Al-Ahram Hebdo, Egypte | Un système abusif
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Egypte

Main-d’Oeuvre. Des associations se mobilisent pour réclamer l’annulation du système du kafil appliqué dans les pays du Golfe et qui impose une tutelle aux travailleurs étrangers.

Un système abusif

Le système du kafil est appliqué depuis les années 1970 dans les pays du Golfe. Toute personne qui souhaite avoir un emploi dans ces pays doit obligatoirement avoir un garant du pays hôte. S’il s’agit d’une administration gouvernementale, celle-ci fait directement office de kafil. S’il s’agit d’un secteur privé ou d’une profession libérale, c’est généralement le gérant de l’entreprise ou la personne qui a assuré l’emploi qui devient le kafil. Dans ce dernier cas, le kafil est un associé à qui revient une partie des revenus du travailleur. Il détient son passeport, donc, le travailleur ne peut quitter le pays sans la permission de son kafil. Depuis quelques années, les problèmes dus au système du kafil dans les pays du Golfe se sont multipliés. Des travailleurs égyptiens se plaignent constamment des abus dont ils font l’objet. Les témoignages ne manquent pas. « J’ai obtenu un emploi à travers un homme de nationalité koweïtienne qui est devenu mon kafil. Dès le premier jour de travail, j’ai été choqué en apprenant que le salaire n’était pas celui mentionné dans le contrat. Lorsque j’ai protesté, il a refusé de me donner le passeport et par la suite, je n’ai trouvé d’autres solutions que d’accepter des conditions de travail que je jugeais inacceptables », témoigne Mahmoud, jeune ingénieur. Face à la multiplication des plaintes, des organisations des droits de l’homme se mobilisent pour réclamer l’annulation de ce système. « C’est une forme d’esclavage et rien d’autre. Comment peut-on appeler autrement cette exploitation qui est contraire à la liberté et aux droits de l’homme ? », explique Hafez Abou-Seada, secrétaire général de l’Organisation Egyptienne des Droits de l’Homme (OEDH). Il explique que son organisation a commencé à lutter contre ce système dès 1989. « Nous avons envoyé des plaintes à plusieurs organisations mondiales des droits de l’homme ainsi qu’aux pays qui appliquent ce système mais pour l’instant, elles sont restées sans réponse », explique Abou-Seada.

En fait, les pays du Golfe ont eu recours à ce système dans les années 1970 avec l’argument de protéger leurs économies naissantes mais aujourd’hui, beaucoup pensent qu’il n’a plus raison d’être. « C’est une atteinte à la dignité des travailleurs égyptiens. Si ce système n’est pas annulé, l’Egypte doit appliquer le principe de la réciprocité aux ressortissants du Golfe », lance pour sa part Bichoï Boghdadi, avocat qui, avec un groupe d’autres avocats, a lancé une campagne visant à supprimer le système du kafil. Il accuse le gouvernement égyptien de « faiblesse » et de ne rien faire pour défendre les intérêts de ses ressortissants à l’étranger. Le système du kafil a déjà fait l’objet de critiques internationales, notamment de la part de l’organisation Human Rights Watch et du Département d’Etat américain. Certains pays du Golfe comme Bahreïn ou les Emirats arabes unis l’ont déjà supprimé, tandis que d’autres étudient cette possibilité.

Le ministère des Affaires étrangères reconnaît que des problèmes existent, mais affirme ne pas détenir de solution miracle. « C’est une affaire interne aux pays du Golfe et nous ne pouvons pas l’annuler d’ici », a expliqué à Al-Ahram Hebdo Ahmad Al-Qoweisni, vice-ministre des Affaires étrangères pour les affaires consulaires. « Nous sommes parfaitement conscients que la plupart des problèmes dont souffrent les Egyptiens dans le Golfe sont dus à ce système. C’est pour cela que nous avons fait une proposition au ministère du Travail en Arabie saoudite pour tenter de surmonter ces problèmes. Nous avons proposé un contrat de travail unifié qui peut protéger les deux parties, le travailleur et le gérant. Dans ce contrat, le nom du kafil et d’autres informations le concernant seront inscrits pour que le travailleur soit rassuré », explique l’ambassadeur. Selon lui, l’Arabie saoudite étudie actuellement la proposition égyptienne qui pourrait conduire à une modification du système.

Sabah Sabet

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