3 questions à,
Suzanne Mahmoud,
directrice de l’Institut des métiers archéologiques.
« Nos stagiaires produisent aujourd’hui des
œuvresinspirées de l’art islamique »
Al-Ahram Hebdo : L’institut existe depuis les années 1960,
qu’est-ce qu’il a alors présenté à l’archéologie au cours de
cette longue période ?
Suzanne Mahmoud :
Il contribue depuis sa création à la restauration des
monuments coptes et islamiques et cela en entraînant les
enfants qui faisaient l’école buissonnière. Depuis mon
arrivée à la tête de cet institut, on a participé à la
restauration de plusieurs monuments islamiques et coptes
comme la mosquée Al-Saleh Talaë, l’église de l’amba Chénouda
au Vieux-Caire et celles de Haret Zoweila dans le quartier
populaire de Bab Al-Chaariya. On a aussi intégré de
nouvelles activités au sein de l’institut. Nos stagiaires
produisent aujourd’hui des œuvres artistiques inspirées de
l’art islamique que l’on écoule dans les différents bazars
et marchés comme à Khan Al-Khalili. J’ai pensé aussi mettre
en valeur de tels objets en les présentant dans le cadre des
expositions internationales se déroulant au Caire. C’est en
effet ce qu’on a fait lors de la Foire internationale
de 2005 où on a été primé.
— Est-ce que les travaux de l’institut se limitent à la
ville du Caire ?
— Absolument pas. Nous avons installé une antenne à Rosette,
qui se situe juste derrière le musée régional. Celle-ci a
permis de restaurer presque tous les monuments que renferme
Rosette à l’instar de la maison Al-Amasili, les mosquées du
cheikh Qandil et Al-Orabi. Cet institut restaure aussi
beaucoup de monuments dans le Delta, comme par exemple le
mausolée de sidi Mohamad Al-Morchédi. D’autre part, cette
école de Rosette comprend une section de tapisserie manuelle
dont les décorations sont inspirées des ornements coptes et
islamiques. Ces tapis sont en général présentés comme
cadeaux aux différents ministères et au Conseil suprême des
antiquités.
— Quels sont les objectifs que vous souhaitez réaliser
prochainement ?
— J’espère que l’on participera à la Foire internationale du
Caire une fois tous les trois ans. J’aimerais aussi
augmenter la production et les ventes, de sorte que
l’institut soit rentable. Ainsi, nous pourrons améliorer les
revenus de nos artisans et les encourager à continuer
d’accomplir leur mission et, par conséquent, d’élever leur
conscience patrimoniale.
Propos recueillis par D. E.