Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | Béchir au pied du mur
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Soudan. La situation au Darfour reste entièrement bloquée, notamment après la reprise des combats. Paris mise sur davantage de pression sur Khartoum pour qu’il donne des gestes de bonne volonté en échange d’une suspension de la CPI visant Omar Al-Béchir.

Béchir au pied du mur

Avec une reprise des combats depuis plusieurs semaines, l’impossibilité d’atteindre l’objectif fixé pour le déploiement de la force mixte Onu-Union Africaine (UA) d’ici à la fin de l’année, et l’éventualité pour le président Omar Al-Béchir de se voir juger par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour génocide, le dossier du Darfour reste pour l’heure sans issue. Et les espoirs de paix de plus en plus limités. Pourtant, çà et là, des tentatives de règlements sont entreprises pour régler la situation. Pour le président Béchir, accusé de génocide et mal en point vis-à-vis de la communauté internationale, il est aujourd’hui nécessaire de trouver une solution interne à la crise. Il s’agirait là pour lui d’une possible issue de secours qui lui éviterait d’être jugé par la CPI. Ainsi, soucieux de regagner la confiance de l’Armée de libération du Soudan, (SLA), il a dépêché le week-end dernier son vice-président, Ali Osman Taha, à El-Facher, capitale de l’Etat du Darfour-nord, pour s’entretenir avec Minni Minawi, chef de la SLA, seul groupe rebelle du Darfour qui ait signé la paix en 2006. A l’issue de leurs entretiens, les deux hommes se sont engagés à coopérer à l’application de cet accord, selon une annonce faite par la Mission de l’Onu et de l’Union africaine au Darfour (Minuad). « Le gouvernement est déterminé à mettre en œuvre l’accord de paix en dépit des difficultés, qui se résoudront avec de la patience », a déclaré de son côté Taha, selon l’agence soudanaise Suna. Car les difficultés sont sérieuses, d’autant plus que la violence a repris ces dernières semaines au Darfour. Selon le chef de la SLA, Minni Minawi, quatre de ses hommes sont morts la semaine dernière dans l’attaque d’une de ses bases au Darfour par l’armée.

D’autre part, l’armée soudanaise a poursuivi au début de cette semaine une offensive lancée début septembre contre des positions rebelles au Darfour, selon des responsables de la rébellion, tandis que la Minuad a fait état de mouvements de troupes. Des combattants de la SLA ont fait état d’un pic de violences ces deux dernières semaines, avec des combats intenses entre les rebelles et les forces gouvernementales appuyées par les milices qui leur sont alliées. Le week-end dernier, les rebelles avaient indiqué qu’une centaine de véhicules du gouvernement avaient lancé une attaque avant d’être repoussés par des factions de la SLA, réunies pour l’occasion. Selon les rebelles, des milliers de civils ont fui les combats de la semaine dernière, et des villages ont été pillés et brûlés par les milices pro-gouvernementales. Mais l’armée soudanaise, elle, a démenti toute offensive au Darfour.

Dans ce climat, on se demande si la rencontre entre les deux hommes et l’engagement pris de part et d’autre seront à même de stopper les violences et surtout de créer un nouveau climat de confiance. M. Minnawi, qui était devenu conseiller présidentiel après la signature de la paix avec Khartoum, était retourné au Darfour il y a trois mois en faisant part de sa frustration quant à la mise en œuvre de l’accord de paix. Pour l’heure, il n’a pas fait de commentaire concernant sa rencontre avec M. Taha.

Ces nouveaux combats interviennent au moment où la pression internationale augmente sur le président soudanais Omar Al-Béchir, menacé par un possible mandat d’arrêt pour génocide au Darfour de la CPI. Cependant, à ce sujet, la France a ouvert la porte vendredi à une éventuelle suspension de la procédure contre Béchir en échange de « gestes » de bonne volonté sur le dossier du Darfour. Alors que la CPI doit se prononcer dans les prochaines semaines sur un mandat d’arrêt contre M. Béchir, Paris a indiqué ne pas être hostile à un compromis, sans préciser clairement les termes de la négociation. « Ce que nous souhaitons, c’est relancer la recherche, par le dialogue, d’un règlement de paix » au Darfour, a-t-on indiqué à la présidence française. « Si ce dialogue se renoue, s’engage dans de bonnes conditions, progresse bien, si le gouvernement soudanais fait des gestes en direction de la CPI, alors cela aurait du sens de réfléchir à la façon dont le Conseil de sécurité pourrait tenir compte de cette nouvelle situation », a-t-on ajouté. D’après les statuts de la CPI, le Conseil de sécurité de l’Onu peut décréter un gel de 12 mois renouvelables des enquêtes ou poursuites initiées par la cour. L’UA a déjà annoncé son intention de demander ce report à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Onu qui a entamé ses travaux ce mardi. Le geste attendu par Paris concerne notamment les deux autres responsables soudanais pour lesquels des mandats d’arrêt ont déjà été délivrés en 2007 par la CPI. Khartoum a toujours refusé de livrer à la justice internationale Ahmed Haroun, ministre aux Affaires humanitaires, et Ali Kosheib, un chef des miliciens pro-gouvernementaux janjawids, réclamés par la CPI pour leur rôle dans les crimes au Darfour. Le ministère français des Affaires étrangères a exigé vendredi du Soudan « le respect des décisions déjà prises par la CPI » concernant ces deux hommes. Mais des ONG ont évoqué un compromis qui laisserait Khartoum juger lui-même les deux accusés.

Abir Taleb

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