Al-Ahram Hebdo, Echangez, écrivez |
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Echangez, écrivez

Ecoles. En cette période de rentrée des classes, un de nos lecteurs déplore la charge des devoirs, qui est autant un fardeau pour les élèves que pour les parents.

A vos cartables, partez !

Une atmosphère stressante règne à la maison, non seulement pour les élèves, mais aussi pour le reste de la famille. Eh oui, la rentrée est là ! Les devoirs sont en effet la boîte noire de cette rentrée scolaire. On veille parfois jusqu’à minuit pour les terminer. Les devoirs représentent une charge lourde pour les écoliers et leurs parents. De son côté, le professeur a à peine le temps pendant le cours d’expliquer les grandes lignes de la leçon. L’année scolaire est en quelque sorte une course contre la montre. Le ministère de l’Education prétend vouloir alléger les programmes scolaires des différents cycles. Le but serait d’appendre aux élèves comment chercher eux-mêmes l’information, au lieu de se contenter d’apprendre par cœur. Parmi les objectifs majeurs de cette réforme, il y a l’intégration de thèmes modernes tels que la technologie, l’environnement, l’espace et les droits de l’homme.

Cependant, ces objectifs ne pourront pas seuls résoudre le problème des écoles. La question n’est pas de changer les programmes scolaires, mais plutôt de changer notre vision du système d’enseignement dans son ensemble.

J’accuse les parents d’être les premiers responsables de cet état de panique et d’angoisse qui envahit les foyers pendant l’année scolaire.

Je crois que l’école est considérée par certains élèves comme une prison dans laquelle ils sont censés passer au moins 5 heures. De plus, dans une classe, il y a près d’une soixantaine d’élèves qui tentent parfois d’entendre la voix du professeur qui hurle pour mettre un peu d’ordre dans la classe et pour expliquer la leçon. La plupart d’entre eux n’accordent aucune attention au cours qui a lieu, car ils savent que tout sera répéter lors des cours particuliers.

Autre problème qui se pose aujourd’hui, celui du sport. Les élèves ne pratiquent aucun sport à l’école, il n’y avait qu’un seul cours de gym par semaine, et il sera annulé au profit des maths et des sciences afin de pouvoir terminer le programme.

On regrette vraiment les beaux jours dans le passé où les élèves apprenaient la musique, la poésie et les différents sports à l’école et où les activités occupaient une place importante dans la journée scolaire.

L’école a un rôle très important dans la découverte des talents et l’importance des activités sportives et artistiques.

Aujourd’hui, toutes ces activités sont malheureusement marginalisées, l’école n’aura donc réussi ni à donner à l’élève la formation qu’il doit obtenir, ni à l’aider à développer sa personnalité et ses tendances créatives.

Ossama Badawi,
Nouveau Caire.

 

Un exemple à suivre

Quatre médailles d’or pour l’Egypte aux Jeux paralympiques de Pékin. Héba Saïd en haltérophilie, Métoualli Mathana et Fatma Omar, grâce à eux, le drapeau égyptien a pu être levé plusieurs fois en Chine. A la suite de notre défaillance aux Jeux olympiques, des voies se sont élevées et ont évoqué le manque de moyens et d’entraînements. Mais la réalité vient prouver que tout cela n’est que prétexte pour se dédouaner. Car tout simplement, ces joueurs vainqueurs viennent du même pays que les autres, et vivent avec les même moyens et possibilités. La seule différence c’est que les vainqueurs sont des handicapés et que les perdants sont des valides. Donc on peut déduire que le vrai problème ne réside pas dans le manque des moyens ou de possibilités, mais plutôt dans le manque de volonté. Ce n’est qu’ensuite que vient le manque de moyens. Avec la volonté, ces joueurs ont pu aller au-delà de leurs problèmes et vaincre les autres. Alors j’aimerais beaucoup que le gouvernement s’intéresse plus à ces joueurs, car ils sont un bon exemple pour tous les Egyptiens, surtout les jeunes, qui leur prouve qu’avec de la volonté, le mot impossible n’existe pas.

Yousra El Sherbini,
Le Caire.

 

Circulez, y a tout à voir !

Je viens de conduire ma fille dans les nouveaux locaux de l’AUC. Magnifique route, magnifiques locaux au milieu du désert, étudiants pressés (et sans doute un peu stressés aussi. Et les chauffeurs égyptiens. Des chauffeurs de taxis, des chauffeurs de minibus, des chauffeurs de motos, d’engins de chantier, de bus, de pick-up ... Des chauffeurs partout, 8e plaie d’Egypte, sans foi ni loi !!

