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 Semaine du 24 au 30 Septembre 2008, numéro 733

 

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Arts

Musique Soufie. Le premier festival Samaa, réservé au chant sacré, prend fin demain le 25 septembre. Pendant dix jours, cet art revisité à l’occasion a fait la vedette au palais Al-Ghouri.

Les louanges font vibrer
 les planches

Pendant dix jours, l’enceinte du palais Al-Ghouri, en plein Caire fatimide, a servi de scène à la première édition du festival Samaa (à l’écoute) pour le chant religieux et la musique soufie, lancé par Intissar Abdel-Fattah, directeur du centre Al-Ghouri et financé par le Fonds du développement culturel et l’Institut Cervantes. A l’origine, Samaa est le nom de la troupe du chant religieux du centre Al-Ghouri, créée par Abdel-Fattah en 2007. « Nous visons à bien fouiller le patrimoine du chant soufi ou religieux et le ressusciter. Cette première édition du festival nous permet de jeter un coup d’œil sur le chant religieux actuel, d’en découvrir les différentes troupes égyptiennes ou étrangères. La présence de ces troupes variées crée un vrai dialogue multiculturel », souligne le directeur du centre.

Au cours des soirées du festival, on a noté la présence de certaines troupes égyptiennes qui s’attachent encore aux traditions soufies. Les voix des mounchedines (chanteurs de louanges) résonnent, chantant les vers d’Ibn Arabi, Jalaleddine Al-Roumi et autres poètes soufis. Quelques derviches tourneurs viennent se joindre aux chanteurs, évoquant la tradition rituelle du zikr.

La troupe de la confrérie Al-Hamediya Al-Chaziliya préserve la forme traditionnelle du chant soufi, les chanteurs sont accompagnés uniquement par les joueurs de tambours de basque. « Cette troupe assez récente chante souvent dans le cadre des cérémonies de la confrérie. Elle a enrichi son répertoire de quelques compositions nouvelles », souligne Cheikh Al-Helbawi, grand nom du chant religieux et l’un des adeptes de la confrérie. La troupe s’attache au patrimoine et essaye, en même temps, de le revivifier.

D’autres compagnies se sont éloignées des ambiances soufies et du chant religieux comme on le connaît, c’est-à-dire sobre et sans trop d’éclat. La compagnie Achraf Al-Mahdiya (descendants de la famille du prophète) glorifie le maître : le cheikh Salaheddine Al-Qoussi qui écrit toujours des poèmes d’amour pour le prophète. Leur programme varie entre une lecture dramatisée et le chant. Les chansons prennent un air euphorique rythmé. « On vise simplement à chanter pour le prophète, et à lancer un message d’amour aux autres. Les gens souvent dansent sur les rythmes des chansons de Nancy Agram, pourquoi ne pas les initier à chanter et danser pour l’amour de Dieu et du prophète ? », souligne Wessam Al-Achraf, directrice de la troupe. Un air de tolérance ou de modernité ?!

Quant au cheikh Al-Helbawi, au cheikh Gouda, et à la troupe du chant sacré de l’Opéra du Caire, ils ont donné au festival un air de familiarité.

Loin du programme annoncé, certains concerts ont été les vraies surprises du festival. Intissar Abdel-Fattah a profité de la présence des deux troupes étrangères, l’indonésienne Daï Al-Nada, et l’espagnole d’Eduardo Paniagua pour créer une soirée différente mêlant entre chant soufi de Samaa, musique andalouse de Paniagua et voix indonésiennes. L’extase était à son comble.

Demain soir, le festival s’achève avec un concert regroupant Samaa, Daï Al-Nada, Al-Hamediya Al-Chaziliya et Eduardo Paniagua.

May Sélim

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3 questions à l’Espagnol Eduardo Paniagua, spécialiste de la musique médiévale et andalouse.

« Les Arabes gardent encore les traces de leur patrimoine musical »

Al-Ahram Hebdo : La musique de l’époque andalouse est très riche. Comment l’abordez-vous ?

Eduardo Paniagua : Ma spécialité est la musique médiévale. Avant le XIIe siècle, la culture andalouse était très riche. Dans sa musique, on retrouve les airs profanes et spirituels, et l’héritage musical chrétien et musulman.

Ma grande difficulté, en abordant ces chansons andalouses, est la langue arabe. Je travaille à partir des traductions pour mieux comprendre l’histoire du poème. La musique arabe garde en elle sa beauté et son expression poétique. Alors que les chansons et la musique abordées sont anciennes. Pourtant, le concert gagne un air contemporain. Cela est dû au tempo de la musique sur scène. Il n’est pas question d’improvisation ni de recomposition. Je joue directement sur scène la musique d’autrefois.

— Pourquoi avez-vous choisi de reprendre les textes d’Ibn Sanaa Al-Mulk ?

— Ibn Sanaa Al-Mulk est un poète égyptien du passé. Dans son ouvrage Dar Al-Tourath, il a étudié les règles grammaticales du mowachah, en ayant recours à des extraits andalous. Il a écrit lui-même à la fin de son ouvrage trente mowachah que les Espagnols à l’époque ignoraient. C’est pourquoi j’ai voulu mettre en valeur ces poèmes et les ressusciter sur scène.

— Votre troupe Musica Antigua est assez spéciale. Est-ce la raison pour laquelle vous avez décidé de lancer une maison de disques ?

— La troupe a été fondée en 1994 pour animer des concerts puisant dans la musique médiévale. On jouait souvent la musique et les chansons andalouses soufies et celles chrétiennes évoquant les miracles de la sainte Marie. L’idée est de diffuser cette musique antique d’où le titre de la troupe. Il faut noter que dans nos concerts, je m’adresse plutôt à un public intellectuel à qui j’explique ma méthode de travail et l’importance de cette musique de façon didactique.

La plupart des maisons de disques s’intéressent plutôt à des œuvres musicales qui répondent aux lois du marché. Ma musique ne constitue pas un genre populaire. Pour cela, j’ai fondé Pneuma. C’est aussi une manière d’enregistrer et de préserver les chansons et les pièces musicales que je découvre. Cela me donne une grande liberté en travaillant.

M. S.

 

 




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