Colonisation
Point d’achoppement majeur du processus de paix
israélo-palestinien, la poursuite de la colonisation
juive en Cisjordanie doit faire l’objet d’un débat en
marge de l’Assemblée générale de l’Onu à New York, dont
les travaux ont commencé le 16 septembre. L’Arabie
saoudite avait demandé une réunion spéciale à l’Onu sur
le sujet, qui sera également à l’ordre du jour d’une
réunion à New York du Quartette international pour le
Proche-Orient avec le groupe arabe, ainsi que d’une
réunion des ministres arabes des Affaires étrangères ce
mercredi 24 septembre.
Cette question devient de plus en plus brûlante avec la
recrudescence des agressions de colons hébreux contre
des Palestiniens de la Cisjordanie. Incendies de champs,
actes de vandalisme, attaques physiques et même des tirs
d’armes à feu ; ces violences répétées ont franchi un
nouveau seuil la semaine dernière, faisant quatre
blessés par balles dans un village palestinien du nord
de la Cisjordanie, Assira
Al-Qiblia. Les actes de
violence commis par les colons sont souvent des
manifestations de force destinées à éloigner des
Palestiniens de champs proches des colonies ou même à
dissuader les autorités de démanteler des colonies
sauvages.
La gravité de la situation a soulevé une polémique au
sein d’Israël. De hauts responsables militaires
israéliens ont exprimé leur inquiétude, réclamant un
renforcement des effectifs de la police et des sanctions
plus sévères des tribunaux à l’encontre des colons
fauteurs de troubles. Ces derniers ont accusé les
militaires d’être restés les bras croisés durant les
violences, l’armée affirmant au contraire avoir fait
tout son possible pour les stopper et renvoyant la balle
à la police, seule chargée de procéder à des
arrestations s’agissant d’Israéliens. Cette polémique
israélo-israélienne où militaires, policiers et
tribunaux se renvoient la balle, est la preuve du
laisser-faire des autorités de l’Etat hébreu.
« Les violences contre les villageois d’Assira
Al-Qiblia ne sont qu’un cas
parmi des centaines d’agressions commises à l’encontre
de Palestiniens », a souligné l’organisation israélienne
de défense des droits de l’homme
B’Tselem. « Les colons fautifs jouissent d’une
impunité. On ne les arrête pas et, si on les arrête, on
ne les juge pas. Et, si on les juge, ils sont condamnés
à des peines ridiculement légères », a-t-elle ajouté.
Cette impunité se double d’un encouragement constant par
les autorités israéliennes des activités de
colonisation. En août dernier, le mouvement
anticolonisation israélien «
la Paix maintenant » avait indiqué que la construction
de logements dans les colonies israéliennes de
Cisjordanie avait pratiquement doublé depuis le début
2008 par rapport à la même période de 2007.