Al-Ahram Hebdo, Opinion
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 16 au 22 avril 2008, numéro 710

 

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Opinion

Mohamed Salmawy

Salama A. Salama

Morsi Attalla
 

Hassan Abou-Taleb
 


Edito

Rivalité

Les combats en Iraq entre miliciens chiites et troupes régulières illustrent la suspicion, et dorénavant l’hostilité, solidement établies entre le premier ministre Nouri Al-Maliki et le chef radical chiite Moqtada Sadr. Ces affrontements ont porté à la surface les différends fondamentaux entre les deux hommes.

Les partisans de l’Armée du Mahdi, cette organisation paramilitaire, la plus redoutée en Iraq avec quelque 60 000 combattants, et qui bénéficie d’un large soutien dans les couches les plus défavorisées de la société, exigent ouvertement la démission de M. Maliki, à qui les Sadristes contestent toute légitimité. Ils l’accusent d’être à la solde des « occupants » américains et de favoriser les partis rivaux au sein de la communauté chiite, le Conseil Suprême Islamique Iraqien (CSII), et le Dawa, dont le premier ministre est issu. Les Sadristes accusent également le gouvernement de corruption et de ne pas investir les richesses de l’Iraq au service des éléments les plus défavorisés de la société.

Moqtada Sadr, farouchement anti-américain, est le tenant d’une idéologie populiste et socialisante ancrée dans le nationalisme d’une dynastie familiale qui s’est battue sur place contre Saddam Hussein. M. Maliki, partisan d’une collaboration avec les Etats-Unis, représente en revanche un courant chiite conservateur dont les chefs ont forgé leur vision du monde en exil à l’étranger. Il a accusé les miliciens chiites d’être « pires qu’Al-Qaëda ».

Les désaccords fondamentaux entre M. Maliki et Moqtada Sadr avaient déjà conduit le mouvement sadriste à retirer ses six ministres du gouvernement, en avril 2007. Il avait considéré à l’époque que le premier ministre ne s’engageait pas de façon assez claire sur la nécessité d’une retrait américain d’Iraq. Par la suite, les députés sadristes s’étaient retirés en septembre de l’alliance de partis chiites et kurdes qui forment la majorité parlementaire du gouvernement Maliki.

Cette méfiance s’est transformée en hostilité ouverte alors que se profilent des élections provinciales cruciales en octobre. Ce scrutin, qui va désigner les structures de décision dans les régions iraqiennes, devrait permettre aux Sadristes, qui assurent bénéficier du soutien d’une majorité de chiites, de saisir leur chance. Ils se considèrent sous-représentés, notamment dans le sud du pays où ils accusent leurs rivaux du CSII et du Dawa de monopoliser indûment les postes-clefs.

Et l’enjeu de ces élections est d’une importance fondamentale à Bassorah — dans le sud à majorité chiite —, véritable poumon économique du pays, qui assure, avec l’exploitation et l’exportation du pétrole, la quasi-totalité des ressources de l’Etat iraqien, et de tous ceux qui en dépendent.

 




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