Al-Ahram Hebdo, Opinion | Salama A. Salama, L’urgence de diversifier nos sources d’énergie
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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Opinion

L’urgence de diversifier nos sources d’énergie

Salama A. Salama

La déclaration selon laquelle l’Egypte va entamer un programme pour la création de stations nucléaires a provoqué une grande joie. Je ne veux pas jouer les trouble-fêtes, ni porter atteinte aux festivités entamées sur le papier pour célébrer l’occasion. Cependant, j’aurais préféré que cette décision soit prise dans le calme sans tout ce brouhaha, pour qu’elle ne soit pas explicitée comme une simple propagande du PND à l’occasion de son neuvième congrès.

Je ne mets pas en doute la capacité de l’Egypte à accomplir cette réalisation. De nombreux pays nous ont d’ailleurs devancés dans ce domaine. Ils possédaient la volonté politique nécessaire et n’ont pas perdu de temps à prouver leurs bonnes intentions.

Quand nous nous sommes enfin décidés à franchir ce pas, la scène mondiale avait changé. Les prix ont augmenté et l’uranium est devenu le monopole de quelques grands pays. Il est devenu difficile de parvenir aux sources de la connaissance scientifique et technologique et nous devons désormais compter sur ce que les expériences étrangères veulent bien nous accorder. Dans ce domaine, nous devons reconnaître que les connaissances et les expériences de nos savants et chercheurs ont 20 ans de retard, depuis l’accident de Tchernobyl lorsque des milliers de cadres scientifiques spécialisés ont fui vers l’Occident.

Pour être objectifs et pour ne pas être pris par de faux espoirs, nous devons écouter les avis des experts internationaux. Ceux-ci estiment qu’il est préférable pour un pays comme l’Egypte qui est en retard dans le domaine de l’énergie nucléaire et avec un coût exorbitant, d’adopter une politique basée sur la diversification des sources d’énergie. Elle ne doit pas investir ses capacités limitées dans la création de stations nucléaires seulement. Notons que jusqu’à présent le problème le plus simple n’a pas été tranché, à savoir le différend autour de l’emplacement d’Al-Dabaa. De plus, la tendance mondiale indique que les stations nucléaires vont disparaître dans un délai de 40 à 60 ans à cause de l’épuisement de l’uranium ainsi que de l’expansion du problème des déchets nucléaires.

Un grand pays industriel comme l’Allemagne a réalisé toute l’ampleur de ces problèmes. Elle a élaboré un programme à long terme pour assurer ses besoins en énergie quand elle se débarrassera de ses stations nucléaires. Elle les a remplacées par d’autres sources d’énergies renouvelables comme l’énergie éolienne, l’énergie solaire et l’énergie hydraulique. L’Allemagne est aujourd’hui à la tête des pays qui parviennent à se passer graduellement du pétrole, du gaz naturel et de l’énergie nucléaire dans la production de l’électricité. Aujourd’hui, 9,5 % de l’électricité est engendrée en Allemagne grâce aux énergies renouvelables. Ce chiffre atteindra 45 % en 2020. De plus, ces secteurs de production de l’énergie ont assuré plus de 170 000 emplois alors que les stations nucléaires comptent sur un nombre limité de main-d’œuvre spécialisée.

Dans une récente visite en Allemagne, j’ai été ébloui par un paysage que je n’oublierai jamais : des champs où ont été plantés, à perte de vue, des milliers de cadrans solaires pour l’absorption de l’énergie solaire et sa transformation en électricité. Ce, dans un pays où les heures d’apparition du soleil ne peuvent être comparées à un pays comme l’Egypte qui possède d’immenses superficies de désert inexploitées.

Si nous devons impérativement construire une station nucléaire pour nous prouver à nous-mêmes que nous sommes entrés dans l’ère nucléaire — de toute façon je crains que nous ne soyons obligés de l’acheter toute prête — nous devons placer dans nos priorités la nécessité d’exploiter les énergies solaires et éoliennes que nous possédons. Nous devons diversifier nos sources d’énergie. D’autant plus que la production de la première station nucléaire en Egypte ne verra pas le jour avant 15 ou 20 ans. Et ce si nous commençons aujourd’hui.

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