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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Egypte

PND. Les déplacements fortement médiatisés du chef du Comité des politiques, Gamal Moubarak, donnent libre cours à plusieurs questions sur leurs impacts et leur timing.

Offensive médiatique

La médiatisation de Gamal Moubarak, fils du président et chef du Comité des politiques du Parti National Démocrate (PND, au pouvoir) est intermittente. Pour une raison ou une autre, elle s’est intensifiée ces dernières semaines. La semaine dernière, Gamal Moubarak s’est rendu au Fayoum pour discuter de la décentralisation de l’enseignement avec des responsables locaux, quelques jours auparavant il a visité un village déshérité à Béni-Souef, en Haute Egypte, et un autre à Charqiya dans le Delta où il a parlé solidarité et justice sociales. Le mois dernier, il expliquait les réformes économiques et politiques, accomplies ou qui restent à faire, à une jeune audience depuis un camp dépendant du ministère de la Jeunesse à Abouqir. Plus récemment, il a visité dans leurs nouvelles demeures les habitants relogés du quartier sinistré de Doweiqa.

A la télévision et à la Une des journaux, on le voit toujours se balader en manches retroussées, en dialogue sans façon avec un vieux paysan, ou prenant son iftar au milieu des villageois. Des images humaines et détendues qui restent de ces visites et qui dénotent souvent avec le poids des mesures de sécurité qui accompagnent ses déplacements et qui pèsent souvent sur le quotidien des habitants.

En effet, les activités de Gamal Moubarak ne sont pas une nouveauté. Depuis sa propulsion au devant de la scène en 2002, celui-ci n’a jamais hésité à entreprendre ce genre de visites ni à faire des déclarations qui souvent représentent une « feuille de route » pour le gouvernement sans se laisser dissuader par les critiques qui lui attribuent des ambitions présidentielles.

Aujourd’hui, cette large couverture médiatique interviendrait alors que le parti est sous le feu des critiques. Après l’accusation récente d’un homme d’affaires appartenant au Comité des politiques dans un crime de meurtre, la réputation du parti a atteint sa cote de popularité la plus basse avec la catastrophe du bidonville de Doweiqa, dont une centaine d’habitants ont été écrasés sous les roches de Moqattam à la suite d’un éboulement. Le fossé semble se creuser entre une population de laissés-pour-compte et l’élite au pouvoir. Pour beaucoup, la société fait les frais du choix du PND qui a impliqué les hommes d’affaires dans la politique.

Reste à savoir si à ce niveau-là, la surdose de médiatisation peut apporter le résultat escompté. Rien ne le prouve dans l’immédiat. L’une des premières réactions a été celle du député indépendant Gamal Zahrane. Celui-ci a présenté une demande au président du Parlement pour discuter de « la couverture médiatique disproportionnée » des activités de Gamal Moubarak. Zahrane dénonce « l’hypocrisie politique » des rédacteurs en chef des journaux officiels qui « dilapident les fonds publics » alloués à leurs quotidiens dans le but de se rapprocher du pouvoir.

Un autre député de tendance islamiste, Farid Ismaïl, a demandé au gouvernement des explications sur les compétences de Gamal Moubarak qui lui permettent de sillonner le pays en compagnie de nombreux ministres et journalistes. « Son poste au sein du PND ne lui donne sûrement pas le droit de se comporter de la sorte, il n’est ni ministre ni premier ministre, il n’a aucun pouvoir exécutif », affirme de son côté l’analyste Amr Al-Chobaki, du Centre d’Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. « Mais de facto, Gamal Moubarak est le deuxième homme du pays après le président, et c’est ce lien de parenté qui lui confère sa force », ajoute-t-il.

Plus important encore, c’est de savoir si le discours de Gamal  Moubarak en faveur de la classe pauvre représente un vrai changement dans les politiques du pays qui, selon certains, dérivent vers un « libéralisme sauvage ».

« Ces visites s’inscrivent plutôt dans le cadre des relations publiques. Le problème des villages déshérités est très sérieux, il ne suffit pas pour le régler de se prendre des photos avec les villageois. Tout cela ne doit pas laisser prévoir un changement de la politique du gouvernement qui favorise les plus riches aux dépens des plus pauvres », critique Abdallah Al-Sennawi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire nassérien Al-Arabi.

Président de la commission de l’enseignement au Parlement et membre du Comité des politiques au PND, Hossam Badrawi réfute ces accusations qui, pour lui, sont symptôme d’une « crise de confiance ».

« Le Fayoum est l’un des trois gouvernorats choisis pour l’application expérimentale du système d’enseignement décentralisé. Il est normal d’aller discuter et communiquer avec les responsables de l’enseignement là-bas ainsi que les membres concernés des conseils municipaux qui seront dotés de certains pouvoirs supplémentaires dans ce domaine », affirme Badrawi, qui faisait partie des responsables qui ont visité le Fayoum avec Gamal Moubarak.

Le député rejette l’idée d’initiative personnelle ou celle d’une campagne de relation publique, ainsi que les accusations selon lesquelles Gamal Moubarak jouerait un rôle politique qui dépasse ses fonctions. « C’est le Comité des politiques du PND présidé par Gamal Moubarak qui définit les orientations politiques du gouvernement. Les gens doivent arrêter de faire la différence entre le gouvernement et le parti au pouvoir, parce qu’il ne s’agit pas de deux parties distinctes, le PND est le parti de la majorité et c’est à lui qu’appartient le gouvernement », explique-t-il. « Les gens refusent de le reconnaître parce qu’ils pensent que les élections législatives n’étaient pas propres. Il s’agit d’une crise de confiance en premier lieu », ajoute Badrawi.

Chérif Albert

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