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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Egypte

Aymane Nour. Dans une lettre au président de la République, l’opposant dénonce une tentative visant à le liquider.

Menace réelle ou obsession ?

« Ma vie est en péril, protégez-moi Monsieur le président ». C’est l’appel lancé cette semaine par l’opposant Aymane Nour, ancien chef du parti libéral Al-Ghad, actuellement en prison. Nour, qui affirme faire l’objet d’une tentative de liquidation, a envoyé de sa cellule une lettre au président Moubarak le rendant responsable de son incarcération. Il menace de recourir à la justice internationale et de soumettre sa cause aux Nations-Unies et devant la Cour internationale de justice. Dans sa lettre, Nour souligne sa certitude qu’il est menacé de liquidation en prison. « Il ne s’agit plus de soupçons, ma famille et mon avocat possèdent des preuves et des documents prouvant que je ne sortirai pas vivant de prison. C’est pourquoi j’annonce en public, Monsieur le président, que vous serez responsable de toute atteinte à ma vie », indique Aymane Nour dans sa lettre, affirmant que sa décision de recourir aux instances internationales est la dernière alternative après avoir échoué à obtenir ses droits par la justice égyptienne. Aymane Nour est détenu depuis 3 ans après avoir été condamné à cinq ans de prison pour falsification de documents relatifs à la fondation du parti Al-Ghad. Une accusation que Nour a toujours niée dénonçant un complot contre lui. Ce jugement a fait couler beaucoup d’encre et continue à soulever des réactions divergentes quant à la nature du procès que beaucoup considèrent comme une manigance politique ayant pour seul objectif de le liquider politiquement. Avocat et ex-député de 43 ans, Nour était arrivé deuxième de l’élection présidentielle derrière le président Hosni Moubarak, réélu en septembre 2005 pour un cinquième mandat. Souffrant d’une maladie cardiaque, il a déjà présenté une demande pour sa libération pour des raisons de santé, mais la Cour d’assises a rejeté cette demande, estimant que son état n’est pas critique. Affaire que Nour a qualifiée de « tentative d’assassinat ». L’épouse de Nour, Gamila Ismaïl, partage les mêmes soupçons. Elle affirme que son époux fait l’objet d’un règlement de compte depuis sa participation aux élections présidentielles en 2005. « Il y a des forces au sein de l’Etat qui recommandent de liquider mon mari, car il représente un danger pour le plan qui consiste à transmettre héréditairement le pouvoir. Depuis qu’il est en prison, il subit un mauvais traitement. Hier, il a été atteint d’un caillot de sang à la jambe et en dépit de son état critique, il a été transféré à l’hôpital dans un camion et non pas dans une ambulance. Ne s’agit-il pas d’une tentative préméditée de se débarrasser de lui ? », se demande Gamila Ismaïl. Elle refuse pourtant de dévoiler la nature des documents ou des preuves en possession de son mari et qui dévoilent le complot contre l’ancien chef d’Al-Ghad, et ce en arguant que ces documents seront remis aux instances internationales. La question se pose donc. S’agit-il d’une menace réelle ou d’une obsession ? Tout porte à croire qu’il s’agit d’une tentative pour attirer l’attention des médias, notamment occidentaux. En effet, Aymane Nour a épuisé toutes les procédures dont il disposait pour tenter d’obtenir une libération. Sa demande d’une grâce présidentielle a été rejetée. Il avait envoyé des lettres aux candidats des présidentielles américaines, Barack Obama et McCain. « Si Nour dit qu’il y a un complot pour le tuer, alors il doit présenter les preuves. En revanche, il est certain que l’Etat égyptien veut le liquider politiquement. Il est vrai que l’Etat est exaspéré par le soutien de l’Occident à Nour qui représente pour les Occidentaux le symbole de l’opposant persécuté par le régime », estime Amar Ali Hassan, politologue. Il exclut une tentative d’assassinat. « Si Aymane Nour venait à mourir en prison, cela attirerait un intérêt médiatique énorme en Egypte et à l’étranger, et le régime serait soumis à des pressions que l’Etat souhaite éviter », conclut le chercheur.

May Al-Maghrabi

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