Bourse.
Quelques experts apportent à l’Hebdo leurs conseils sur
l’attitude à adopter par les investisseurs en temps de crise
boursière.
Patience et longueur de temps ...
Les particuliers réalisent plus de la moitié de la valeur
des échanges boursiers quotidiens. C’est une particularité
du marché égyptien. En période d’instabilité, ils préfèrent
se retirer, ce qui accroît la baisse, et ils ne savent plus
où mettre leur argent. C’est pourtant là le bon moment pour
acheter. Car selon le rapport de l’institution de notation
Global Financial Group, le ratio cours de l’action/bénéfice
a atteint son plus bas niveau depuis 1 ans, et est donc
attractif.
A ceux déjà détenteurs de portefeuilles, il est conseillé de
les garder pendant au moins 6 mois. « Il ne faut pas avoir
peur des chutes boursières et vendre dans la précipitation,
à bas prix. Cela n’engendrera que davantage de baisse du
CASE 30 », explique Ali Al-Tahri, président exécutif de
Beltone Financials. Pour ceux qui veulent s’introduire en
Bourse en période de turbulences, Yasser Al-Masri, directeur
général chez Naïm Securities, exprime un enthousiasme
tempéré. Il estime que les particuliers « doivent reporter
leur achat jusqu’à ce que le Case 30 atteigne entre 7 600 et
7 900 points, c’est-à-dire le niveau enregistré avant la
crise financière du lundi noir 15 septembre », juge-t-il. Et
cela ne devrait pas tarder, car « d’une part, les sociétés
interviendront bientôt pour soutenir leurs actions. D’autre
part, le gouvernement incitera les grandes institutions à
effectuer des vagues d’achat massives afin de soutenir le
marché et de jouer le rôle du Market Maker ».
D’autres moyens existent pour réduire les risques. Comme le
note Saleh Nasser, analyste technique chez CI Capital,
certaines institutions financières effectuent des recherches
approfondies et sont capables d’identifier les meilleures
actions à acheter. « Les particuliers préfèrent d’habitude
les grandes actions connues qui ont déjà enregistré de
grands gains comme OT, OCI ou EFG-Hermès. Ces dernières sont
très performantes, mais elles risquent aussi la chute suite
à celle de leurs certificats de dépôts internationaux (GDR)
échangés à la Bourse de Londres ». C’est pourquoi il
conseille aux petits acheteurs les actions nationales, non
cotées en Bourses étrangères, comme dans le secteur bancaire
et les matières de construction. « Le temps n’est plus aux
spéculations. Les particuliers ne pourront pas réaliser des
gains en achetant des actions en petites quantités à prix
très bas pour les revendre en journée plus chères », dit
Mohamad Radwan, président du département des ventes
étrangères auprès de la maison de courtage Pharos. C’est
pourquoi, pour lui, seuls les investisseurs ayant la
capacité d’investir à long terme sont invités à s’introduire
en ce moment en Bourse : « La Bourse ne pourra pas se
redresser avant au moins 6 mois. Ceux qui peuvent attendre
feront d’énormes gains ».
Dahlia Réda et Névine Kamel