Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | Incertitudes sur l’échéance d’Annapolis
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Palestine. Les incertitudes quant aux chances de formation d’un gouvernement israélien engagé sur la voie de la paix poussent au pessimisme l’Autorité palestinienne.

Incertitudes sur l’échéance d’Annapolis

La démission dimanche du premier ministre israélien, Ehud Olmert, a plongé le processus de paix israélo-palestinien dans l’incertitude la plus totale. Attendue depuis quelques jours, cette décision compromet toute avancée significative dans les négociations, au point mort depuis leur lancement à la suite de la conférence d’Annapolis en novembre 2007.

Aujourd’hui, les Palestiniens accrochent leur espoir au probable prochain chef de gouvernement israélien, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, victorieuse mercredi dernier des primaires du Kadima, le parti au pouvoir de M. Olmert. Le président palestinien Mahmoud Abbass a téléphoné jeudi à Mme Livni pour la féliciter de sa victoire, après que le négociateur palestinien Saëb Erakat eut exprimé l’espoir que son élection à la tête du parti entraînerait des négociations « sérieuses ». Tzipi Livni est directement impliquée dans les négociations qui, jusqu’alors, n’ont débouché sur aucune percée concernant les dossiers centraux, notamment Jérusalem et les réfugiés, alors qu’Israéliens et Palestiniens tentent de parvenir à un accord de paix avant la fin de l’année et le départ du président américain George W. Bush, conformément à l’engagement pris à Annapolis.

Tout dépend de la capacité de Mme Livni de former un gouvernement qui serait à même de poursuivre les pourparlers avec les Palestiniens. Si la nouvelle dirigeante du parti centriste Kadima est la mieux placée pour former un nouveau gouvernement, elle n’a toutefois aucune assurance à ce stade d’obtenir l’appui indispensable d’une majorité de députés. La tâche s’annonce donc difficile après une victoire à l’arraché sur son rival, le ministre des Transports, Shaul Mofaz, aux primaires du Kadima et compte tenu des fortes réticences des partenaires de l’actuelle coalition. Tzipi Livni s’est prononcée pour le maintien de la coalition sous sa forme actuelle, qui s’appuie sur quelque 65 députés sur un total de 120. Le sort de la future coalition que Mme Livni entend former dépend de la position du parti ultra-orthodoxe Shass. Son chef et vice-premier ministre, Eli Yishaï, a déjà posé des conditions à la participation de son parti à un gouvernement Livni, notamment que celui-ci « écarte toute négociation sur l’avenir de Jérusalem ».

Or, un accord sans Jérusalem est totalement exclu par l’Autorité palestinienne. « Nous n’accepterons aucun accord excluant un quelconque dossier, notamment Jérusalem ou les réfugiés », a-t-elle expliqué. Le statut futur de la partie orientale de la ville, annexée par Israël après sa conquête en juin 1967, constitue une des principales pierres d’achoppement dans les pourparlers avec les Palestiniens. Ceux-ci entendent en faire la capitale de leur futur Etat.

 

Abbass refuse un accord partiel

Déjà, la direction palestinienne avait refusé un accord partiel qui exclurait Jérusalem, proposé par le premier ministre démissionnaire Ehud Olmert, qui expédie désormais les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement. M. Olmert espérait parvenir, avant le départ du président Bush en janvier, à un accord avec Mahmoud Abbass sur un document qui récapitulerait par écrit les grandes lignes des points d’accord conclus depuis la relance des négociations à Annapolis. Ce document n’entrerait pas dans les détails et laisserait de côté dans un premier temps l’avenir de Jérusalem-Est, ce que refusent les Palestiniens. Selon les médias israéliens, M. Olmert a proposé au président palestinien un projet d’accord prévoyant un retrait israélien de 93 % de la Cisjordanie. En échange des 7 % de cette région qu’Israël entend conserver afin d’annexer les grands blocs d’implantations — où vivent la grande majorité des 250 000 colons israéliens —, M. Olmert a suggéré de transférer des terres aux Palestiniens près de la bande de Gaza. M. Olmert n’a pas donné de détails sur ce qui avait été négocié en matière de territoires. Il a toutefois indiqué qu’Israël devrait indemniser les Palestiniens pour les terres qu’il espère conserver « à un ratio proche de 1 pour 1 ». Selon des responsables palestiniens, Ehud Olmert a proposé un échange qui accorderait aux Palestiniens une bande de terre jouxtant la bande de Gaza.

Réagissant à la proposition d’Olmert qui voulait avant tout donner l’impression d’avoir réalisé une percée, le conseiller politique de M. Abbass, Nimer Hammad, a souligné que le « facteur temps » ne pousserait pas les Palestiniens à accepter « n’importe quel accord » avant le départ du président américain qui a fait du règlement du conflit israélo-palestinien l’une des priorités de son second mandat.

Le problème du parti Shass qui veut exclure Jérusalem de toute négociation avec les Palestiniens n’est pas le seul que doit résoudre Mme Livni pour former un gouvernement capable de poursuivre le processus de paix. La ministre des Affaires étrangères fait face à une possible alliance de deux anciens chefs de gouvernement, Ehud Barak (travailliste), actuel ministre de la Défense, et Benyamin Netanyahu (Likoud), qui se sont rencontrés samedi à Tel-Aviv. Tous deux s’inquiètent de l’arrivée au pouvoir de Mme Livni, qui pourrait, au gouvernement, renforcer sa popularité. Les deux hommes se sont déclarés favorables à un gouvernement « d’urgence nationale », en allusion à un cabinet qui regrouperait les Travaillistes, le Likoud et Kadima.

L’Autorité palestinienne demeure donc très sceptique sur la possibilité de respecter l’échéance décidée à Annapolis. M. Abbass a ainsi estimé qu’il y avait peu d’espoir de conclure un accord de paix avec les Israéliens avant la fin de l’année. Même son de cloche chez le chef des négociateurs palestiniens, Ahmad Qoreï, qui s’est, lui, aussi montré pessimiste. « Je ne pense pas qu’on aura un accord d’ici la fin de l’année, bien que nous y travaillions », a-t-il souligné devant les cadres du Fatah, parti de M. Abbass.

Hicham Mourad

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