Mais où sont donc les policiers censés faire respecter le « nouveau » code de la route ? Pas un seul en vue. Je ne vois pas bien ce qu’il y a de « nouveau » d’ailleurs à respecter les sens uniques, ne pas prendre les sens interdits, prendre le rond-point dans le bon sens, respecter la priorité « A droite », et pas « la grande rue sur la petite rue » …, ne pas se garer en double file en enquiquinant tout le monde et s’en moquant royalement, 3 mois de prison tout de même pour ce délit que je qualifierais de mineur comparé aux 10 minibus roulant en sens inverse sur 1 km sur une voie rapide … le premier, je l’avoue, m’a prise par surprise … au huitième j’avais un assez bon coup de volant permettant l’esquive … Et pourtant, les routes sont tracées, si, si je vous le jure, mais pour un chauffeur moyen ce n’est pas assez, on invente des U-turn, on crée des passages inédits, le parking n’est jamais assez près, la route n’est jamais assez courte et gagner 100 m de parcours semble être le seul objectif valable d’un chauffeur en Egypte. Toute personne allant gentiment tourner au bon endroit devient un gêneur rendant la manœuvre plus difficile … donc c’est lui le coupable de l’embouteillage, il n’a qu’à faire « comme tout le monde ». C’est vrai à la fin …

Trêve de plaisanterie, ce matin j’ai failli mourir 3 fois … Si la police ne vient pas mettre un peu d’ordre là-dedans (peut-être l’AUC elle-même pourrait-elle s’occuper de la circulation des voitures et de ces bus autour de l’université ?). Nos enfants vont mourir sur cette route. Il faut des signalisations claires : des flèches, des indications de direction, des panneaux de sens interdit, des panneaux indiquant les U-turn, et des policiers, des policiers, des policiers … qui font leur boulot.

Myriam Pezenas,
Le Caire.

 

L’amour de l’autre

En signe de solidarité envers la catastrophe de l’éboulement au Moqattam de la semaine dernière, je voudrais transmettre toute ma sympathie aux familles des sinistrés et mes félicitations cordiales pour les forces qui ont contribué au secours. Je vous adresse aussi un article que j’ai rédigé à la suite de cet événement, qui sensibilise et décrit le sauvetage d’une âme et où s’incarne le beau sentiment fraternel d’amour face à un tel sinistre.

Ils s’étaient à peine connus, un octogénaire et un adolescent. Ils venaient d’échanger des mots amicaux. Les mots s’enchaînaient entre eux et leur arrivaient aisément comme pour se dire : Je te connais depuis longtemps … nous avons besoin l’un de l’autre … l’ardeur de l’amitié s’enflammait …

Le sort a voulu un affaissement de la terre et son habitation … tout est brutalement secoué … Hélas ! L’effondrement : Démolitions, poussière, charpentes tordues … terreur.

Vite, arrivent les engins … secours et ambulances accèdent sur place … tout de suite à l’œuvre … tout est mobilisé en conséquence … excavatrices et camions à benne pour déblayer, dégager, déplacer des blocs énormes, enfin sauver les corps en vie. Combien y en a-t-il ? Nombreux ? Inutile de compter maintenant : il faut agir.

Deux journées déjà écoulées, de zèle, sans arrêt, des vagues d’espoir et de désespoir se mêlent de courage, de défaillance, les cœurs se chargent puis se déchargent pour un sauvé des décombres, des âmes s’attristent mais se réarment de volonté. Celle de l’octogénaire est là, courageuse pour épauler … par les sentiments les plus chers : de fraternité, d’amitié et d’amour. Il pense à son ami, il voudrait alléger ses souffrances, le verra-t-il une autre fois ? Sa voix résonne encore à ses oreilles.

Les minutes maintenant s’écoulent comme des heures, les heures comme des journées. L’autre n’est pas sorti. Tous bûchent, les pompiers triment et bravent la mort, les gendarmes s’acharnent d’un travail ininterrompu, pour une lueur encore d’espoir de survivants. Mais là-dedans, ils sont paralysés, de frayeur, avec un membre cassé, manque de souffle, d’autres respirent encore dans les labyrinthes des entre-rocailles, se battant mais non encore abattus.

La phobie de l’octogénaire s’empare de lui : l’autre n’est pas encore sorti, pourtant les brigades démobilisent, s’en vont. Qu’adviendra-t-il de l’autre ? Mais non, il est sûrement là, je ne le laisserai pas mourir, mais … au fond, là-bas, il y a une voix à peine audible, c’est la sienne. L’octogénaire puise des forces pour crier à l’avant-garde : Oh hé, j’entends mon autre au fond par ici. Ne partez pas sans lui, venez vite ! Il supplie. Et maintenant il lui reparle : Ne t’inquiète pas, on est là pour te sauver.

L’autre capte sa voix et se réarme pour combattre la mort, arrêter sa solitude, mais maintenant c’est différent, il a son ami ici, il a moins peur du noir, car il y a les sentiments de fraternité et d’amour qui le rallient, qui lui soufflent dans l’âme pour la prolonger. Les mots ne s’arrêtent pas, comme pour parer à la décrépitude, du pouls, du souffle, de la vie.

Les voici qui retournent, hourra ! L’âme âgée gambade de joie, sa plus grande joie, l’autre est en vie, la corde de secours est jetée cette fois-ci, la vie qu’il a recelée sera sauvée : Courage encore, tiens bien, lui dit-il. Je suis là car Dieu est en moi, je ne te laisserai pas périr. Une brise refroidit la sueur de l’octogénaire, le pilier de l’autre. Il attend son frère, son âme à lui, qui remplit la sienne d’oxygène, il monte, il frôle la mort, mais les clous qui déchirent sa peau ne lui font pas tant de mal. Le désir de voir l’autre l’enivre …

Nabil Louca,
Nouveau Caire.

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.