Al-Ahram Hebdo, Opinion | Salama A. Salama, Quel est le pire ?
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Opinion

Quel est le pire ?
Salama A. Salama
 

« Si le gouvernement est mauvais, alors nous, citoyens, nous sommes pires ». Par cette phrase célèbre, l’élite politique et certaines plumes défendent le gouvernement afin de justifier la négligence et le laisser-aller qui ont entraîné la catastrophe de Doweiqa et beaucoup d’autres drames toujours attribués au destin. A leurs yeux, cette série de drames n’est que le résultat de nos propres actes. Selon eux, ce sont les habitants de Doweiqa, les trafiquants de drogue, les criminels et les chômeurs qui assument la responsabilité d’avoir construit dans ces zones d’urbanisation sauvage sous la pente du mont Moqattam. Et c’est par des moyens illégitimes qu’ils ont obtenu l’eau et l’électricité, jusqu’à ce que le mal ait été fait.

Ceci bien sûr est un prétexte stérile utilisé par les régimes en faillite pour se dérober aux erreurs et à la responsabilité. Les peuples obtiennent en fin de compte les gouvernements qu’ils méritent, comme on ne cesse de le dire. Il est tout à fait correct également de dire que ces types de gouvernement font de leur mieux pour mettre leur peuple dans un état d’impuissance et de soumission totales à leur sort et à leur quotidien pénible.

Il est certain que l’enracinement de la pauvreté, du chômage et l’absence de dimension sociale dans les différentes agglomérations, accompagnés d’un taux élevé d’analphabétisme sont les caractéristiques distinctives d’un peuple noyé dans le silence et incapable par conséquent de revendiquer ses droits. Dans un tel contexte, il est tout à fait normal que la vie ne prenne pas son cours normal et que l’arrivisme et l’hypocrisie prennent le dessus.

L’Etat s’est tourné avec un grand intérêt vers les politiques de développement économique, dont il vante les taux de croissance. Une logique fausse répandue par les membres de la commission des partis a alors prédominé, selon laquelle la hausse des revenus, l’amélioration de la qualité de vie, l’augmentation du nombre de voitures et de réfrigérateurs au sein de la classe moyenne est une preuve que l’Egypte est sur le point de sortir du sous-développement. Selon les tenants de cet avis, ce qui reste de la pauvreté sera anéanti par la baguette magique des hommes d’affaires qui amèneront avec eux la prospérité.

Cependant, l’aspect, à mon avis, le plus important que l’Etat a oublié intentionnellement ou a ignoré est le développement social qui repose sur la participation populaire, l’activation de la société civile, la garantie des libertés politiques et partisanes, la mise en place d’un système électoral intègre contribuant à une gouvernance raisonnable. Le développement social dicte également le non recours à l’oppression pour faire face aux problèmes. Mais en réalité, c’est le contraire qui a lieu. L’Etat, pour contrer la colère des habitants de Doweiqa, suite à la catastrophe, a eu recours aux forces de sécurité et a imposé une désinformation. Le bâton était absent et la carotte est apparue au lieu de convaincre les citoyens et de les impliquer dans la résolution du problème.

C’est l’élite au pouvoir qui mène, qui oriente et qui instaure les politiques qu’elle exécute. Si l’Etat se trouve incapable d’élever le niveau du citoyen pour plus de responsabilité, c’est à lui seul qu’incombent les injustices et les erreurs. Au cas où ces élites échoueraient dans leur mission vers la modernisation de la société et la diffusion des valeurs du progrès, de la liberté et de la justice, alors il faut absolument la changer ... c’est la réalité de ce que nous vivons.

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