Al-Ahram Hebdo, Voyages | Une école buissonnière utile
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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Voyages

Patrimoine. L’Institut des métiers archéologiques a donné naissance à une nouvelle génération de jeunes artisans qui contribuent à la restauration des monuments historiques.

Une école buissonnière utile

Une vingtaine d’enfants dont l’âge varie entre 10 et 14 ans affluent tous les jours à la mosquée Al-Réfaï dans la place Khalifa, près de la Citadelle. Fuient-ils l’école ? Un peu, c’est vrai. Du moins ils lâchent l’enseignement officiel pour une formation d’artisans. Le lieu où ils vont est l’Institut des métiers archéologiques. « Il ne faut pas être en retard. Nous avons beaucoup de travail à accomplir aujourd’hui », indique Mohamad, un des garçons qui suivent une formation dans cet atelier. En effet, l’institut vise en premier à faire renaître les métiers archéologiques, soit ceux qui ont déjà disparu, comme les travaux faits avec du coquillage et les ornements en verre coloré, soit ceux qui sont en voie de disparition, comme la tapisserie et la menuiserie artisanales.

Au seuil de la mosquée, on écoute les bruits des machines mêlés à ceux du martelage du bois et du cuivre. Onze ateliers se trouvent dans cet institut où sont formés des enfants et également des stagiaires qui connaissent déjà le métier et qui acquièrent plus d’expérience. Chacun, selon son niveau, est employé à la restauration des monuments coptes et islamiques, en plus de la création d’objets destinés à la vente.

« La plupart des enfants que nous entraînons ne voulaient pas continuer leurs études scolaires. On leur offre la chance d’avoir un métier. Après un tour des activités de l’institut, chaque enfant s’inscrit dans le travail qu’il apprécie. Ainsi, l’enfant non seulement apprend un métier rentable, mais participe aussi à la restauration et la préservation du patrimoine culturel, notamment les monuments coptes et islamiques », explique Khaled Mohamad Kamel, chef de la menuiserie au sein de l’institut. D’après lui, les enfants non seulement suivent des cours dans ces ateliers, mais font aussi un travail pratique en accompagnant leurs maîtres sur les différents sites archéologiques.

Dans chacun des onze ateliers se trouvent deux ou trois maîtres qui dirigent plusieurs enfants. Tout le monde travaille : ici un maître explique les moyens sains de faire fonctionner les machines ; plus loin un enfant essaye de scier un morceau de bois, à gauche un autre dessine sur une assiette en cuivre avant de la graver. C’est une vraie ruche où tout le monde, sans exception, est occupé. Dans cette atmosphère de travail sérieux parfois sont remarqués des garçons de quinze ans qui travaillent sans la moindre intervention du maître. C’est le cas de Sameh qui suit des cours dans l’atelier tournage. « Je suis venu quand j’avais onze ans et j’ai préféré le tournage parce que c’est un métier basé sur la finesse personnelle et l’habilité », commente Sameh avec fierté. « J’ai restauré la moucharabieh de l’église de l’amba Chénouda qui fait partie du complexe religieux au Vieux-Caire », souligne, à son tour, le stagiaire Mohamad Zaki Ibrahim. Pour lui, cet élément architectural, si fin et délicat, était affecté par l’humidité de l’hiver et érodé par la chaleur de l’été. « Je devais, sous la surveillance de mon maître, le rendre à son état originel. C’était pour moi un vrai défi que j’ai réussi à surmonter par excellence », ajoute le stagiaire.

 

Faiblesse de revenu

Si le niveau de la conscience patrimoniale est assez élevé chez les maîtres et les grands artisans, les petits stagiaires se rendent-ils compte de la valeur de leur mission ? « Pas forcément », d’après le patron de la menuiserie. « A priori, les enfants viennent à l’institut pour fuir la vie scolaire. Et c’est à nous, les maîtres, d’élever leur conscience patrimoniale au fur et à mesure », commente le patron Zaki, ayant opéré à l’institut depuis une quarantaine d’années. Une mission difficile à accomplir, mais les maîtres essayent de susciter la curiosité des enfants et de relever leur conscience patrimoniale en les emmenant avec eux dans les différents sites historiques et en leur faisant participer à leur restauration. « Le fruit d’un tel effort va apparaître dans dix ans, lorsque l’enfant aura vingt ans », ajoute le patron qui espère que ces élèves ne quitteront pas définitivement l’institut après la fin de leur entraînement, puisque la plupart s’orientent aux ateliers privés, en laissant tout à fait tomber leur mission au sein de l’institut. Il faut plutôt aller de pair, travailler dans les ateliers privés, tout en restant dans l’institut. Afin de réaliser l’équilibre, « on espère que le Conseil suprême des antiquités augmentera les payes, très modestes, des artisans de l’institut, y compris les stagiaires », conclut-il .

Doaa Elhami

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