires traditionnels comme Nabih Beri, leader du mouvement Amal. Ceci s’ajoute à la rencontre avec le Hezbollah visant à fonder des positions d’entente pour dépasser les maux causés par les événements qui se sont déroulés il y a 3 ans.

Donc, les 2 conciliations de Doha et de Tripoli, ainsi que les mouvements des leaders politiques constituent une bonne base pour s’engager avec profondeur dans le dialogue national. Le climat politique qui règne est caractérisé par la coalition, le calme échangé et la volonté de tourner la page du 7 mai pour préparer la voie aux prochaines élections parlementaires prévues pour le début de l’année prochaine. Or, tout ceci ne signifie pas que le dialogue ne rencontrera pas d’obstacles, tout dépend de la vision de chacun des protagonistes.

D’un côté, certains réclament la souveraineté de l’Etat sur tous les mouvements de la politique, de la sécurité, de la défense et de l’économie sans aucune intervention intérieure ou extérieure. D’un autre côté, d’autres estiment que parler de la souveraineté de l’Etat signifie qu’il y aura sûrement un affrontement entre l’Etat et la résistance. Ceci signifierait également l’existence d’une relation paradoxale entre le Liban et le plus important de ces voisins. Il n’est pas ici question d’un slogan face à un autre, mais de politiques et d’engagements que l’Etat libanais et les principales forces politiques devront mettre en application. Par exemple, le courant de l’avenir estime que l’unique espoir pour le Liban est de mettre toutes les armes sous l’autorité légitime de l’Etat. Or, selon la vision du bloc des forces libanaises, le Liban passe actuellement par une phase de conflit entre 2 lignes, une appelant à la souveraineté et à la liberté et l’autre à la gouvernance religieuse. Et pour ce qui est du bloc de la libération et la liberté, il estime que le plus important est de régler le déficit économique et de réaliser un développent équilibré. Or, l’organisation populaire nassérienne voit que le dialogue doit s’élargir pour regrouper d’autres forces politiques et économiques, outre les pôles protagonistes invités par le président Soleimane et que le dialogue doit comprendre en plus des stratégies de défense, les relations syro-libanaises, l’identité du Liban, son rôle dans le conflit arabo-israélien et la réforme politique.

Il est clair que la question de la stratégie de défense et qui signifie la détermination de la relation entre l’Etat et les armes du Hezbollah est la question qui sera la plus débattue au cours de la nouvelle session du dialogue national.

Qassem Amine, secrétaire général adjoint du Hezbollah, a dernièrement déclaré que la réussite du dialogue national dépendait de 3 conditions, dont la plus importante est de se mettre d’accord sur le fait que l’ennemi est unique : Israël.

La seconde condition du Hezbollah est qu’une conviction doit régner selon laquelle l’instauration d’un Etat fort, juste et équilibré est l’unique moyen de mettre fin à la corruption et à la déviation. Troisièmement, il faut garantir tous les facteurs nécessaires à la libération des territoires libanais et garantir la défense du Liban par l’intermédiaire d’une stratégie de défense. D’autres disent que si le Liban tient à la trêve avec Israël comme il était le cas en 1968, les armes qui sont hors du cadre de l’Etat n’auront aucune utilité. De plus, la question de la libération de la terre à laquelle le Hezbollah appelle signifie la poursuite des affrontements, alors que si la Syrie reconnaît l’identité libanaise des champs de Chebaa, la question peut se terminer sans affrontements militaires. Or, cette reconnaissance ne répond ni aux ambitions du Hezbollah ni de la Syrie elle-même. La solution est donc d’instaurer un Etat fort bâti par tous les Libanais sur un pied d’égalité.

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