Al-Ahram Hebdo, Opinion | Abdallah Al-Achaal, L’avenir de la coalition israélo-syrienne
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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Opinion

L’avenir de la coalition israélo-syrienne

Abdallah Al-Achaal

Il est inéluctable que l’axe irano-syrien constitue une des réalités évidentes de la carte politique de la région. En effet, cet axe est la colonne vertébrale de ce qui est appelé le « camp de la résistance » face au « camp modéré ». Partant du principe « diviser pour mieux régner », Washington et Israël tentent par tous les moyens d’affaiblir cet axe et de le détruire. Cela dans l’objectif de frapper le camp d’opposition qui comprend également le Hezbollah et le Hamas. La coalition irano-syrienne a attiré l’attention de nombreux analystes et chercheurs intéressés par le Proche-Orient, en plus des services secrets et des services de planification stratégique.

Débuts

Auparavant, l’équation se limitait à Israël d’un côté et au monde arabe de l’autre, puisqu’à l’époque du schah, l’Iran faisait partie de la coalition pro-israélienne. Mais tout a changé après le déclenchement de la Révolution islamique en Iran en 1979, dont les positions étaient antagonistes à Israël et aux Etats-Unis. Puis, la situation s’est de plus en plus aggravée quand l’Egypte s’est rapidement dirigée vers les Etats-Unis et Israël et quand le conflit entre le monde arabe et l’Iran de l’après-révolution est devenu clair. Le monde arabe a alors soutenu l’Iraq qui a été poussé à faire la guerre à la révolution iranienne par intérim aux Etats-Unis et à Israël. Et ce en ayant recours à des symboles nationaux et islamiques importants, chose qui a mené à des répercussions extrêmement dangereuses. La position de l’Iraq envers l’Iran a permis aux Etats-Unis et à Israël de détruire des conceptions nationales et islamiques profondément ancrées dans les mondes arabe et islamique. Ces événements sont à l’origine de la situation actuelle que vit la région avec tous ses détails.

Le point de départ était le démantèlement de la coalition égypto-iranienne qui existait à l’époque où le schah dirigeait l’Iran et où Sadate gouvernait l’Egypte, sous le parrainage américain. La révolution iranienne s’est déclenchée et l’Egypte s’est de plus en plus accolée aux Etats-Unis avec leurs hommes dans la région dont le plus important était Saddam Hussein.

Pour ce qui est de la Syrie, c’est la perte de la coalition historique et stratégique avec l’Egypte causée par la visite de Sadate à Jérusalem et le revirement égyptien vers Washington qui l’ont poussée à chercher un allié pour affronter Israël. En effet, le conflit avec Israël est jusqu’à aujourd’hui la principale cause de la coalition irano-syrienne. En contrepartie, l’Iran est devenu une des parties indirectes du conflit avec Israël par l’intermédiaire de la Syrie, à travers le Hezbollah et le Hamas. Il semble même que la Syrie constitue l’unique lien entre l’Iran d’un côté et le Hezbollah et le Hamas de l’autre. Partant, l’Iran s’attend à ce que la Syrie, le Hezbollah et le Hamas suivent la ligne iranienne pour tout règlement. Ceci signifie que cette coalition s’est renforcée pour différentes raisons par l’intermédiaire des relations syro-libanaises et tout au long des 3 dernières décennies. Plus particulièrement depuis l’invasion israélienne de Beyrouth en 1982 quand la Syrie était fortement présente au Liban au moment de la guerre civile.

Les facteurs déterminants

Passons aux perspectives d’avenir de cette coalition, il est important de s’arrêter sur plusieurs cas.

Le premier cas : si l’Iran conclut un règlement politique avec Washington, il est sûr que ce règlement sera au détriment de la Syrie et relativement au détriment du Hezbollah et du Hamas. C’est ainsi que la coalition se renversera contre ces 3 parties. Là, le pouvoir de l’Iran dans la région dépendra de la générosité des Etats-Unis, tout en prenant en considération les dangers d’une telle coalition dont Israël sera un des plus importants piliers.

Deuxièmement, au cas où la Syrie serait attaquée par Israël, si Téhéran soutient Damas, le conflit s’aggravera encore plus et s’il ne le fait pas, il perdra la coalition avec la Syrie. Surtout que cet axe est présenté dans le monde arabe comme l’unique substitut syrien à la lumière de l’hégémonie américaine dans la région.

Dans le troisième cas, si le conflit syro-libanais au Golan est réglé, la coalition n’aura plus de signification directe, bien que ses fonctions stratégiques soient connues. En effet, la générosité israélienne avec la Syrie vise avant tout à la mettre dans un choix difficile entre Israël et l’Iran.

Plus l’offre israélienne est généreuse, plus la coalition irano-syrienne est exposée au danger.

Le quatrième cas : la probabilité de l’affaiblissement du Hezbollah pour se transformer d’une organisation de résistance en parti politique comme le réclame le secrétaire général de l’Onu. C’est ainsi que la voie deviendra ouverte au désarmement du Hezbollah.

Le cinquième cas : une attaque américaine ou israélienne ou bilatérale écrasante contre l’Iran avec l’abstention de la Syrie d’y répondre.

Or, la coalition touche des questions très sensibles pour la Syrie, dont la principale est la politique iranienne en Iraq. Sachant que la politique iranienne est prédominée par son caractère chiite. Et de façon générale, la politique iranienne dans la région du Golfe peut influencer fortement cette coalition tant que la Syrie continue à défendre les intérêts arabes. Et la rue et les organisations arabes s’attendent à ce que la Syrie continue à assumer ce rôle.

De plus, la Syrie assimile parfaitement que le règlement avec Israël ne constitue pas la fin de l’affaire. En effet, sa sécurité nationale commence au Liban. C’est pour cela que le Liban reste une des plus importantes scènes de la politique syrienne et du soutien de ses alliés sur cette scène. Il est important de déterminer si la coalition syro-libanaise est dans l’intérêt des causes arabes ou si elle affaiblit le monde arabe. Qu’en serait-il si cette coalition n’existait pas ? Aujourd’hui, la région est divisée en deux, entre l’Iran et les Etats-Unis, et les dossiers arabes sont pris en gage d’avenir des relations entre les deux pays.

Enfin, malgré les différentes visions entre l’Iran et la Syrie, leur coalition constitue un exemple nouveau qui doit faire ses preuves devant les multiples mutations que connaît la scène internationale aujourd’hui, et particulièrement la région.

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