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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Iraq . La conférence internationale visant à restaurer la sécurité dans le pays n’a pas donné de fruits. Elle constitue cependant une certaine avancée en soi puisqu’Américains, Syriens et Iraniens ont repris langue.

L’option de possibles concessions

La conférence internationale sur la sécurité en Iraq, qui s’est tenue samedi à Bagdad, ne risque pas d’avoir un effet tangible sur l’arrêt de l’effusion de sang dans le pays. La conférence a réuni les délégations de 17 pays et organisations, dont les Etats-Unis et leurs deux « bêtes noires », l’Iran et la Syrie, les autres voisins de l’Iraq, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, ainsi que la Ligue arabe et l’Organisation de la conférence islamique. Le but étant de trouver une solution à la crise iraqienne qui a fait 34 000 morts en 2006.

Selon les experts, l’unique avancée de cette conférence réside dans la formation des groupes de travail sur les questions de la sécurité, des réfugiés, du pétrole et de l’électricité. « Les échanges ont été bons de façon générale. En tant que première étape, la réunion a été positive », a estimé l’ambassadeur américain à Bagdad, Zalmay Khalilzad, selon qui cette réunion devrait être suivie par une autre conférence, au niveau ministériel. Cependant, les participants ne sont pas parvenus à s’entendre sur le lieu de ce nouveau rendez-vous, qui devrait se tenir en avril.

Analysant les résultats de cette conférence, le Dr Abdel-Ghaffar Choukri, vice-président du Centre des études arabes et africaines, explique : « Cette réunion ne peut pas avoir de résultats efficaces sur le terrain car, en fait, la plupart des pays participants n’ont rien à présenter à l’Iraq. La solution du problème réside essentiellement dans les mains de Washington, et en second plan dans celles de Téhéran et de Damas, toujours accusés de faciliter l’infiltration des combattants en Iraq pour y attiser de plus en plus la violence. Tant que Washington ne reconnaît pas ses responsabilités et tant qu’il ne donne pas l’occasion au peuple iraqien de décider seul de son avenir, la crise va empirer, les violences iront crescendo et toutes les conférences tenues seront lettre morte ».

La situation sur le terrain l’a d’ailleurs déjà prouvé. Au lendemain de la conférence, au moins 58 personnes ont été tuées, dont 43 dans des attentats à Bagdad lors d’une attaque visant un groupe de pèlerins chiites qui revenaient de la ville sainte de Kerbala. Et la veille, le nombre de morts était de 34.

Divergences nombreuses

Or, même si la réunion de samedi était sans grands échos, elle constitue une première diplomatique, avec la présence, à la même table, des délégués américains, iraniens et syriens. Pour la première fois, une conférence a été marquée par des contacts directs entre délégués américains et iraniens, deux pays qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis la crise des otages de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980. L’Iran chiite est toujours accusé, par Washington, de fournir armes, matériel, logistique et solutions de repli aux milices chiites alors que la Syrie est accusée de favoriser le passage de combattants étrangers sunnites dans le pays.

Suite à leurs discussions avec ces deux pays de « l’axe du mal », les Etats-Unis ont parlé d’une réunion « constructive et efficace ». Mais en dehors d’un engagement commun à « combattre le terrorisme », les divergences sont demeurées nombreuses, les représentants américains soulignant que les déclarations iraniennes en faveur de la paix ne « suffisaient pas » et l’Iran réclamant un calendrier de retrait des troupes étrangères. Mais les Etats-Unis ont directement reproché à l’Iran des ingérences sur le territoire iraqien et le président américain a pressé la Syrie et l’Iran de stopper l’entrée d’armes et d’auteurs d’attentats suicide chez leur voisin iraqien. De même, le premier ministre iraqien, Nouri Al-Maliki, a demandé à Damas et à Téhéran de cesser leurs ingérences dans le pays.

Rejetant les accusations américaines, le représentant iranien à la conférence, Abbas Araghtchi, a nié que son pays attise les violences chez son voisin et en a rejeté la responsabilité sur la présence des troupes américaines sur le sol iraqien.

Selon les analystes, la décision de Washington de dialoguer directement avec la Syrie et l’Iran, bien qu’il l’ait toujours refusé jusqu’à ce que Téhéran gèle son programme nucléaire et jusqu’à ce que Damas arrête l’infiltration des combattants en Iraq, démontre que les Etats-Unis ont commencé à être plus « ouverts » à une communication directe avec ces deux pays. « Washington a commencé à réaliser que toute solution à la crise iraqienne doit passer par la voie syrienne et iranienne. Aussi, les Etats-Unis ont-ils tenté, lors de la conférence, de faire pression sur ces pays, étant conscients que la diplomatie est l’unique voie à la solution de la crise. Mais, Washington doit payer le prix : il doit présenter des offres alléchantes à Damas et à Téhéran pour qu’ils stoppent leur ingérence en Iraq », estime le Dr Abdel-Ghaffar, selon qui Damas peut stopper son ingérence en Iraq en contrepartie d’une pression américaine sur Israël pour qu’il se retire du Golan. Quant à l’Iran, il peut stopper son ingérence en contrepartie d’un arrêt de la campagne de mobilisation internationale menée par Washington contre son dossier nucléaire et en contrepartie d’une suspension des sanctions qui lui sont imposées. « La crise iraqienne est enchevêtrée et compliquée. Si Washington demande quelque chose à Damas et à Téhéran, il doit bien offrir quelque chose en contrepartie. C’est la règle du jeu. Sinon, les Américains ne pourront jamais s’en sortir », conclut le Dr Abdel-Ghaffar.

Maha Al-Cherbini

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