Al-Ahram Hebdo,Arts | Déluge de biographies
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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Arts

Télévision. La biographie est le genre dramatique de ce Ramadan 2008 par excellence. Asmahane, Nasser, Ali Moubarak, Abou-Jaafar Al-Mansour et Al-Cheikh Abdel-Halim Mahmoud sont projetés actuellement sur le petit écran.

Déluge de biographies

Faire un feuilleton sur une idole est, semble-t-il, l’exercice de style désormais privilégié par les réalisateurs. A l’heure où Chérif Arafa se prépare à filmer la biographie du chanteur Amr Diab, Magdi Ahmad Ali est en train de choisir les lieux du tournage de son prochain feuilleton sur le compositeur Baligh Hamdi. De plus, cinq autres réalisateurs se sont offert le luxe de consacrer leurs pellicules à leurs idoles durant ce Ramadan.

« Certaines personnes traversent les siècles, laissant une empreinte indélébile. Elles méritent notre intérêt », explique le scénariste Yousri Al-Guindi, auteur du feuilleton Nasser, réalisé par le Syrien Bassel Al-Khatib, qui s’est forgé une réputation grâce au feuilleton Nizar Qabbani, tourné il y a quelques années.

Le feuilleton sur Nasser, actuellement sur le petit écran, trace le périple du leader arabe, dès la naissance, son enfance, sa jeunesse en Egypte et enfin son rôle de chef d’Etat. Les événements bien enchaînés reposent sur une documentation solide, photos et correspondances recueillies auprès de la famille et des amis de Nasser. Un succès plutôt bien vu par les promoteurs de cette superproduction : 250 lieux de tournage, plus de 150 acteurs, des costumes estimés à plus de 500 000 L.E. (environ 66 600 euros), un budget de 7 millions de L.E. (environ 1 million d’euros). « Nasser est une personnalité unique, un homme de pouvoir et très proche du peuple », souligne Al-Guindi.

Le feuilleton Ali Moubarak, écrit par Mohamad Al-Sayed Eid et réalisé par Wafiq Wagdi, évoque à son tour le périple d’un « pionnier de la Nahda et de l’enseignement en Egypte ». Ali Moubarak a déjà inspiré plusieurs films documentaires. Cependant, c’est le premier feuilleton qui aborde sa vie privée et sa pensée. Mais, que garde-t-on de Ali Moubarak ? Un feuilleton décousu où la vie du protagoniste a été à peine effleurée, à travers un scénario plat. De quoi nous faire penser à l’opinion de Mahfouz Abdel-Rahmane sur les « biographies forcément contre-révolutionnaires ».

Toute l’expérience du scénariste et toute la précaution et la recherche du comédien Kamal Abou-Raya n’ont pas réussi à nous offrir une grande œuvre, digne de cette figure de proue.

Deux autres biographies au goût religieux et historique sont au menu. La première est Al-Cheikh Abdel-Halim Mahmoud, écrite par Bahaeddine Ibrahim et réalisée par Moustapha Al-Chal, retraçant la vie de cet ancien cheikh d’Al-Azhar, la plus haute instance sunnite. Ce personnage est interprété par Hassan Youssef, aujourd’hui spécialiste des rôles des célébrités religieuses, ayant déjà incarné la vie du cheikh Chaarawi.

La seconde biographie historique est celle produite par la télévision qatari, intitulée Abou-Jaafar Al-Mansour, campée par le Syrien Abbass Al-Nouri. Ce feuilleton jette la lumière sur la vie de l’une des plus célèbres personnalités arabes, Abou-Jaafar Al-Mansour deuxième calife de l’empire abbasside.

 

La diva des controverses

« Etoile persistante dans le ciel de la chanson, Asmahane est l’une de ces figures légendaires dont la réputation dépasse les frontières », lance la comédienne syrienne Soulaf Fawakherji, qui joue le personnage d’Asmahane. Le scénario écrit par Mamdouh Al-Atrach et Qamar Al-Zaman Allouch révèle une femme à paradoxes, dont la courte vie abonde en souffrances et expériences.

La structure des premiers épisodes était un peu floue. L’on assiste à une compilation des drames qui ont traversé sa vie à un rythme hallucinant. Le réalisateur multiplie les ellipses ne permettant pas au spectateur de mieux rentrer dans l’œuvre. Se sentant obligé d’ancrer la partie de l’enfance dans le mythe d’Asmahane, il nous balance succès et crises de la chanteuse, désamorçant en partie leur impact par la suite.

On craint alors le pire, mais heureusement, Chawqi Al-Majri arrive à rectifier le tir dès l’arrivée de Soulaf Fawakherji dans le rôle d’Asmahane. Le réalisateur a pu s’appuyer sur le duo qu’elle forme avec le Syrien Faras Ibrahim. La performance de la première, qui vient de faire étalage de son talent, est à la hauteur des attentes, avec parfois des métamorphoses impressionnantes. Elle prend toutefois un charme supplémentaire grâce à la complicité qui la lie au personnage d’Asmahane. Cette relation nous permet enfin d’accrocher au personnage. Ce rapprochement entre la chanteuse et le spectateur est encore renforcé grâce à sa bonne relation avec son frère Farid Al-Atrach, joué par le jeune comédien égyptien Ahmad Chaker.

Outre l’effort d’humaniser le personnage principal, les souffrances familiales et sentimentales de la protagoniste permettent aussi au réalisateur de revenir sur une structure de feuilleton plus conventionnelle et d’arrêter de nous livrer une suite de tranches de vie sans un lien réel entre elles. Même si le feuilleton n’arrive pas à prendre l’ampleur que l’on attendait, le destin d’Asmahane et ses chansons touchent le spectateur.

On peut aussi reconnaître à Soulaf Fawakherji le fait de ne pas avoir reculé face à ce projet énorme. De son côté, le réalisateur garde aussi son identité visuelle et ne se laisse pas absorber par le sujet. Cela donne un résultat plus ou moins heureux. Al-Majri tombe malheureusement dans certains écueils de ce genre de biographies. Le montage lent et moins éclaté est lui assez mal utilisé. On lui reprochera tout autant le manque de puissance qu’il insuffle à la musique, vu la nature du sujet. Malgré ces quelques maladresses, Asmahane reste toutefois une œuvre assez forte. Car cerner le personnage mystérieux d’Asmahane n’est pas une chose aisée.

Yasser Moheb

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