Al-Ahram Hebdo,Arts | Aux rythmes du Jerrican
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Arts

Folklore. La troupe bédouine Jerrican s’est produite au CFCC (Mounira). Une véritable révélation, avec des musiciens issus du Nord-Sinaï.

Aux rythmes du Jerrican

Ils sont assis par terre autour d’une cafetière. Vêtus d’une simple galabiya et munis d’instruments de musique, ils misent sur le traditionnel et l’ancien : simsimiya (lyre orientale), nay, makrouna (variétés de flûte), et tabla (percussions). Seul intrus : un bidon aux mains d’Aymane Hassan, percussionniste du groupe. Ce jerrican qu’il a entre les mains date de l’occupation du Sinaï par les Israéliens. Donc, un objet porteur d’histoires et de souvenirs. D’où l’appellation du groupe.

Au fur et à mesure que les différents sons se mêlent et que la voix du chanteur Gomaa Ghanem s’ajoute à la mélodie, le public s’anime et frappe des mains au rythme de la musique.

Adel Sayed, fan de chants bédouins, est venu pour découvrir le groupe, il ne regrette rien. « Ces musiciens jouent de la musique authentique, les paroles de leurs chansons ont un sens. La beauté des sons me transporte au désert du Sinaï », s’exclame-t-il. Les poèmes présentés parlent d’amour, d’hospitalité et de café. Rien dans ces paroles n’est récemment inventé, plutôt un héritage oral légué de père en fils. Les musiciens du Jerrican en perpétuent la mémoire. Fondée en 2003, cette troupe folklorique regroupe neuf musiciens, tous originaires de la ville côtière d’Al-Arich (au nord du Sinaï). Ils pratiquaient des professions diverses, lorsque Zakariya Ibrahim, vrai butineur du folklore et fondateur du centre musical Al-Mastaba, leur a proposé de lancer une nouvelle formation musicale. « En Egypte, il y a une tendance à l’imitation aveugle de la musique occidentale et à l’abandon de cette richesse que l’on possède. J’essaye de faire revivre cet héritage oral sur la scène locale et internationale », indique Zakariya Ibrahim, non sans enthousiasme. Ce dernier a déjà réussi à mieux faire connaître la musique des villes du Canal de Suez, comme celle de la troupe d’Al-Tanboura ou encore la tradition typique des Baramkas, pêcheurs-musiciens du lac Manzala. Cette fois-ci, il fallait se pencher sur une autre musique méconnue, celle des bédouins, caractérisée par un rythme encore plus primitif. La mélancolie n’a pas de place durant la soirée, car les chants interprétés ne relatent aucun souci. Bien au contraire, juste après la chanson souhaitant la bienvenue à la présence, d’autres airs réservés aux mariages ou fredonnés, en servant le café à la belle étoile, étaient de mise. Le public applaudit et parfois se joignait aux membres de la troupe qui ont brandi leurs épées pour danser. 

Un bonheur pour Medhat Al-Aissaoui, joueur de makrouna, qui apprécie la participation et l’enthousiasme du public. Il revient d’une tournée de deux mois au Royaume-Uni avec le reste de la bande.

Des milliers de spectateurs anglais étaient présents à leur concert, ce qui n’est généralement pas le cas en Egypte. « Les Egyptiens n’apprécient pas à sa juste valeur cet héritage culturel qui est aussi le leur. Réussir à susciter leur intérêt me procure une joie intense », lance le musicien. Un avis partagé par al-rayès Zakariya Ibrahim lequel s’avère plus astucieux. En fait, il a insisté afin d’organiser une tournée de la troupe à l’étranger pour qu’elle se forge une renommée internationale. Cela lui facilitera la tâche d’acquérir un public local. « C’est toujours le cas avec les Egyptiens. Ils adorent ce qui leur vient de l’Occident, leur héritage compris », dit Medhat Al-Aissaoui.

Le pari a l’air de réussir jusqu’à maintenant : Le premier album du Jerrican Band, Coffee Time, est sorti cette année. La prochaine tournée du groupe aura lieu en mars 2009. Direction : l’Australie. Avis aux amateurs !

Pacynthe Sabri

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